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Citations sur Les carnets Lovecraft : Le molosse (illustré) (6)

Nous emparant de cet objet de jade vert, nous jetâmes un dernier regard au crâne blanchi et défoncé de son propriétaire et remîmes la tombe en l'état où nous l'avions trouvée. Nous éloignant en hâte de cet endroit sinistre, l'amulette volée dans la poche de Saint-Jean, nous eûmes l'impression que les chauves-souris s’abattaient toutes ensemble sur la terre que nous venions de fouiller, comme pour y chercher quelque nourriture malsaine, maléfique. Mais la lune d'automne était pâle et faible, et nous voulûmes croire qu'il ne s'agissait là que d'une simple impression. Tandis que, le jour suivant, notre navire quittait la Hollande pour regagner notre pays, nous eûmes le sentiment d'entendre une sorte d'appel, un aboi faible et lointain, comme un molosse gigantesque lancé à notre poursuite. Mais ce jour-là aussi, le vent d'automne grognait, triste, enveloppant, et il était impossible de savoir ce qu'on entendait vraiment.
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Dans mes oreilles agonisantes résonne sans cesse et toujours s'agite un cauchemar composé de bruts giratoires; de claquements animaux et d'un lointain et distant aboiement, qui pourrait être celui de quelque gigantesque molosse. Ce n'est pas un rêve - ce n'est même pas, j'en ai peur, la folie - car trop de choses me sont arrivées déjà pour que je puisse nourrir encore quelques doutes miséricordieux.
Saint-Jean n'est plus qu'un cadavre broyé ; moi seul sait pourquoi, et ce que je sais est tel que je suis prêt à me faire sauter la cervelle, ce crainte de subir, moi aussi, le même sort.Sans répit rôde dans les allées sans limites et sans jour de l'imaginaire le plus affreux, la noire, l'informe Némésis qui m'entraîne progressivement vers l'annihilation de moi-même.
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Je revois encore la scène en ses derniers moments - la pâle lune automnale brillant sur les tombeaux dont elle tirait de longues ombres sinistres ; les arbres caricaturaux s'inclinant mollement sur l'herbe folle et les dalles abandonnées ; les légions innombrables de chauves-souris d'une taille immense se profilant sur la lune ; l'antique église couverte de lierre poussant vers un ciel livide un doigt géant autant que spectral ; les insectes phosphorescents qui dansaient comme des feux follets, dans un recoin sous les ifs ; les odeurs de pourriture, de végétation décomposée, et de choses moins explicables qui se mêlaient faiblement au vent nocturne que paraissait nous envoyer de lointains marécages ; et, le pire, l'aboiement perdu et grave d'un molosse gigantesque que nous ne pouvions ni voir ni situer de façon précise.
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Nous vivions en reclus ; seuls, sans amis ni serviteurs, nous occupions quelques pièces d'un vieux manoir bâti au milieu d'une lande morne et déserte. Il était donc rare qu'un visiteur vienne déranger notre quiétude. Mais désormais, nous étions fréquemment réveillés la nuit par des bruits de tâtonnements non seulement aux portes, mais aux fenêtres, et aussi bien à l'étage qu'au rez-de-chaussée. Un soir, nous crûmes voir un grand corps opaque obscurcir la fenêtre de la bibliothèque, alors que la lune brillait de l'autre côté.
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L’aboiement fut encore plus fort cette nuit-là et, au matin, j’appris qu’un acte sans nom venait d’être commis dans les bas-fonds de la ville. La plèbe était terrorisée, car dans un bouge était survenue la mort rouge qui éclipsait les pires crimes du voisinage. Dans un taudis de voleurs une famille entière avait été déchiquetée par un être inconnu qui n’avait laissé aucune trace, et les voisins avaient entendu toute la nuit le hurlement profond et obstiné d’un gigantesque molosse.
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Notre musée était un lieu maudit, impensable, où, forts d'un goût satanique de virtuoses névrosés, nous avions rassemblé un univers de terreur et de pourriture afin de réveiller nos sensibilités émoussées. (p. 12)
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