Le coeur et la raison
Quand on est une femme de trente-sept ans, l'horloge biologique commence à se faire entendre de plus en plus fort… Pour Solvig, il en va un peu différemment. Elle n'a jamais ressenti l'envie d'une maternité, peut-être en raison de sa propre mère décédée lorsqu'elle avait 3 ans et dont elle n'a que peu de souvenirs, peut-être en raison de son métier, très exigeant et peu compatible avec un bébé. Solvig est plongeuse en saturation, elle effectue des missions à haut risque en mer du Nord, sur des navires ou des plates-formes pétrolières et s'absente de son foyer pendant de longues semaines. Pourtant, elle réfléchit à la proposition que James, son compagnon, lui a faite récemment : ne serait-il pas temps de tenter de fonder une famille ? Dans le même temps, Solvig s'inscrit (un peu sur un coup de tête) au programme Objectif Mars dont le but est de sélectionner des postulants à une éventuelle mission spatiale, un voyage aller, sans retour possible sur Terre. Solvig n'imagine pas que sa candidature puisse être retenue et qu'elle soit obligée à faire un choix impossible.
Ce livre me tentait bien : la couverture me laissait imaginer une lecture un peu feel-good mâtinée de voyage spatial et de féminisme. Mais le titre en français est assez trompeur, et dans ce roman, il n'y a ni feel-good, ni voyage spatial… Reste le féminisme : oui, c'est vrai, dans une certaine mesure c'est un livre qui met les femmes à l'honneur.
Toutefois, je termine cette lecture avec un ressenti très mitigé. le personnage de Solvig ne m'a pas convaincue : pire, à de nombreuses reprises, elle m'a franchement exaspérée… Je peux comprendre son indécision quant au tournant que peut prendre sa vie mais elle est totalement égocentrée… Elle ne se préoccupe pas des sentiments de son compagnon, elle délaisse même sa meilleure amie…
Je pense que je vais oublier très vite ce roman.
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Je sais que ma mère était un génie grâce aux trucs que mon père m’a racontés. Genre elle avait beau passer quinze heures par jour à son bureau, ça ne l’empêchait pas de se réveiller trois ou quatre fois par nuit pour griffonner des notes sur un carnet à côté de son lit. Je me demande comment une personne aussi absorbée par sa carrière de haut niveau dans l’informatique a pu éprouver le désir de m’avoir. Est-ce une coïncidence que les photos sur lesquelles moi, je suis photographiée, impliquent aussi de l’alcool ? Ou est-ce que sa consommation excessive d’alcool à la fin était une tentative parmi d’autres pour calmer son esprit débordé ?
Comme dit le dicton : « Si c’est votre destin de passer à travers un trou de soixante centimètres, c’est votre destin. » Mais ça fait drôle d’entendre Anouk s’inquiéter comme ça. Elle qui disait que je faisais un job de « badass ». Je prends ma tasse de thé. — Bref, comment ça se passe, ton boulot à toi ? — Ça va, dit Anouk. Enfin, c’est horrible. Épuisant. Génial. — Anouk… Elle me dévisage. Je remarque la peau sombre et bouffie sous ses yeux. Je pense qu’elle portait un galet dans sa poche pour se protéger.
Mon boulot n’est pas stressant, c’est tout le contraire. J’adore mon job. C’est ma vie. Plus longtemps je reste sans bosser, plus je me sens frustrée. Après une semaine ou deux d’inactivité, une voix résonne en moi. Que fais-tu de ta vie, Solvig ? C’est tout ? Ta vie se résume à boire des Americanos, manger des avocats et disserter sur la météo ? Quand la voix devient , c’est le début de la douleur physique. Maux de gorge. Migraines. Indigestion. Le seul remède, c’est de revenir à la case départ.
Chaque fois que je pars, c’est la même chose. James est un romantique. Mais il ne serait pas amoureux de moi si j’étais le genre de personne qui ne s’en va pas régulièrement. Et moi, je ne l’aimerais pas si j’étais sédentaire. C’est comme ça que ça fonctionne : je prends du temps pour moi, et James a droit à une pause dans mes humeurs sombres, avant qu’elles ne deviennent insupportables.
A quoi ressemblez mon sens de l'humour ? Caché sous une masse d'anxiété.
Anneliese Mackintosh: About Me!