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3,6

sur 476 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Quand je lis un thriller (mais aussi quand j'écris), je repense souvent à des propos tenus par Olivier Norek, faisant allusion à l'importance des 5-10 premières pages et des 5-10 dernières qui doivent être "waouh" pour garantir la réussite d'un roman.

"Cinq cartes brûlées" est clairement de ceux-là. Évidemment, tout ce qui relie le début et le dénouement revête une importance non négligeable ! Et Sophie Loubière assure grandement pour ne pas nous lâcher durant 340 pages. La qualité de la narration, tant dans le fond que dans la forme est, à nouveau, clairement au rendez-vous. le découpage en chapitres courts, où alternent la voix d'un narrateur externe, celle de Laurence Graissac (la protagoniste principale qui souffre de son image de femme très ronde, moquée par son propore frère), mais aussi des coupures de presse, des échanges de textos, etc... fonctionne à merveille. L'intrigue est diaboliquement noire, touchante et déstabilisante, jusque dans l'issue assez surprenante. le récit et l'analyse de certains comportements mettent progressivement mal à l'aise, car on les imagine tellement possibles dans notre vie de tous les jours, où l'image que l'on donne de soi semble si importante. Les conséquences psychologiques de ceux-ci sur les personnes qui les subissent peuvent être terribles ! C'est assurément ce que vous penserez quand vous aurez terminé ce très bon thriller.
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Comme beaucoup d'entre vous, après le confinement, on avait besoin d'aller en librairie et leur montrer notre soutien. J'ai donc récemment craqué pour plusieurs romans dont le dernier livre d'une auteure incontournable du thriller français, « Cinq cartes brulée » de Sophie Loubière. Il vient d'ailleurs de recevoir le prix Landerneau.

Thierry ne supporte pas l'arrivée d'une petite soeur dans la famille, ne plus être l'enfant unique et devoir partager ses parents. Laurence va devenir son souffre douleur. Il n'hésite pas à la tourmenter et l'humilier. C'est plus fort que lui, il lui fait vivre un véritable calvaire.
Une accusation vient faire exploser la famille, ses parents divorcent, son père prend de la distance et sa mère est fragile psychologiquement. Laurence va se réfugier dans la nourriture. Sa vie va être faite de haut et de bas. Elle va notamment être croupière dans un casino et croiser la route du docteur Bashert, rencontre qui va faire basculer sa vie. Je n'en dirais pas plus…

Sophie Loubière sait parfaitement manipuler son lecteur en multipliant les fausses pistes, en ne dévoilant pas tous les éléments immédiatement et en brouillant l'identité du méchant et de la victime. Il ne faut pas toujours se fier aux apparences… Je me suis attachée au personnage de Laurence dans les premières pages puis j'ai été intriguée par son comportement qui m'a semblé dans un premier temps incompréhensible (pourquoi elle prend soin de ce frère vu ce qu'il lui a fait subir ?...)
Si je dois vous conseiller un livre de cette romancière, je vous dirais « l'enfant cailloux » qui pour moi restera LE livre référence même si j'ai bien aimé celui-ci.
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Voici l'histoire d'une femme trahie par tous les hommes qu'elle a tenté d'aimer.

Voici l'histoire d'une descente aux enfers, d'une suite de battements d'ailes de papillons malfaisants ou ignorants qui engendreront une tempête dont nul ne sortira indemne.
Et l'épicentre de cette tempête n'est qu'une enfant. de celles qui ne demandent qu'à être aimée. Désespérément. Farouchement. Jusqu'à (s') oublier.

«Cinq cartes brûlées» est un roman noir finement psychologique où l'auteure mène son lecteur là où bon lui semble.
Le récit est construit dans son entièreté pour subjuguer et aveugler un spectateur dont les yeux sont presque bandés tant la manipulation est habile et ingénieuse.

Le style de Sophie Loubière est à la fois élégant et retors. La plongée en immersion dans les ressentis et les affres de son personnage principal est une architecture empathique dont les fondations s'écroulent au fil des pages. le ciment s'effrite, les couloirs labyrinthiques d'une âme privée d'amour se perdent à chaque étage. L'édifice finira par s'écrouler tel un château de carte trop haut et trop fragile,bousculé par des vents aux bourrasques successives trop violentes.

