Citations sur Petit Piment (98)
... cet établissement était un endroit où on avait regroupé des mômes dont personne ne voulait parce que lorsqu'on aime quelqu'un, lorsqu'on veut de quelqu'un, on le sort, on se promène avec lui, on ne l'enferme pas dans un ancien bâtiment comme s'il était en captivité.
Un combat de boxe ne se gagne pas par les mains, mais par les jambes ! Il faut qu'elles soient légères, qu'elles vous fassent voler, qu'elles vous portent et suivent le rythme des bras. On essaie tout ça une dernière fois dans les vestiaires, et il faut maintenant partir, enfiler un peignoir avec ses initiales devant et son nom gravé en entier derrière.[...] Dans quelques minutes, les mains bandées avec soin puis revêtues de gants Everlast, on devra longer un couloir interminable suivi de son équipe. On découvrira enfin, d'abord de loin, le ring qui vous attend, c'est une toute petite parcelle surélevée et entourée de cordes. Et puis il y a la clameur, la salle plongée dans les ténèbres. C'est là que se déroulera l'affrontement, devant cette foule excitée qui vous adule ou qui vous houspille...
Lorsque les filles de notre village s'amusaient à la poupée, ma mère, elle, m'expliquait ce qui pourrait retenir un homme : la cuisine et le sexe, disait-elle, car tout le reste n'est que chimères, y compris la beauté. Une femme belle qui cuisine mal et qui bâille au lit se fera supplanter par une laide qui sait préparer un plat de saka-saka et qui envoie son amoureux au-delà du septième ciel...
En principe, lorsqu'on a faim le ventre nous pousse à accomplir n'importe quoi, et si çà se passe très mal dedans, il accuse injustement les yeux de n'avoir pas été vigilants.
En fait, jusqu'à cette année où la Révolution nous était tombée dessus comme une pluie que même nos féticheurs les plus glorifiés n'avaient vue venir, je croyais que l'orphelinat de Loango n'était pas une institution pour les enfants mineurs sans parents, ou maltraités, ou encore nés de famille en difficulté, mais plutôt une école pour surdoués.
Comme si cela ne suffisait pas, pendant les périodes de pleine lune, surtout durant les années bissextiles, je voulais à tout prix voir le nombril d’une femme d’agent de police
Ma bouche est allé trop vite sans consulter mes pensées.
Oui, elle voulait avoir un enfant clair parce que cela représentait à l'époque une sorte de supériorité, c'était bête, mais c'était une part de notre complexe vis à vis des Blancs, tout ce qui était blanc était meilleur, tout ce qui était noir était maudit, sans avenir, sans lendemain.
Oh, c'était la belle époque, mon petit Moïse ! Rien à voir avec aujourd'hui où l'on mélange politique et éducation des enfants et où l'on considère que les orphelinats sont des laboratoires de la Révolution, et vous autres les cobayes sur lesquels ils font leurs expériences !
- Ces docteurs blancs, est-ce qu'ils savent qu'avant de soigner quelqu'un il faut d'abord le faire manger, hein ? Moi j'ai eu des malades ici qui, en réalité, n'étaient pas malades mais avaient tout simplement faim, et fallait voir comment ils mangeaient ! Comme toi !