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"Pourquoi vous avez beaucoup d'impôts même si nous les baissons ? Beaucoup de dettes ? Parce que vous avez beaucoup de dépenses. Au travers du miroir de Bercy, les énoncés, une fois la prémisse effacée - nous les baissons uniquement pour les plus fortunés et pour les entreprises, et ce faisant les recettes fiscales s'effondrent –, seront mécaniquement inversés. Moins de recettes fiscales par exonération des riches devient : trop de dépenses pour ceux qui payent les impôts à la place des riches." (p.49)

À travers l'analyse d'une émission de télé (C'est dans l'air, intitulé "dans les pièges de la dette"), Sandra Lucbert déconstruit le discours dominant du néolibéralisme qui vise à légitimer la privatisation des services publics. Elle convoque Ema Bovary, Alice au pays des merveilles, Freud et Socrate, mais il ne s'agit pas d'un exercice de style, au contraire, elle nous donne des outils pour analyser les falsifications du langage, comprendre le réel et se mobiliser contre l'ordre établi.

Une claque !
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Superbe satyre, démontage méthodique et ludique du discours hégémonique disqualifiant les citoyens de leur destinée économique et politique. Un outil de défense acéré, anti-poison à spectre large pour survivre psychologiquement et physiquement en ces temps de capitalisme tardif. Merci à l'auteure !
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C'est la première fois que je lis un livre parlant de politique.
Je ne jugerais pas son contenu car je suis assez novice sur le sujet.

J'ai apprécié le format du livre. Un petit livre qui se transporte facilement et peut se lire n'importe où.

J'ai bien aimé la structure du livre également.
Il y a plusieurs chapitres avec plusieurs points dans chaque chapitre.
Cette structure facilite la lecture des nombreux thèmes abordés.

De mon point de vue, les thèmes abordés sont des thèmes complexes à comprendre.
La présentation du livre m'a permis de mieux appréhender ma lecture.

Je ne suis pas sûre que je me lancerais à nouveau dans la lecture d'un livre abordant la politique car c'est vraiment un sujet spécifique. Mais je suis quand même contente d'avoir découvert ce genre.
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La dette publique dans la littérature, en voilà un sujet ambitieux et tout trouvé pour l'autrice de "Personne ne sort les fusils", qui s'attaque ici à ce "cauchemar familier" avec lequel on réduit au silence la grogne populaire. La vie publique, truffée de concertations à simple vocation cosmétique ou marketing, est ainsi faite qu'elle décourage les citoyens les plus engagés. Dans cette courte étude Sandra Lucbert revient sur une de ces réunions qui les confronte à leurs fossoyeurs.

Mais au delà de l'aspect local c'est bien une vaste entreprise sa sabotage et de sabordage de la fonction publique, un mécanisme de démantèlement délibéré des services publics qui est à l'oeuvre en France depuis quelques années. Alors que les dirigeants brandissent cette dette comme un étendard, justifiant toutes les mesures d'économie imposées à la fonction publique, la dette est devenue l'alibi facile de ceux-là même qui n'hésitent à rémunérer grassement des cabinets de conseils privés. Alors que l'aptitude politique de la population est soigneusement découragée, déniée ce discours dominant et imposé, à force d'être rabâché, est désormais ancré profondément dans l'inconscient collectif.

Les discours marketing des responsables politiques n'ont d'autre vocation que de maintenir cette hégémonie, nous réduisant à l'impuissance. Ce phénomène de verrouillage de la pensée est décrypté, les différents serruriers identifiés (BCE). Les chantres d'une "fin de l'abondance" habilement provoquée invoqueront donc la dette pour tout justifier, restriction des droits, privatisation, casse des services publics, réduction des prestations sociales. Sandra Lucbert dévoile le processus, détaillant les étapes qui permettent aux puissants de fermer le clapet des revendications populaires, ramenées à de simples vociférations par certains médias : Ridiculiser, moraliser, inverser, terroriser, techniciser, escamoter. L'habile confusion opérée entre dette et dépense achèvera encore le subterfuge, faisant peser sur les plus pauvres la culpabilité, ramenant les aides sociales à de pures pertes.
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