L'absence d'amour, le rejet de la différence... Sophie Loubière utilise de nombreux thèmes dans son roman. Tout s'y emboîte à la perfection jusqu'au dernier étage comme un jeu de construction pour enfants pervers.
Les personnages y recherchent l'amour absolu et pour autant, la romancière force à se poser des questions difficiles à affronter : l'amour familial est-il imposé? Est-il naturel ou conventionnel? Est-il permis de ne pas aimer sa famille?
Un bon roman est celui que l'on referme l'esprit envahi d'interrogations.

Au final, « Cinq cartes brûlées » est un roman noir parfaitement réussi grâce à ces manipulations ininterrompues. On en ressort essoufflé, presque frappé d'indignation et de questionnements.
Un tour de force de Sophie Loubière.

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L'existence de Laurence a commencé dans la douleur, détestée par son frère à peine jaillie du ventre maternel, un peu trop aimée par son père par la suite. A l'étroit dans un corps trop gros, le sport lui servira d'exutoire et lui amènera un moment de gloire. Mais le destin finira par la rattraper...

C'est un roman noir et un thriller psychologique que nous offre Sophie Loubière. Avec Cinq cartes brûlées, elle va nous proposer d'accompagner Laurence tout au long de sa vie, et souffrir avec elle. Parce que Laurence n'aura de cesse de souffrir. Une existence qui ressemble à une descente aux enfers dont Sophie Loubière nous raconte la genèse, les prémices. A partir d'un drame, elle remonte le fil de la vie de Laurence et qui la ramènera dans cette chambre d'hôtel. Un thriller psychologique bien construit où l'on sent venir la fin de façon implacable et paralysante.
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Laurence Graissac naît en 1979 .
Une relation difficile avec son frère, une révélation fracassante à ce sujet à la fin.
Une séparation pénible et accusatrice chez les parents.
Un surpoids à maîtriser.
Elle passe de sportive professionnelle à croupière dans une casino de sa région.
Une relation illicite avec un médecin en rupture de communication avec sa femme.
Sophie Loubière analyse habilement la personnalité de Laurence, devenue une femme violente et perturbée très profondément.
J'ai beaucoup apprécié les différentes parties du roman annoncées par une carte qui porte une signification et cadre très bien avec les chapitres qui s'y rapportent.
La mise en page du livre est très variée avec les cartes annonciatrices, les chapitres de narration classique, et des pages en italique où Laurence s'exprime.
Petit clin d'oeil en passant à madame Préau, la directrice de l'école primaire qui signale un comportement anormal chez la fillette. Elle porte le même nom que la vieille institutrice dans l'enfant aux cailloux si ma mémoire ne me joue pas des tours car je l'ai lu il y a quelques années.
Un très bon roman avec un personnage central très tourmenté mais construit de main de maître par Sophie Loubière.


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Journaliste et romancière, Sophie Loubière s'est longtemps partagée entre le micro et la plume. Depuis 2010 elle ne se consacre qu'à l'écriture. Elle a connu un succès international avec L'enfant aux cailloux, traduit dans une vingtaine de pays et plusieurs fois primé. Cinq cartes brûlées est son dixième roman. Grâce à Babelio et aux Éditions Fleuve noir, j'ai non seulement eu plaisir à découvrir ce roman mais également à rencontrer Sophie Loubière !

Laurence Graissac grandit aux côtés de son frère, Thierry, qui prend toujours un malin plaisir à la harceler et à l'humilier. du pavillon sinistre de son enfance à Saint-Flour, elle garde des blessures à vif, comme les signes d'une existence balayée par le destin. Mais Laurence a bien l'intention de devenir la femme qu'elle ne s'est jamais autorisée à être, quel qu'en soit le prix à payer. le jour où le discret docteur Bashert, en proie à une addiction au jeu, croise sa route, la donne pourrait enfin changer…
Cinq cartes brûlées est un roman noir psychologique d'une rare intensité qui nous plonge au coeur de la manipulation mentale. Inspiré d'un fait divers, il révèle tout le talent de la romancière qui va explorer les abîmes de l'âme humaine, les secrets de famille et la maltraitance psychologique.

