"Au Téléphone" est une courte pièce de théâtre en deux actes écrite, à quatre mains, par André de Lorde en collaboration avec Charles Folley.
Elle a été représentée, pour la première fois, à Paris, le 27 novembre 1901, sur la scène du théâtre Antoine.
Le rideau se lève, une première fois, découvrant le salon du château de la Chesnaye.
Marex, un homme d'affaires en costume de voyage, quittant sa femme Marthe et son jeune fils Pierre, s'apprête à partir.
En vingt minutes, il doit être à la gare de Servon pour attraper le rapide de Paris.
Si, demain, il manque son rendez-vous avec Muller, l'affaire, fichue, lui coutera dix mille francs ...
Le pays, en ce mois de septembre, est triste, humide, incommode pour tout.
Il fait un temps horrible.
Les communications sont impossibles.
Heureusement, entre la cheminée et la rampe d'escalier, un appareil téléphonique a été installé !
Il est relié à Luxeuil. C'était indispensable pour les affaires.
Lorsque le rideau se lève pour la seconde fois, Marex s'est arrêté, pour le diner, chez les Rivoire, à Vitré ...
Ce court morceau de scène, d''où suinte angoisse et désespoir, est étonnamment moderne.
Il est rapide mais le suspens est habilement entretenu.
André de Lorde, le "prince de la terreur", le dramaturge du Grand-Guignol, est passé maître dans l'art de faire souffler le vent de la peur sur une scène de théâtre.
L'écriture est élégante mais efficace.
Quelques années plus tard, Charles Foley collaborera à nouveau avec André de Lorde pour écrire "la nuit rouge", un drame en un acte donné au théâtre de la Nouvelle-Comédie, puis "un concert chez les fous", une pièce en deux actes qui sera jouée sur la scène du "Grand-Guignol".
Le téléphone est une belle invention mais il peut aussi sonner pour annoncer l'épouvante d'une femme qui entend des grincements, des bruits sourds derrière la porte qui donne sur le parc ! ...
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A la campagne - Au chateau de la Chesnaye, chez les Marex - Un salon au rez-de-chaussée - Porte-fenêtre, au fond, ouvrant sur un parc - De chaque côté de la porte-fenêtre, une fenêtre - Portes à droite et à gauche - A droite, une cheminée où le feu est allumé - Entre la cheminée et la rampe, un appareil téléphonique installé au mur - A gauche, tables, fauteuils, chaises, un secrétaire dans un coin -
Au moment où le rideau se lève, la vieille bonne, Nanette, est assise près du feu ; le petit Pierre sur ses genoux feuillette un livre d'images - Marex, en costume de voyage, achève de ranger des papiers dans le secrètaire ouvert - Sa femme, Marthe, enveloppe quelques menus objets qu'elle met dans une valise posée sur la table -
On entend le bruit du vent et de la pluie.....
(lever de rideau de "Au téléphone...", pièce en deux actes de Charles Foley et d'André de Lorde)
"Mon curé chez les riches" d'André de Lorde et Pierre Chaine.