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sur 1173 notes
Pavel Gartsev a vingt-sept ans en juin 1952 ; il est sur le point d'épouser Svéta lorsqu'il surprend une conversation et comprend que c'est par intérêt qu'elle l'épousera. Une convocation du comité militaire tombe à pic, Pavel rejoint l'armée, tous le réservistes étant rappelé. Ce qui l'attend est inhumain et innommable. Dans l'immensité de la taïga, une course-poursuite s'engage, ils doivent à tout prix récupérer un évadé.
Magnifique écriture d'Andreï Makine, membre de l'Académie française, originaire de Sibérie.
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« L'archipel d'une autre vie » nous conduit dans une contrée lointaine et sauvage, aux confins de l'Extrême-Orient russe, au coeur de la taïga que longent les rugissements de l'océan Pacifique. Depuis le rivage, il est possible d'apercevoir l'archipel des îles Chantars, un lieu inhabité et hostile, protégé par un mur liquide de quatre mètres de haut, le terrible « souloï ».

Andreï Makine mêle à nouveau dans ce roman magnétique l'histoire de ses protagonistes à l'Histoire avec un grand H, en revenant sur la fin du stalinisme. Et pourtant. L'Histoire se fait plus discrète qu'à l'accoutumée et s'efface devant la géographie d'un lieu méconnu : la pointe orientale de la Russie, la taïga vallonnée que longe la mer d'Okhotsk, qui tient lieu d'écrin enneigé à un récit où la cruauté des hommes dispute à la poésie d'une nature inviolée.

Dans les années soixante-dix, un jeune étudiant géomètre russe est envoyé dans la bourgade de Tougour, en Sibérie orientale, pour y effectuer des relevés géodésiques. En partant en exploration dans la taïga, il entreprend de suivre un homme qui ne lui semble pas tout à fait inconnu. Cet homme mystérieux se nomme Pavel Gartsev, et va, le temps d'un bivouac au coeur de la forêt, lui narrer l'histoire de sa vie.

Orphelin dès l'âge de sept ans, Pavel est appelé sous les drapeaux en 1943. Il gardera de sa participation à la seconde guerre une tache de peau brulée en forme d'araignée sur le cou, marque indélébile laissée par un lance-flammes, ainsi que le souvenir indicible de carnages commis au bord de la mer Baltique. de retour à Leningrad, il commence une thèse sur la « conception marxiste-léniniste de la légitimé de la violence révolutionnaire » et épouse la jeune Svéta.

La vie de Pavel bascule en 1952, en pleine guerre de Corée, la pointe émergée de l'iceberg des tensions entre l'URSS et les Etats-Unis, qui pourraient déclencher l'apocalypse. le jeune homme est appelé en tant que réserviste à prendre part à une simulation de la Troisième Guerre mondiale, orchestrée par un état-major russe inquiet du possible déferlement du feu nucléaire américain. C'est ainsi que Pavel se retrouve dans la taïga d'Extrême-Orient afin de tester la résistance des troupes russes à un conflit atomique.

Le héros va affronter les vents contraires du destin, lors de sa participation à une mission spéciale, dont l'objet est de capturer un criminel qui vient de s'évader d'un camp de prisonniers voisin. Une équipe réduite dirigée par le commandant Boutov, et supervisée par Louskass, un membre du contre-espionnage militaire se lance à la poursuite de l'évadé. Ratinsky, un jeune officier ambitieux, Vassine, un maître-chien débonnaire et Pavel complètent la petite formation. La mission militaire, qui aurait pu n'être qu'une simple formalité, va se transformer en une authentique plongée au coeur des ténèbres.

En cette fin d'été 1952, Pavel affronte les pièges de la forêt boréale, au sein de laquelle leur proie semble insaisissable, et découvre l'insondable noirceur de l'âme humaine. Les masques tombent au cours d'une poursuite qui tourne mal et évoque chaque jour davantage un voyage au bout de l'enfer. Et pourtant. C'est la découverte la véritable identité du fugitif qui bouleversera à tout jamais la destinée du héros.

« L'archipel d'une autre vie » revient sur les tensions du début des années cinquante marquées par la prise de conscience de la possibilité d'une apocalypse nucléaire. Andreï Makine nous rappelle la paranoïa constante qui hantait l'époque, lorsqu'une simple phrase trop critique à l'endroit du régime pouvait vous conduire au goulag. Les embûches rencontrées lors de la chasse à l'homme à laquelle participe Pavel, révèlent l'ignominie et la lâcheté glaçantes des gardiens du temple stalinien, incarnés par Louskass et Ratinsky. A l'image de l'oeuvre de son auteur, le roman est hanté par le mélange d'horreur et d'absurdité constitutif du communisme.