Tout commence dans l'horreur et l'inexplicable. Puis au gré des pages, les pièces du puzzle s'assemblent, les cartes sont abattues. Dès lors, le lecteur est embarqué dans le quotidien d'une famille comme tant d'autres. Un couple aimant, un fils, puis la naissance d'une petite fille. Les mois, les années défilent à l'instar des mots cinglants de ce grand frère que la fillette admire tant. C'est impuissant que nous assistons au harcèlement continu de Laurence, au délitement de cette cellule familiale et à l'isolement de ceux qui la composent. Obèse, championne olympique du lancer de marteau, Laurence deviendra finalement croupière au casino de Chaudes-Aigues. Elle y rencontrera celui qui révélera sa vraie personnalité.

Aucun doute Sophie Loubière a plus d'un atout dans son jeu. Non seulement elle a l'art de mettre sous pression son lecteur de la première à la dernière page, mais également celui de brouiller les cartes. La psychologie de ses personnages est si parfaitement ciselée que leur humanité, leur vulnérabilité particulièrement touchantes en deviennent déroutantes. C'est entre ombre et lumière que Sophie Loubière nous ballade et déroule implacablement son intrigue fatale.

Cinq cartes brûlées est un très bon roman noir, parfaitement crédible et intelligemment orchestré. Rien n'est laissé au hasard. La mise en forme, les courts chapitres, la plume acérée de Sophie Loubière en font un véritable page-turner. Glaçant et complètement addictif !
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Tout commence par une « SANGLANTE AGRESSION DANS UN HÔTEL À SAINT-FLOUR », titre La Montagne, le journal local, le 21 octobre 2011.
En 1979, c'est la naissance de Laurence Graissac... son grand frère Thierry a du mal à accepter de céder sa place d'enfant unique... et il va le faire payer à cette petite soeur qui ose partager l'affection de ses parents.
Thierry est un enfant perturbé aimant torturer les animaux, mais aussi sa petite soeur, l'insulter, l'humilier, la harceler : « patate, grosse vache, Peggy, mongolienne» etc... comment grandir avec ce frère qui alimente son mal être et se nourrit de sa détresse?
Laurence est une petite fille en recherche d'affection et de tendresse... pas le jeu de son papa de la petite bête qui monte et qui descend... Elle se réfugie volontiers dans les sucreries et ne tarde pas à présenter un trouble du comportement alimentaire.
Elle se construit comme elle peut et devient une adolescente puis une jeune femme, très culpabilisée, qui se remplit pour moins ressentir le vide.
On évalue à quel point les blessures d'enfance, la violence des mots, peuvent détruire une personne et l'amener à endosser l'image que les autres lui donnent. Laurence va t'elle parvenir à reprendre sa vie en main? On va la suivre dans sa tentative de reconstruction... à travers ses rencontres... d'ailleurs, que vient faire résonner le docteur Bashert, addict aux jeux et aux casinos?

Ce thriller est original mais aussi d'une noirceur absolue. A travers le prisme de son héroïne, l'auteur aborde des thématiques difficiles comme les troubles alimentaires, la dysfonctionnalité parentale, la distorsion dans la construction de la personnalité, les blessures d'enfance tellement ancrées qu'elles peuvent générer des traumatismes et provoquer des décompensations psychiatriques.
Chaque chapitre démarre avec une carte à jouer comme illustration. Comment faire avec les cartes qui nous sont distribuées à la naissance? Peut-on feinter le jeu ou trouver des tuteurs de résilience? Quelle est la part du libre arbitre?
J'ai été touchée par Laurence pour laquelle la distribution des cartes a été malheureuse...

J'ai apprécié que le fond et la « forme » soient en harmonie. En effet, l'auteur a choisi d'utiliser un champ lexical très orienté sur le poids : Graissac, Dr Boudine, Dr Pierrefort etc...
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Dès les premières pages, l'auteure nous plonge dans un bain de sang, après les galipettes de rigueur. le ton est donné, ce sera en rouge sang et noir sans espoir.

♫ En rouge et Noir… ♪

Mais comment en est-on arrivé là ? Petit retour en arrière avec une scène des plus belles : la naissance d'un enfant. Oh que c'est beau le petit frère (Thierry) qui embrasse se petite soeur (Laurence) qui vient de naître.

STOP ! le rose bonbon n'est pas de mise, remisez les dragées, le grand frère de trois ans n'a pas du tout l'intention que le moutard (on dit "moutarde" pour une fille ?) lui ravisse sa place de petit dieu vivant.

