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3,8

sur 1844 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On comprend mieux le sens de l'expression machiavélisme. D'un pragmatisme et d'une efficacité sans failles. L'expression "la fin justifie les moyens" prend ici tout son sens. Livre incontournable qui, au-delà de la politique et de la stratégie militaire, peut aider n'importe quel individu à réfléchir intelligemment aux moyens à mettre en oeuvre pour pouvoir atteindre ses objectifs. le mot "machiavélisme" prend souvent, à tort, une connotation négative dans le langage courant alors qu'il est plutôt synonyme d'intelligence.
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le Prince
Nicolas Machiavel (1469-1527)
C'est en exil en 1513 que Machiavel écrivit cet essai dédié à Laurent de Médicis, déroulant les mécanismes du pouvoir politique, une vision qui conserve aujourd'hui toute sa force, exposant comment la politique est un jeu où s'affrontent les passions et les intérêts. Nourri de l'expérience d'ambassadeur du Prince, Machiavel offre ici une des premières oeuvres de science politique.
Dans une première partie Machiavel explique avec un certain cynisme comment doit être menée une bonne campagne de colonisation à savoir ne point faire de mal aux peuples sauf pour les exterminer tout à fait, car ils n'oublient jamais les mauvais traitements subis : «… ne jamais maltraiter personne à moins qu'on ne lui ôte entièrement le pouvoir de se venger. »
Ensuite Machiavel évoque le cas de l'usurpateur de pouvoir : il lui faut faire d'un seul coup toutes les cruautés qu'il est obligé de faire car ainsi il ne sera pas contraint d'y revenir tous les jours.
« le Prince qui est redevable de sa grandeur aux premiers citoyens a plus de peine à se maintenir que celui qui l'a reçue du peuple. »
Aussi cela oblige-t-il le Prince à ménager le peuple car il doit toujours vivre avec le même peuple tandis qu'il peut se passer des mêmes grands qu'il peut faire et défaire à sa guise. Par déduction, dès qu'on est élevé sur le trône par la faveur du peuple, il est nécessaire de s'en faire aimer.
Puis Machiavel aborde la question des armées, mercenaires ou auxiliaires. C'est ainsi que l'on apprend que la décadence de l'Empire romain est venue de l'habitude de recourir aux troupes Goths pour le maintien de l'ordre dans l'Empire. Ce qui d'une part déplut aux troupes régulières et entraina une dépendance à l'égard ses troupes venues d'ailleurs.
Machiavel illustre ensuite avec nombre d'exemple le fait que tout prince qui voudra faire en toutes choses profession de vertu périra dans la cohue des scélérats. Pour conserver son État, il doit apprendre à n'être pas toujours bon mais à user de sa bonté selon les circonstances. Pour autant il est avantageux pour un chef d'état de passer pour un libéral s'il sait user de ce titre avec mesure afin d'être toujours respecté. Se pose alors la question de savoir s'il est plus avantageux d'être craint ou aimé. Quand on garde présent à l'esprit que la généralité des hommes est portée à la lâcheté et à l'intérêt, à l'ingratitude et la dissimulation, la prudence doit être de mise en faisant le bien autour de soi car au moindre changement, au moindre péril, ils se retournent contre le Prince. D'où la nécessité d'être craint, de manière que s'il ne se fait point aimer, il ne soit point haï, les deux n'étant pas incompatible. En vérité ce qui expose un chef au mépris des peuples, c'est lorsqu'il passe pour capricieux, lâche et irrésolu. Il doit faire montre de grandeur, de gravité, de courage et de force. Ses décisions doivent être irrévocables.
La prudence du Prince l'incitera toujours à se décharger sur les autres de ce qui peut lui faire des ennemis, mais doit se réserver la disposition des grâces. Bien traiter les grands et ne se point rendre odieux au peuple en se le conciliant. À la limite, un prince prudent doit travailler lui même à se faire quelques ennemis afin que leur défaite l'élève et contribue à sa grandeur. Machiavélique non ? Agir avec droiture toutefois en tenant sa parole.
Les lois ou la force pour parvenir à toutes ces fins ? Peu importe puisque la fin justifie les moyens !
Enfin savoir choisir ses ministres a de grandes conséquences car les proches du Prince vont modeler le jugement du peuple à son égard. le Prince doit aussi savoir prendre conseil d'autrui mais seulement quand il lui plait en ôtant à chacun la hardiesse de lui donner aucun avis quand il ne le demande pas.
Un petit ouvrage de 120 pages que notre Président aura lu sans aucun doute. Reste une question : cet essai s'adressait-il au Prince seulement ? On peut penser qu'il s'adresse aussi au peuple pour le mettre en garde contre tout despotisme. D'où une certaine ambiguïté que relevèrent Spinoza et Rousseau.

