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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Une superbe écriture, comme toujours, mais le roman est très sombre et dénonce le régime de l'URSS. Lénine y est cité, mais aussi Staline avec ses purges, et aussi le communautarisme, l'embrigadement des plus jeunes, la nécessité d'avoir une pensée et une conduite "politiquement correctes". Ce livre ne plaira certainement pas aux nostalgiques des années soviétiques d'avant 1991.
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Avant la double consécration du Goncourt et du Médicis en 1995, Andreï Makine a vécu les années de galère d'un auteur qui cherche à se faire publier. Trois romans ont été écrits et si difficilement édités, avant le couronné « Testament français ».
Heureusement le succès public a remis en lumière des livres qui fascinent par le contexte politique sombre et le charme slave des narrations.

Les personnages de Makine sont frappés de désillusions et de fatalisme, englués dans un système oppressant et mensonger. Prendre le parti de l'humour et du cynisme ne cache en rien la lucidité des individus revenus de tout, ne se berçant plus de rêves enchantés sur la notion de démocratie à la soviétique.

Déchéance est le mot, de ses héros qui ont tout donné à la patrie : jusqu' à leurs jambes comme ce porte-drapeau, ou leur humanité en revenant des camps. Les enfants des hommes d'hier peuvent-ils se construire sans mensonge dans la moulinette des manipulations d'Etat ?

Il faut lire les premiers romans de Andreï Makine (celui-ci et « La fille d'un héros de l'Union Soviétique »). Comment expliquer cette difficulté à se faire éditer ? Ces livres sont magnifiques et importants pour comprendre l'homme et le pays auquel il reste profondément attaché.
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Entendre, comprendre de quoi on parle ... "si l'on pouvait gagner encore cinq petits degrés en hauteur, je suis sûr que la cargaison glisserait toute seule... oui, il a employé précisément ce mot, "cargaison". Il n'y avait aucune haine dans sa voix. Et c'était ça le plus terrifiant !" .... quand des corps entassés ne deviennent qu'une cargaison !

Entendre, découvrir de quoi on parle .... "cela, ce n'est qu'une première étincelle. L'Amérique va s'embraser toute entière ! Tu imagines, bientôt ça va s'appeler la république soviétique socialiste d'Amérique !" .... l'île pour l'instant n'était nommée que l'île de la liberté !

Entendre, comprendre ce qu'est une bagarre ... "c'était la haine de celui qui soudain voit dans l'autre, comme dans un miroir, l'impasse de sa propre vie." .... le mécanisme de la haine !

Quitter son ami, son compagnon quand on a quatorze ans ... et ne jamais le revoir alors peut être lui écrire une lettre qui devient alors un livre, ce livre que nous découvrons ensemble, le roman de l'apprentissage, de la construction de sa personnalité au travers de ce qu'ils ont vécu ensemble.

Entendre, et enfin comprendre ces non dits, l'histoire que les parents ont voulu oublier, n'ont pas voulu se souvenir, n'ont pas voulu raconter à leurs enfants sur ce qu'ils ont vécu, le combat des pères, la confession des mères et enfin réussir et vouloir partager.
Avec son ami, ce qu'ils ont fait de leur vie, et ne jamais oublier de dire, de raconter ... ne jamais se taire !
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C'est un tout petit roman méconnu de Makine. C'est un petit roman mais qui a valeur de témoignage . Et cette confession pourrait avoir sa place dans "La fin de l'homme rouge" de Svetlana Alexiévitch... sauf que c'est un roman: c'est de la littérature; et de la meilleure. On en tirerait volontiers toutes sortes de citations mais le livre est tellement court, presque une nouvelle, qu'on aurait tôt fait de tout recopier. Tout y est pour comprendre le processus du désenchantement, la prise de conscience de ce qui faisait illusion dans le "soviétisme".
C'est du Makine à son meilleur et je m'étonne que ce roman n'ait pas fait l'objet de critiques et de citations sur ce site. Et même si la dernière page reste un peu mystérieuse pour moi, je mets sans hésitation quatre étoiles pour l'ensemble du roman.
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Qu'ils étaient beaux les rêves de ces gamins soviétiques, innocents leur jeux et fières leurs certitudes... Avec son amertume et sa lucidité légendaire, Makine peint ici de nouveau les désillusions de citoyens nés ans la Grande Idée, biberonnés à ses mensonges et tombés dans l'envers du décor, violent et glauque. du rouge flamboyant, l'étendard porté par le jeune narrateur vire au rouge sang, puis au gris.
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Le passé : un souterrain qui contient des dragons dont il vaut mieux ne pas s'approcher, dit une légende tibétaine rapportée par Faïa, la mère d'Arkadi. Tout est placé sous le signe du double, dans ce récit : les deux jeunes pionniers, le clairon et le tambour, qui découvrent la vie ensemble, puis s'éloignent au même moment du lieu de leur enfance, l'un à Paris, l'autre aux U.S.A. Les pères, Iacha le robuste qui porte sur son dos Piotr, amputé des deux jambes, devenu par l'ironie du sort cordonnier. Les mères, celle qui à l'hôpital raconte de façon neutre la guerre et les maux qu'elle a subis, sans se plaindre, et Faïa, qui dit la vérité : le froid, la faim, la mort, la vie sauve grâce à la prostitution. Et puis Kim, devenu écrivain, qui a le sentiment de trahir en racontant tout, et Arkadi, l'homme qui a réussi mais est hanté par une "nostalgie" souterraine dont aucune réussite matérielle ne pourra jamais le guérir. Pour assumer le passé, il faut payer le prix d'un dédoublement qui est une déchirure toujours douloureuse. Très beau livre.
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un peu mitigée sur ce livre
il donne tout de même un très bon aperçu de la vie à cette époque et à cet endroit, avec une enfance rythmée par le régime et les conditions de vie.
Mais l'écriture destinée au meilleur ami d'enfance du narrateur instaure une distance que je n'ai pas réussie à dépasser totalement.
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