Myrmes et Narques sont une composante du peuple Kamkal, une ethnie ailée, dotée de pouvoirs extraordinaires développant les sens et la perception. Un ensemble d'une forme de sociétés secrètes tapies au sein de l'espèce humaine avec ses rites, son histoire et sa philosophie. Ces derniers ont toujours fait l'objet de la crainte, de l'avidité ou même de la haine des humains. Si les Myrmes ont pris le parti de vivre cachés à l'écart de la société, les Narques, envisagent l'avenir de leur espèce d'une autre façon et ont, sous la direction de leur leader Manassé, décidés d'anéantir la race humaine afin d'assurer leur liberté.
Alexiane de Lys a sue créé un univers original et recherché qui développe une mythologie intéressante et bien élaborée. On suit le parcours chaotique de Cassiopée, une jeune orpheline dont l'existence va basculer lorsqu'elle découvre à la fois sa condition particulière, ses pouvoirs et son ascendance. Au fil des chapitres on découvre les singularités des Kamkals, la concordance de leur pouvoir avec le règne animal comme la typicité de leur condition. Si chaque Myrme développe un don particulier, il s'avère que Cassie, bien évidemment, en développe plusieurs et même davantage, lui conférant un statut exceptionnel. de ce fait, elle est souvent jalousée, maltraitée, trahie ce qui l'amène régulièrement à porter sur elle comme sur les autres un regard sans indulgence, impertinent mais complètement irréfléchi.
L'univers est bien pensé, les descriptions précises, très graphiques et les thèmes abordés s'avèrent intéressants. En revanche,
Alexiane de Lys pêche largement dans la forme et la mise en oeuvre de son intrigue. Les personnages sont d'une platitude et d'une niaiserie frôlant la caricature. Cassiopée se révèle être un personnage égoïste et égocentrique, superficielle, très agaçante, prenant souvent les mauvaises décisions mais s'en sortant toujours, comme par magie, sans accrocs. Son humour consternant, ses incessantes réflexions qui se veulent intelligentes et perspicaces ne font qu'accentuer son côté immature, mièvre et stupide. L'histoire, entre dialogues puérils, rivalités de cours d'école, épreuves improbables et considérations infantiles, traine inutilement en longueur. Une bonne partie du récit n'est que répétitions, digressions stériles, enrobage futile et au final, l'histoire tourne clairement en rond. L'auteure en rajoute encore dans la banalité avec un triangle amoureux sans objet qui cumule tous les clichés et n'apporte rien de constructif à un récit déjà nébuleux et redondant.
Certes c'est un premier roman,
Alexiane de Lys est une jeune auteure mais cela ne justifie aucunement la pauvreté du vocabulaire, le manque de profondeur des personnages, l'incohérence des motivations de chacun ni l'absence de crédibilité de certaines situations. L'idée d'un peuple féerique était séduisante, le propos pouvait donner lieu à de pertinents questionnements, dommage que tout cela soit délaissé au profit de lieux communs et d'un romantisme adolescent sans grande épaisseur.