J'avais repéré la chronique de Ludo sur Bricabook. J'en avais également entendu parler par un ami. de plus, l'auteur est passée à La Grande Librairie et sur France Inter et elle m'avait laissée le sentiment d'être un sacré personnage.
Et pourtant, si on ne m'avait pas prêté l'ouvrage, je ne l'aurais certainement pas lu. J'avais ce sentiment que tout avait été évoqué, peu importe le support. Après, je comprenais aussi le besoin d'écrire de
Marceline Loridan-Ivens comme un besoin d'exorciser, de tourner la page bien qu'il soit impossible d'oublier pour ceux qui ont vécu l'horreur.
L'auteur de ce tout petit ouvrage a 86 ans et a décidé d'écrire à son père. Elle fait partie des rares rescapés du camp d'Auschwitz-Birkenau. Elle avait 15 ans lorsqu'elle a été déportée avec son père qui avait prédit que seule elle reviendrait du cauchemar. le but n'est pas seulement de raconter la vie au camp mais également son retour à la vraie vie, le temps qui passe sans lui, ce qu'il aurait été le seul à pouvoir comprendre…
Rien de nouveau n'est apporté à ce que j'avais déjà lu, vu et entendu mais tout est passé en revu de l'arrestation à la libération, en passant par la peur, la violence, les humiliations et l'espoir. Et, une fois qu'elle est revenue à la vie, l'auteur raconte le suicide de ceux qui n'arrivent pas à accepter, déportés ou non, la vie qui doit reprendre difficilement… et surtout, ces conseils insistants pour qu'elle oublie ce qu'elle a vécu. Mais comment oublier ? Comment laisser les blessures s'estomper ? Finalement, ce qui m'a semblé, moralement, difficile à supporter, c'est l'absence d'oreille, l'impossibilité pour elle, de raconter ce qu'elle a vécu… Mais, pourquoi a-t-elle attendu si longtemps ?
Une autre chose m'a paru difficile voire carrément aberrante : son père a été officiellement déclaré mort TROIS ans après… Pourquoi pas plus tôt ? Ce temps qui passe rend l'annonce encore plus effroyable !
Ce qui m'a le plus dérangé dans cet ouvrage, c'est le style très oral… surtout pour un livre écrit à quatre mains avec une journaliste. de plus, j'ai noté plusieurs fautes d'orthographe. Frappe ? Ou faute réelle ?
Si j'ai le sentiment que j'aurais pu me passer de cette lecture, je pense que cela reste un témoignage essentiel pour la transmission aux générations futures.
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