En situant son intrigue au coeur de la taïga, Andreï Makine laisse la grâce d'une nature inviolée toucher son héros, et distille quelques moments de poésie pure au creux d'un récit habité par la noirceur humaine. Cette forêt du bout du monde devient ainsi une forme de personnage à part entière, tantôt hostile, tantôt bienveillant, qui confère au roman la beauté de la lumière de l'aube qui se reflète sur une rivière glacée avant de traverser l'ombre des bouleaux et des mélèzes.

« L'archipel d'une autre vie » est le récit d'un cheminement intérieur, celui que mène Pavel lors de son improbable épopée aux confins de la Sibérie orientale. Cette quête lui permettra d'entrevoir la possibilité d'une autre vie, une vie délivrée du joug d'un régime qui transforme les soldats en bourreaux, une vie dont il n'a jamais soupçonné l'existence, une vie fondée sur une idée parfois oubliée que l'on nomme liberté.
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Décidément ça caille ces temps-ci. Après avoir suivi Alice Ferney en Antarctique me voilà sur les traces d'Andreï Makine, aux confins de sa Sibérie extrême-orientale. Union soviétique de Staline au début des années cinquante plus précisément, ambiance répressions idéologiques, guerre froide et potentielle imminence de conflit atomique.

Après quelques pages un peu lancinantes, l'intrigue s'installe. Une patrouille de cinq troufions et officiers plus ou moins motivés est expédiée aux trousses d'un énigmatique évadé du goulag.

Progressivement l'aventure se fait plus singulière et captivante. Les tempéraments se révèlent, perturbés par une progression difficile dans la Taïga hostile, désorientés par les ruses d'un fugitif insaisissable qui mystérieusement semble défier ses poursuivants. Au fil des épreuves, gagné par les réminiscences du passé, chacun dresse à sa manière un état des lieux de sa propre existence, loin d'imaginer à quel point ces journées de traque en modifieront le cours.

Voilà pour les grandes lignes, déjà engageantes je l'espère. Ensuite il m'est bien intimidant de célébrer comme elle le mérite la puissance d'écriture de Makine qui porte admirablement ce récit âpre et authentique, entre barbarie des hommes et splendeur implacable de la nature indomptée.

Car à la fois roman d'aventures et quête spirituelle, conte humaniste et chronique politique, cette oeuvre au titre magnifique m'a définitivement émue, captivée, marquée, embarquée, voire déboussolée, et pour cause, puisque l'archipel des Chantars dont il est question ici présenterait une anomalie magnétique affolant compas et boussoles. de quoi en effet perdre le nord, mais pour finalement découvrir peut-être… un trésor ?...


Ҩ

Une merveille de lecture que je dois à l'opération Masse critique de Babelio et aux éditions Points.
Merci beaucoup !


Lien : http://minimalyks.tumblr.com/
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Coup de coeur absolu pour ce magnifique roman, dont le message déploie peu à peu toute sa profondeur au fil d'une traque impitoyable visant la plus éprouvante des quêtes : celle de la liberté.
Aucune épreuve n'est épargnée à Pavel, soumis à la férocité des hommes face à laquelle la brutalité des éléments est peu : Enterré vivant, soumis aux caprices de supérieurs sans valeurs, cyniques et tyranniques, entraîné à poursuivre dans la taïga hivernale un échappé du goulag, Pavel n'aura de cesse de dépasser sa peur et sa douleur afin de faire taire en lui la voix de ce pantin veule et conformiste qui sommeille en chacun ; c'est étrangement l'évadé, qu'ils poursuivent avec une obstination absurde, qui servira d'aiguillon à cette quête et permettra à Pavel, débarrassé de ses tortionnaires et de ses démons intérieurs, de se révéler à lui-même, en lien puissant à la Nature et loin de la communauté délétère des hommes.

