" La tolérance à l'égard des formes variées de vie privée croît, mais expliquer sereinement qu'on ne veut pas enfanter suscite la réprobation. Ceux qui ont ce courage sont considérés comme des déviants par leur entourage, tant la famille est considérée comme une valeur universelle. En France être "sans enfant" est une tare ; jugés en permanence, ceux qui ont osé ne pas en vouloir suscitent la commisération : "La pauvre, elle n'a pas dû pouvoir", "Il a gâché sa vie". Ces "égoïstes", "immatures", "pessimistes", "instables", sont écrasés d'impôts par un système fiscal injuste qui favorise les familles, et maintenus en marge d'un monde où tout est fait pour le modèle dominant. Certains ont d'autres ambitions ? Tout le monde leur dira, elles pèsent peu à côté des "joies" de l'engendrement, de l' "accomplissement de soi" que promet l'enfantement.
C'est de l'étranger que s'organise une contre-offensive salutaire. Aux États-Unis, au Canada, en Australie, en Angleterre des associations de "non-parents" se sont créées au milieu des années quatre-vingt. (...) Certaines de ces associations disent tout haut ce que beaucoup pensent tout bas : les enfants sont une nuisance épouvantable. A leur sujet, l'acteur Hugh Grant déclare posément : "Je ne supporte ni le désordre ni la laideur." "
Corinne Maier est mère de deux enfants. Dans cet essai, elle dresse un portrait drôle et cynique de la vie de famille (et surtout de celle de la merdeuf) centrée sur l'enfant roi, dont l'éducation n'échappe pas au regard inquisiteur de la société. Pour cela, elle argumente les quarante raisons de ne pas avoir d'enfant... assez convaincantes...
"Après No Kid, nul ne pourra plus jamais dire que "rien n'est plus beau qu'un sourire d'enfant"."