AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de JMLire17


Pierre Loti a écrit une grande part de son oeuvre, à partir de son journal. Lorsque l'on a lu les livres de voyages, le roman d'un enfant, le mariage de Loti, lire le journal en apporte la preuve. le lecteur le suit dans sa maison de famille, dans ses cabines d'officier de marine, dans les différents endroits du monde au grès des déplacements des navires sur lesquels l'officier Julien Viaud est affecté. Bien sûr, il y a déjà de belles pages que l'on retrouve dans les récits, mais il y a également dans cette édition dirigée à Alain Quella-Villéger et Bruno Vercier beaucoup de lettres. Non seulement, Loti tenait un journal, écrivait des romans, des récits, mais il entretenait également une importante correspondance avec des intimes, et des personnalités du monde culturel de son temps. Un grand nombre de lettres au matelot, Pierre le Cor, celui qu'il nomme Mon frère, et dont il fera le personnage du roman " Mon frère Yves ", des lettres à Sarah Bernhardt, et surtout des lettres pleines de respect à Alphonse Daudet, à qu'il soumet ses livres et dont il attend avec impatience les commentaires. Dans ce journal, l'officier de Marine, écrivain se marie, pour satisfaire aux convenances. Il écrit : " J'hésite à accepter, par frayeur des engagements, du mariage ". le lecteur est le témoin de ce manque d'empressement envers sa femme, alors qu'il perçoit bien dans les lettres et dans la joie qu'il éprouve à retrouver, à décrire son ami Pierre, l'ambiguïté de son amitié. C'est également dans ce journal, que se déroule l'épisode de " La prise du Tonkin (Annam)". Officier sur Atalante, il participe à ces combats, puis écrivain, il adresse des articles au Figaro, dans lesquels il décrit, les atrocités commises par les soldats français. Ce comportement lui vaudra de gros problèmes avec le Ministère de la Marine qui songe un temps à le radier. Il écrit " Des gens crient à l'horreur parce que c'est la première fois qu'on met sous leur yeux les réalités d'une guerre, et d'une guerre exotique ". (en annexe on trouvera la totalité des articles.) Ce journal est également un reflet de la vie au 19 ème siècle. le lecteur le suit sur les bateaux, à voiles, il prend des trains poussifs, il circule dans des voitures, à chevaux, et il marche beaucoup. Il arpente la Charente, la Bretagne, par exemple, de nuit il se rend à pied de Marennes à Rochefort passant par Brouage. Il décrit également les travaux qu'il fait dans sa maison natale, la transformant progressivement en ce qui deviendra le lieu hétéroclite que l'on connaît maintenant, meublée et décorée du fruit des pillages qu'il commet lors de ses voyages. " Mes 600 kilos de bagages arrivent par trois convois, et le déballage des bouddhas, et bibelots de pillage se fait séance tenante ". Rien de tel, que ce journal pour mieux comprendre la complexité de l'écrivain Pierre Loti, et, du marin Julien Viaud.
Commenter  J’apprécie          10



Ont apprécié cette critique (1)voir plus




{* *}