♫ Oh ooooh, Laurence… ♪ Y a tant de frères que je ne suis pas ♪ Y a tant de phrases qu'on dit, que je ne te dirais pas ♪

Brimée par son frère Thierry, rabaissée sans cesse par lui, face à des parents qui portent des lunettes noirs d'aveugles et qui n'ont pas l'air de se rendre compte que le frangin est un tyran doublé d'un tortionnaire.

On parlait d'un thriller psychologique et on y était en plein dedans ! Face à une descente aux enfers de Laurence, nous sommes impuissants. Elle, elle a trouvé refuge dans la nourriture, se gavant de tout et dans l'amour que lui porte son père.

Quand tout éclate, la descente continue jusqu'à ce que… La suite dans le roman !

Il est des romans que l'on lit sans se rendre compte que les pages tournent, des romans sans scènes d'action notoire, qui nous parlent de la vie du quotidien, les brimades d'un frère, envers sa soeur, de parents dépassés, de voisins médisants, d'actes qui puent l'interdit… Et sans nous en rendre compte, nous l'engloutissons avec un appétit d'ogre.

Pourtant, de prime abord, les personnages ne sont pas sympathiques… Thierry, le frère aîné, qui en grandissant devient un parasite glandouilleur critiqueur et qui a loupé sa vie. Une mère qui est parfois à l'ouest, un père qui a un comportement suspect et une Laurence qui se laisse faire, qui ne se rebelle pas contre son frangin, qui encaisse tout le temps, qui se casse le cul et qu'on ne remercie même pas.

Durant des pages et des pages, j'ai eu envie de gifler Laurence, de lui hurler de pousser son frangin tortionnaire dans les escaliers, de le frapper à grands coups de pelle, de la découper en morceau et de le foutre dans la poubelle des déchets organiques (le tri des déchets, c'est important !).

Cette manière de tout encaisser sans ruer dans les brancards m'a exaspéré et pourtant, j'ai continué ma lecture parce que l'ambiance était tendue comme la corde d'un string et que je voulais savoir si Laurence allait, enfin, se reprendre.

Puis, fiat lux…

Dans ce roman noir, sombre, psychologique, l'auteure aborde plusieurs sujets de sociétés comme la boulimie, la mauvaise estime de soi, les brimades scolaires et en milieu familial, la perte de confiance, le regard des autres, le pôle emploi (notre Actiris ne doit pas valoir mieux), le sport de haut niveau, le harcèlement, les rumeurs d'inceste, l'éclatement de la famille, les casinos, les escort girl et le courant électrique.

Dis ainsi, ça fait bordel sans nom mais l'auteure a tout bien classé, tout bien mis en scène et tous ces ingrédients se marient harmonieusement dans l'histoire, sans peser, la touche finale était que le suspense et le mystère sont dosés correctement et qu'ils se diffusent lentement dans le récit.

Mon bémol sera pour le fait que je n'ai pas eu d'accroches avec les différents personnages et que si j'avais apprécié Laurence gamine, j'ai perdu mon estime pour elle lorsqu'elle est devenue adulte et qu'elle a continué à aimer son tortionnaire de frangin, à accepter toutes ses insultes… Avant, une fois encore, de retourner ma veste avant le truc final. Je dis "truc" à dessein.

Un roman noir qui se lit tout seul, les mains accrochées aux pages, les grognements de fureur aux bords des lèvres avant de tout terminer en soupirant devant ses vies éclatées, foutues, écartelées, en se demandant où tout cela à commencer à foirer… À la naissance de Laurence, hélas.

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En bref, un roman psychologique qui ne laisse pas indifférent.

J'ai lu ce roman il y a une semaine, et j'ai encore du mal à savoir ce que je vais pouvoir vous en dire... Je ne sais pas si j'ai aimé ou pas ; si le côté malsain permanent de cette lecture m'a plu ou m'a réellement mise mal à l'aise... le prologue nous met face à une scène de crime, particulièrement sanglante. Puis, l'auteure nous change complètement d'ambiance avec l histoire de Laurence Graissac et sa cellule familiale quelque peu dysfonctionnelle. [...]
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Polar avec des côtés très réalistes et parfois glauques mais suite à la rencontre avec l'auteure, c'est du réalisme basé sur des faits réels et avec certaines résonances dans la vie de l'auteure. Elle se définie comme une auteure de romans noirs mais certainement pas des thrillers. Elle travaille beaucoup à la vraisemblance de l'histoire et des faits. Aller voir le blog. Adresse à la fin du livre
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