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Citations sur Mes nuits avec Bowie (9)

Bowie roupillait sur la margelle de la fenêtre. Il a daigné ouvrir un œil. Un dixième de seconde. Il semblait mourir d’ennui. Même la faim ne le tiraillait plus comme avant. Sa gamelle peinait à se vider de croquettes. Un jour, je serai comme mon chat, vieille, périmée, rabougrie, exsangue et j’userai mes journées dans un fauteuil, devant la vitre, à lorgner par les fentes de mes paupières la luminosité trop incisive. Je ronflerai (les vieux ronflent c’est bien connu), dévoilant mon dentier de travers, un filet de bave glissant sur le menton.
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J’avais le regret des vacances chez mamie, de la confiture cuite au chaudron, de la tarte aux airelles des bois, des câlins à l’heure de la sieste sous le pin landais, des parties de pêches avec papi, des histoires contées au coucher. Néanmoins, les parents de maman n’étaient pas de cette trempe. La déception aurait été au rendez-vous. Cruelle. Ils avaient voulu ma mort alors que je n’étais qu’un embryon dans le ventre de la plus merveilleuse des mères. « Salopards, ils ont voulu ma mort ! répétais-je sèchement, la voix blême, quand la douleur de la responsabilité endossée me cisaillait les chairs. Qu’ils aillent brûler en enfer ! Je les déteste, je les déteste, je les déteste !
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Pourquoi avais-je cet amas de peau encombrant ? Ces bourrelets qu’on ne pouvait s’empêcher de tripoter, comme pour mieux réaliser qu’on n’avait pas rêvé ? Pourquoi n’avais-je pas été modelée à l’économie ? Quel gâchis toute cette peau qui aurait pu servir à un autre. Peut-être d’ailleurs n’avait-il pu voir le jour faute d’écorce charnelle suffisante. Je faisais sourire mon père avec mes pensées farfelues. Jamais il ne me raillait, non, tout pouvait s’énoncer. « Tu es un astre qui illumine le monde, une palette de couleurs inépuisable, et plus encore, tu es ma fille. » Il me répétait cette phrase à l’envi, ça calmait mes angoisses. Mes yeux inquiets dressés vers lui, je ne l’en aimais que plus.
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Des origines scandinaves accentuaient sa silhouette de Viking. Greta était massive, vilaine, froide. Une tête carrée plantée sur un cou aussi large qu’épais. Bestiale dans sa façon d’être, de s’exprimer, de se mouvoir. Un regard métallique, tranchant. Un rictus haineux pinçait ses mâchoires. Sa seule présence dans les couloirs du lycée me tétanisait. Même son ombre féroce me fichait les chocottes et me poursuivait dans mes nuits agitées. Dylan disait qu’elle devait avoir un côté autiste et que, sans doute, son agressivité était décuplée par notre répulsion ou notre aversion viscérale à son encontre. Il devait dire vrai, mais j’avais bien assez à me coltiner ma cellulite, mon mal-être, sans gérer celui des autres. Alors, revêtir des gants avec quelqu’un qui prenait un malin plaisir à me martyriser était au-delà de mes forces. Je la détestais.
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Découvert par hasard, mes doigts farfouillaient dans les vinyles de mon oncle jusqu’à, soudainement, tomber en émoi sur la pochette de « Aladdin Sane ». Hypnotisée par l’éclair rouge qui coulait de ses cheveux roux sur son teint blafard. Ce visuel d’une beauté angoissante m’avait harponnée, puis les mélodies et sa tessiture m’avaient ensuite subjuguée.
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J'ai enclenché le bouton « marche » sur mon vieil iPod. La musique a ronronné sur quelques accords de guitare son lent compte à rebours. A peine audible au début, puis crescendo, de plus en plus forte, puissante et lyrique. Soudain, la tessiture rocailleuse de mon idole à résonné. Le plus grand d'entre tous. II entonnait la mélodie envoûtante de Space Oddity sur cet astronaute perdu dans l'espace.
Les paupières closes, le sentiment étrange d'être en apesanteur moi aussi, les sons me pénétraient de toutes parts.
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Une impression de sérénité m’a envahie. Le menton posé dans les mains jointes, j’ai alors songé que même si la vie était cruelle, elle offrait de merveilleux moments qu’il fallait cueillir et savourer simplement. On oubliait si souvent de vivre le présent.
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Les mains de Gigi étaient revenues se nicher dans la soie capillaire de mon crâne. Elle m’a massé le cuir chevelu avec tendresse. Elle faisait ça pour éponger ma souffrance. Depuis toujours, depuis petite. Un long moment parfois quand les larmes ne tarissaient pas. Ce truc fonctionnait à tous les coups. De la pulpe de ses doigts agiles, ma peine était malaxée, aspirée. Mes blessures disparaissaient, se volatilisaient.
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Il fallait fêter les moments heureux, les danser, les chanter. Il fallait les graver dans nos âmes à l'encre indélébile, et se dire plus tard, au temps des champs de rides et des toisons grises, qu'on avait sacrément bien vécus.
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