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En rupture avec la tradition morale sur l'attitude et les qualités qui doivent faire un bon dirigeant, Machiavel propose un petit essai de real politik qui a fait l'effet d'une bombe au point de voir son patronyme devenir synonyme du mal. Pourtant, les volontés qui habitent ce conseiller d'Etat en exil sont tout sauf mauvaises, son idée étant de faire la part des choses entre l'idéal et le réalisable pour en arriver au meilleur contrat social possible pour l'Italie de son époque.
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Que dire de plus, de nouveau (et d'intelligent) sur un ouvrage tel que "Le Prince" de Nicolas Machiavel ?
Ici même, chez Babelio, je peux lire 82 critiques, rivalisant toutes de sagacité, et plus de 130 citations. Que rajouter ? Qu'il est difficile de commenter de façon novatrice un tel classique, à la fois chef d'oeuvre de science politique, de cynisme et de lucidité.
L'ayant lu quand j'avais une vingtaine d'années, suivant les conseils d'un professeur, j'avais trouvé "Le Prince" brillant dans son style (Machiavel sait accrocher le lecteur par des formules chocs) mais trop cynique pour le jeune idéaliste, qui espérait "changer la vie", que j'étais,alors.
Relisant Machiavel plus de trente ans plus tard je constate que j'ai plus d'empathie avec Machiavel. La froide constatation que je fais que le pouvoir des puissants est, à la Renaissance comme aujourd'hui, une chose bien mortifère et de plus en plus pesante, vient apporter de l'eau au moulin du Signore Machiavelli....
En tout cas si Machiavel avait pu vivre aussi longtemps que son oeuvre il se serait fait -excusez l'expression- des "couilles en or". Près de six siècles après son écriture son "Prince" se vend encore comme des petits pains. L'excellente édition "Librio" à deux euros que j'ai achetée dernièrement, parmi d'autres éditions, en est la preuve. Les rayonnages des librairies bien garnis d'exemplaires du "Prince" font de Machiavel, des forteresses, des condottieres, miliciens et soldats mercenaires qui peuplent cet ouvrage des archétypes éternels de l'action et de l'efficacité politique.

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Ensemble de leçons politiques données à un prince pour pouvoir gouverner le pays, sans prendre en considération la morale privée. Machiavel utilise comme exemples à la fois des événements presque contemporains à son époque, tirés des Cités-Etats italiennes, ou bien d'autres tirés de l'histoire antique.
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Le prince est un "petit" livre que tous le monde connait très bien sans l'avoir lu ... Son auteur est tellement célèbre que son nom propre est devenu un adjectif. Machiavel est célèbre grâce ou plutôt à cause de ses détracteurs ... qui ont vu dans son écrit l'origine du mal, la manifestation du malin, des vices en tout genre ... Il faut donc lire soi-même ce type de livre pour en faire la découverte ... en réalité, Machiavel est un politique florentin témoin d'une époque incroyable qu'il tente de nous faire vivre ... c'est aussi un historien car en comptant l'histoire de son époque, de son pays et de ses contemporains ... nous constatons et cela malgré lui que l'histoire est un éternel recommencement, d'où l'intérêt de continuer à l'étudier à l'école ... mais cela est une autre histoire. le prince est d'autant plus intéressant qu'il parle également de notre histoire avec feu François 1er qui n'est pas parvenu à prendre pied durablement en Italie ... c'est finalement l'Italie qui à travers les Médicis prendra pied en France. Je parle de l'Italie par facilité car le livre montre bien la diversité de la péninsule italienne avec ses principautés, ses républiques ...
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pas de critique
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Je me souviens encore du moment où j'ai découvert ce livre. Je n'avais encore lu que peu de textes philosophiques et me suis lancé dans cette lecture surprenamment plaisante.

Ce livre se présente de prime abord comme le guide du parfait dictateur. Néanmoins, si l'on étudie le cadre d'écriture de ce livre et si l'on lit entre les lignes, on apprend que ce livre est une critique à peine dissimulée des Borgia, une famille dont les complots et le comportement tyrannique étaient bien connus de tous. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le nom de César Borgia ressort régulièrement dans le livre. Il serait néanmoins injuste de limiter ce livre au milieu dans lequel vivait son auteur. En effet, certains principes expliqués dans ce livres pourraient s'accorder à certains personnages plus récents, voire contemporains, de la scène politique internationale.
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Machiavel doit à un des ses deux traités politiques le plus connu: le Prince, véhiculant une image trop répandue au caractère un peu scolaire. le machiavélique intrigant sans scrupule prônant des pratiques politiques dénuées de toute morale. Certains ont vu dans le Prince, une entreprise démocratique destinée à prévenir le peuple contre les excès du pouvoir aristocratique, comme une série de discours qui ont à la fois pour objet de montrer en se fondant sur des exemples historiques; comment les hommes d'État peuvent acquérir et conserver ou perdre le pouvoir, le guider dans la pratique. de nos jours, de nombreux critiques se sont attachés à ce penseur exceptionnel en réalité un fonctionnaire désintéressé et intègre tout dévoué à la cause de Florence.
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Art de persuasion et de trahison dans une société de faux semblants et de religion.

L'inquisition se fera couperet d'une pensée en devenir d'un autre temps, d'un autre siècle se dessinant aux lames de ces tribunaux sans concessions.
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