Ottila McGregor, 30 ans, en a assez. Assez de ne pas connaître le bonheur. Pour remédier à cela, elle décide d'être heureuse. Elle va devoir se libérer de pas mal de démons personnels, le premier étant son alcoolisme. Il faut dire qu'autour d'elle rien ne va non plus. Sa mère est à deux doigts de craquer, ses amis ne cessent de la porter vers le bas (sauf Thalès, le Grecque sexy de la cafét'), sa soeur Mina est à nouveau en hôpital psychiatrique. Rien ne va dans sa vie comme vous pouvez le lire, mais Ottila en ras la casquette et décide de voler un livre de développement personnel, le transformer en le “Putain de livre du bonheur qui va tout déchirer” pour essayer de finalement faire tourner la roue de la chance vers elle.
Pour parler de ce livre il faut déjà expliquer que sa construction est particulière. En effet, elle se constitue comme une sorte de journal personnel ou de Bullet Book (ou scrapbook), dans lequel Ottila nous livre les bribes de son quotidien, mixé par la fantaisie qui l'habite. de prime abord, on est un peu dérouté par ce que l'auteure propose. Il faut s'accrocher un peu pour rentrer dans son petit délire, mais on finit par se laisser porter par le style au fil des pages. On peut y lire des extraits de conversations par e-mail, des SMS, de son journal intime, de croquis, des lettres, des citations, etc. La lecture est réellement particulière. Mais c'est en cela que réside le charme du titre. Estampillé Feel Good, le récit possède tout de même des passages moins joyeux, mais il faut souvent être plus bas que terre pour arriver à trouver le bonheur.
Le personnage d'Ottila ne plaira pas à tout le monde, mais elle possède quand même un petit côté attachant. Elle sort des codes du roman traditionnel, passe du statut d'antihéroïne parfois détestable, à celle d'héroïne digne de porter une cape comme les héros des films Marvel ou DC Comics. Les introspections sur sa vie sont nombreuses avec un humour parfois un peu British. Alors, on ne rigole pas forcément à tout mais au moins on passe un bon moment. L'auteure aborde une multitudes de thèmes sociaux (alcoolisme, la maladie, la mort, la solitude,…) ce qui peut permettre d'ouvrir le débat autour de certains tabous qui nous entourent. En prennent les moments tristes et de malheureux qui ont rendu sa vie si difficile, Ottila va peu à peu remonter la pente en dénichant des lumières au gré de son parcours. Les rencontres qu'elle fait l'aideront dans son cheminement, même si parfois elle se laisse un peu trop portée. L'amour ou les relations dans son sens large est également abordé ici, et vient nourrir le fil rouge “borderline” de l'histoire.
Le style de l'auteure n'est pas des plus abordables, pourtant son écriture est simple et agréable. L'humour est souvent cynique, mais reste amusant dans ses grande lignes. En ne s'imposant aucune limite, Mackintosh donne vie à un récit qui surprend et marque le lecteur. Les 400 pages de ce livre se lisent extrêmement vite, tant il est entrecoupé d'extraits en tous genres. Si cela paraît absurde et presque ennuyeux dit comme ça, dans le récit cela fonctionne. Ottila est un personnage vivant que l'auteure pousse vers l'avant de manière logique et surprenante.
En conclusion,
le Putain d'énorme livre du bonheur qui va tout déchirer est une lecture ovni qui sort le lecteur de son cocon rassurant. L'héroïne se mue petit à petit pour essayer de devenir meilleure et laisser tomber ce qui lui pourrit littéralement la vie. Ce premier roman de
Anneliese Mackintosh fait dans l'autodérision décomplexée, le fun et dans le vivant. Soit sa passe, soit sa casse, mais dans tous les cas le récit et Ottila ne pourront vous laisser insensible.
Lien :
https://lireenbulles.wordpre..