Pendant ces mêmes années. Liszt donna régulièrement des leçons de piano, d'orgue, de harpe et aussi de trombone. Parmi les pianistes qu'il forma à cette époque et qui firent le plus honneur à leur maître, il suffira de citer Hans de Bulow, Bronsart, Klindworth et Tausig; parmi les organistes, Winterberger, Reubke et Gottschalg.
Dans le courant de l'hiver 1822-1823, Franz se fit entendre assez souvent du public viennois, et obtint le môme triomphal succès que dans les villes où il avait débuté. Ce fut à cette époque qu'il reçut aussi la plus belle consécration qu'artiste pût rêver : Beethoven, sur les instances qu'on lui fît, consentit, non sans peine, à aller écouter le jeune virtuose : il fut enthousiasmé au point que, dès que Liszt se leva du piano, le maître prit le jeune homme dans ses bras et lui donna un baiser.
La première enfance de Franz se passa au milieu de paisibles et poétiques paysages, et dans une atmosphère extrêmement artistique. A six ans, l'enfant reçut de son père les premières leçons de piano, et se passionna tout de suite pour cet ingrat travail. Il apprit tout seul à barbouiller de notes des pages entières de papier à musique, avant même que de savoir former des lettres.