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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
''L'Italie, c'est un pays magnifique, la promesse d'un travail sans effort. de l'argent, de la propreté, des musées, des tableaux, de la nourriture, …''
Voici l'Italie telle que la rêve le Moldave Séraphim Botezatu, du village de Larga, depuis son plus jeune âge, avant même l'effondrement de l'URSS et la misère qui s'en est suivie, avant même que l'immigration soit à la mode et que 200 000 Moldaves fuient leur pays pour s'installer illégalement dans cet El Dorado merveilleux. A Larga, Séraphim a fait des émules et ils sont nombreux à vouloir abandonner une maison qui s'écroule, un champs qui ne donne pas, un labeur épuisant, la crasse et la misère pour l'Italie où une femme de ménage peut gagner jusqu'à 1000 euros ! Même le président se verrait bien pizzaiolo dans une quelconque ville italienne. Mais la botte ne veut pas de tous ces hommes de bonne volonté. Alors les villageois redoublent d'ingéniosité pour atteindre ce pays de cocagne tellement inaccessible que certains sceptiques vont jusqu'à dire qu'il n'existe pas.

Mieux vaut en rire qu'en pleurer pourrait être le sous-titre de ce roman du moldave Vladimir Lortchenkov qui a choisi la farce déjantée pour raconter son petit pays qui détient la triste palme du pays le plus pauvre d'Europe. Mais derrière la loufoquerie et l'absurdité des situations, il faut voir la souffrance d'un peuple abandonné de tous qui se débat avec la misère, la corruption et la fuite des forces vives vers un horizon plus lumineux. Ici c'est l'Italie qui tient lieu de but ultime pour ces paysans dont la terre est trop pauvre pour les nourrir. Et tous les moyens sont bons pour accéder à ce paradis sur terre, du sous-marin fait maison à la création d'une équipe de curling, en passant par une sainte croisade ou un tracteur volant. Toutes ces tentatives sont vouées à l'échec mais reflètent bien la détermination des Moldaves à trouver en Europe une vie meilleure.
Humour noir, cruauté et poésie pour un livre sympathique mais qui tourne un peu en rond. Une curiosité venue de l'Est.
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Il y quelques temps de cela, une connaissance qui avait été en Moldavie me disait à propos de la situation de ce pays : « C'est bien simple, en Moldavie, les gens rêvent d'émigrer en Roumanie ». de fait, devenu depuis l'effondrement du boc soviétique un des pays les plus pauvres d'Europe et une des plaques tournantes des trafics d'armes, d'êtres humains et d'organes, la Moldavie est aujourd'hui une terre d'émigration (un quart de la population, soit un million de moldaves, travailleraient à l'étranger).
Les habitants de Larga, le village que présente Vladimir Lortchenkov dans son roman rêvent quant à eux d'Italie. Après une première déconvenue qui ouvre le bal avec un sens aigu du comique de situation, Lortchenkov embraye sur toute une série d'anecdotes dans lesquelles l'humour noir se fait la part belle. Ainsi en va-t-il de la pauvre Maria qui a dépensé tout l'argent du foyer dans une tentative avortée de passer en Italie et qui annonce à son époux qu'elle va se suicider. Après que son mari lui a déconseillé de se pendre au noyer (il faudrait éviter de briser une branche susceptible de donner beaucoup de fruits) elle jette son dévolu sur l'acacia :

« Connaissant le coeur charitable de son époux, Maria se dirigea vers l'arbre en question, y fixa une corde et grimpa sur le tabouret qu'elle avait placé sous le noeud coulant. Elle ne distingua toutefois aucun regard en provenance de la maison. « Il s'est planqué derrière la porte », se dit-elle avant de remarquer que des gens l'observaient depuis les fermes voisines. Il y aurait donc quelqu'un pour la décrocher… Rassérénée par cette pensée, elle sauta. Son corps se balança, d'abord poussé par son élan. Puis par le vent.
Maria continua de tanguer dans l'acacia pendant toute la semaine suivante. »

Si, pour reprendre l'axiome consacré, l'humour est la politesse du désespoir, Lortchenkov nous décrit là un peuple aussi poli que désespéré à travers des histoires tour à tour hilarantes et poétiques allant de l'entrainement artisanal au curling dans le but d'obtenir un visa collectif d'équipe sportive, à la fabrication de sous-marin à partir d'un tracteur en passant par d'étonnants raisonnements de sophistes hérités de l'ère soviétique… ainsi voit-on un trolleybus construit dans Larga avec les subventions du Parti justement parce que son inutilité fait qu'il ne profitera à personne et que, donc, l'égalité des citoyens en sera préservée.
Président moldave privé de voyages internationaux car ses homologues étrangers craignent qu'il ne profite de l'une de ces rencontres au sommet pour immigrer clandestinement dans leurs pays, négociations sur le prix du rein humain et tentative de greffe artisanale – oui, tout est artisanal ici – entre le cochon et l'humain, règlements de comptes à retardement… on assiste, tour à tour sidéré et amusé à une enthousiasmante farandole d'idées folles desquelles transpirent la poésie et le désespoir, certes, mais aussi un indéniable optimisme chez les plus fous des personnages, de ceux qui pensent que oui, on peut faire voler un tracteur pour se faire la malle.

