- Et ton nez qui est-ce qui te l'a cassé?
- Je suis né comme ça, je te dis.....il n'y a rien d'autre à savoir.
Une tristesse infime lui gâcha la magie du moment. Quelques mouettes vinrent quémander leur part du butin, mais il n'y avait aucune sardine dans le bac alors Jean se contenta de leur lancer des morceaux de pain. Franck hésita. Il ressentit l'envie de se confier, d'expliquer que son nez avait été cassé par son père, un soir que le vieux était rentré ivre d'une soirée entre potes. Pareil pour sa cicatrice au dessus de l'arcade. Et pour le reste. Ces blessures invisibles qui ne guérissent jamais en grandissant.
D'un coup, comme s'ils émergeaient d'un long sommeil, la poignée d'hommes éparpillés dans le bas reprit vie. Leurs visages se tournèrent vers nous avec une détermination carnivore. Je vis dans leurs yeux l'excitation d'un moment qu'ils attendaient depuis longtemps. Leur patience se voyait enfin récompensée.
Mais les si ne mènent nulle part, m'avait un jour expliqué l'ancien marin. Et je savais qu'il avait raison.
Durant la semaine qui s'écoula, chaque personnage suivit le scénario du rôle dans lequel, malgré lui, il était enfermé. Chacun de leur côté, ils s'efforcèrent de vivre de faire taire leurs doutes, de rester sourds aux différents chants que leurs consciences entonnaient.
_Une chose est certaine selon mon témoin : la personne qui se tenait à ses côtés, c'est elle qui l'a poussé dans le vide.
Oh ! Tu sais, les femmes, elles sont plus dangereuses que les sirènes. Les sirènes, au moins, on sait ce qu'elles veulent. Elle l’expriment. Mais les femmes… c’est leur silence qui est dangereux. Et ça, c’est pire que tout. Ça fait beaucoup de bruit le silence d'une femme, quoi qu’on en dise.
Ce que la terre rejette, la mer en hérite.
Et Lucas, avec son regard haineux, sa colère constamment en fusion, symbolisait pour le collège entier cette pollution menaçante, effective, qui s’épanouissait à coups de claques derrière la tête.
Mais le temps ne cicatrise rien. Il se contente d’observer les blessures avec son air narquois et de les griffer de temps à autre pour les raviver.
Mais les femmes... C'est leur silence qui est dangereux. Et ça, c'est pire que tout. Ça fait beaucoup de bruit le silence d'une femme, quoi qu'on en dise.
Mais le temps ne cicatrise rien. Il se contente d'observer les blessures avec son air narquois et de les griffer de temps à autre pour les raviver.