Lire un roman après avoir vu le film qui en a été tiré, plutôt que l'inverse ? C'est souvent ce que je préfère. Avec le livre, on passe plus de temps sur l'histoire, on approfondit la connaissance des personnages, on découvre d'autres notations… Et l'on ne risque pas d'être déçu par l'image des interprètes puisqu'on les a déjà en tête.
Avec ce Marie-Line et son juge – précédemment paru avec un plus joli titre, Changer le sens des rivières – mon sentiment est mitigé. Est-ce parce que l'auteure écrit aussi des scénarios et des pièces de théâtre ? Toujours est-il que le roman est rédigé avec beaucoup – trop ? – de concision, dans un style qui se veut rythmé, rapide, moderne (?), au détriment de l'épaisseur du propos. L'intrigue reste extrêmement proche entre les deux versions, tout au plus les personnages du père de Marie-Line et de la compagne du juge sont-ils différents.
Conclusion : j'aurais tendance à vous conseiller plutôt d'aller voir le film, avec
Michel Blanc (le juge) et l'excellente Louane Emera (que je ne connaissais pas), sans oublier Victor Belmondo, très crédible dans le rôle d'Alexandre, une réalisation de
Jean-Pierre Améris. La ville et le port du Havre, en toile de fond, ajoutent une note bienvenue au film.