Et si la fin ne tient pas forcément les promesses du début, un peu comme si Vladimir Lortchenkov, emporté par son élan et les multiples anecdotes qu'il voulait raconter, avait oublié qu'il lui faudrait à un moment ou un autre conclure l'ouvrage, il n'en demeure pas moins que Des mille et une façons de quitter la Moldavie, vaut que l'on s'y arrête. Pour son humour et sa poésie, tous les deux aussi piquants et absurdes.


Lien : http://www.encoredunoir.com/..
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Lorsque les mots deviennent des maux, il ne reste plus que l'humour. Ici il est grinçant, décapant, loufoque, mais étonnement touchant.
Il y a un petit quelque chose de Arto Paasilinna dans la malice de l'écriture faussement désenchantée et dans le goût de l'absurde.
La sinistrose est remplacée par la légèreté pour raconter comment tout un peuple qui ne supporte plus vivre dans la misère redouble d'astuces, de débrouillardise et d'imagination pour quitter la Moldavie et gagner la terre promise : l'Italie.
L'auteur se place volontairement de l'autre côté du miroir, ce qui lui permet la dérision à hautes doses.

Ce condensé d'histoires tragicomiques fait de ce roman une belle découverte.
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Une lecture un brin dégantée ! C'est que ces Moldaves vont trouver 1001 façons des plus loufoques pour quitter la Moldavie vers l'Italie, cette terre qui sonne comme le Graal. L'auteur nous fait comprendre pourquoi le désir est si fort pour les Moldaves de quitter un pays corrompu et miséreux. Tous les stratagèmes et subterfuges sont utilisés... C'est drôle et triste à la fois ! Mais ça nous permet un bon moment de lecture divertissant.
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La Moldavie à travers les yeux d'un auteur à la plume aiguisée et loufoque !

Le rêve de tout bon moldave en quête de confort et de bonheur est l'Italie. Ce pays représente leur Eldorado, leur paradis sur terre.

Et pourtant ils ne connaissent que très peu de choses sur ce pays, tant il est difficile de s'y rendre et que les seuls chanceux qui ont réussi à y aller n'en sont jamais revenus.
C'est donc une destination très fantasmée.

L'auteur raconte avec beaucoup d'humour et d'auto dérision les multiples tentatives des habitants d'un petit village.
Entre ignorance et rêve.

J'ai aimé le ton décalé, les situations ubuesques, les personnages un peu fous et insouciants.

J'ai trouvé parfois le récit un peu long avant d'arriver à la conclusion.

Un bon moment de lecture tout de même

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Voilà un livre qui a été sur la liste du Médicis étranger et je peux vous assurez que sa lecture m'a réjoui.

Séraphin Botezatu est moldave, un petit pays coincé entre l'Ukraine et la Roumanie. Depuis qu'il a mis la main sur une méthode d'italien il rêve d'émigrer vers cette terre promise.
Ils sont quelques uns à rêver de cet eldorado et prêts à tenter l'aventure, rassemblant toutes leurs économies pour payer un passeur. Comme il faut une raison forte pour quitter la Moldavie tout le monde s'inscrit pour participer à des compétitions de curling et de nage sous marine histoire de brouiller les pistes, que ne ferait-on pas pour prendre la poudre d'escampette.
ils partent.
Après 4 jours et 4 nuits de voyage interminable les voilà en vue de Rome.....
L' inventivité des protagonistes n'a pas de limites, leur délire est divertissant. Les péripéties sont cruelles,et déjantées.
A l'aide d'un humour corrosif et jubilatoire l'auteur fait des portraits incongrus et loufoques des Moldaves. « Nous savons que nous sommes « une constellation de l'absurde. »
Lien : http://asautsetagambades.hau..
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Un titre original qui m'a fait de l'oeil sur la table des nouveautés de la médiathèque du village voisin ....
Un roman au rythme trépidant qui fait ressembler la Moldavie à la Finlande déjantée d'Arto Paasilinna ...
A Larga, un petit village moldave, les habitants rêvent d'une terre promise où ils seraient riches, où le travail coulerait à flot et où ils gagneraient bien leur vie.
Cette terre promise existe ... c'est l'Italie !
Et donc tous les habitants de ce village vont redoubler d'imagination pour partir vers cet Eldorado des Temps Modernes ...
Ils vont payer des passeurs véreux, qui les abandonneront à la frontière moldavo-roumaine, deviendront champions de curling - sport local s'il en est - et convertiront un tracteur en tout objet motorisé sortant d'une imagination débordante ...
Peu à peu, je me suis prise de tendresse pour ces personnages tous plus déjantés les uns que les autres, qui ne prennent jamais conscience de la portée de leurs actes, pensant à leur futur bonheur, sans imaginer que la Moldavie, ça peut être bien aussi !
Ce livre démontre que les hallucinations collectives peuvent exister … et la conclusion de ce roman est encore plus déjantée que le reste du roman !

Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Ca commence bien mais ça se termine dans le pénible ...
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