Par sa violence, sa profondeur, sa portée universelle, cette histoire allégorique, raconté au jeune Andrei Makine qui nous la transmet à son tour se lit avec frénésie et résonne durablement car elle touche très profondément à ce qu'il y a de plus essentiel en l'homme, tout en questionnant de manière tout aussi pertinente la nature de son rapport à l'autre.
Un roman qui bouleverse au sens propre : qui trouble profondément et modifie radicalement quelque chose en nous.
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Au début, c'est une histoire de poursuites enchâssées. Un ado orphelin et apprenti en géodésie est intrigué par un homme débarqué en hélicoptère à Tougour, "ce coin perdu de l'extrême Orient". Il se met à le suivre, sans trop savoir pourquoi, sans savoir non plus que c'est l'autre qui le précède. L'homme s'appelle Pavel Gartsev, et piège son poursuivant. Il lui raconte alors la grande histoire de sa vie, celle d'une autre poursuite à travers la taïga, quand lui et trois autres militaires furent réquisitionnés pour rattraper un fugitif.
Mais là aussi, on devrait dire que le fugitif précède ses poursuivants, tant il mène la danse. Un fugitif à la silhouette mystérieuse et à l'identité fluctuante, on n'en sait si peu sur lui qu'on peut tout aussi bien imaginer une métaphore de la mort, de l'amour, ou de la vie. Les 4 autres par contre apprennent à se connaître dans cet espèce de huis clos mobile en taïga, huis clos social où les personnalités étouffent malgré les grands espaces aérés, et révèlent leurs pantins intérieurs : "En moi, c'était ce pantin de chiffon, gardien de mon avidité sociale. Chez Ratinsky, le petit adolescent polonais tremblant à l'idée de manquer de réussites, de plaisirs....".
Une traque érigée en quête métaphysique, jusqu'au bout de soi-même, là où le pantin en soi n'a plus sa place, là où on voit apparaître un sens à la vie comme un archipel dans une mer d'Okhotsk démontée.
Un magnifique roman à l'écriture limpide, marqué par la cruauté des régimes soviétiques, et empreint des mystères de l'est.
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"Plutôt être ermite que vivre cette vie-là!"

Dans les contrées isolées à l'extrême est de l'immense Russie, un trappeur raconte à un jeune adolescent l'acte fondateur d'une autre vie: la traque dans la taïga d'un fugitif de camp de travail, poursuivi par cinq militaires. Une chasse infernale pour tous, gibier et chasseurs, et qui changera sa vision du monde et sa quête du bonheur.

De l'URSS stalinienne au libéralisme sauvage de la nouvelle Russie, l'auteur le plus slave de notre Académie offre un conte au souffle de grands espaces et au dépassement de soi.

La nature décrite par Andreï Makine, ça ne se lit pas, ça se vit!
Elle est omniprésente, nourricière et cruelle à la fois, magnifique et difficile. Elle se mérite et la comprendre est un véritable enjeu.
J'ai suivi en apnée cette chasse à l'homme, ces capacités humaines de résistance, et ce beau symbole humaniste du dépouillement pour découvrir l'essentiel. Savoir s'isoler pour survivre: il y a du mystique dans ce choix.

Au-delà du dépaysement qui invite au voyage, c'est un beau récit de vie d'homme, comme l'auteur a souvent eu l'occasion d'en écrire, dénonçant toujours la logique absurde du régime communiste et ses conséquences ubuesques sur le comportement de l'Homo Soviéticus
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Il faut se trouver dans l'immensité sans fin d'un paysage sans limite pour se sentir tout petit, ramené à sa propre insignifiance et entamer ainsi une introspection sur le sens de sa vie, sur sa réalité, sur ses buts. Et quel paysage se prête plus volontiers à l'infini que l'infinie Sibérie dont la taïga merveilleuse et sauvage peut nourrir et dévorer l'homme tour à tour en l'espace de quelques battements de coeur ?

Gartsev fait partie de ces millions d'âmes russes qui ont été broyées par la machine soviétique et la "Grande Guerre Patriotique" - ainsi est encore appelée la Seconde guerre mondiale dans le pays rouge. Années 50, en pleine Guerre Froide, Gartsev - un soldat désabusé par la vie - est intégré dans un commando composé d'une poignée d'hommes ayant pour mission de pister et de poursuivre dans la taïga un prisonnier politique évadé. Mais la chasse à l'homme devient la propre fuite de ces hommes meurtris et rongés, qui par l'ambition et l'envie, qui par le rêve utopique d'une vie meilleure.

Une fuite qui pour Gartsev prend au fil des jours, des nuits et des feux de camp des allures de quête existentielle. Il passera par tous les stades, de la survie à l'exil, avant d'atteindre ce qui ressemble le plus à une "île déserte" personnelle, l'île d'une autre vie possible : "Pour vivre heureux, vivons cachés".

Ce roman d'Andreï Makine est beau même s'il est moins prenant que "Le testament français" car moins autobiographique. Puissant hymne à l'espoir, il témoigne une fois de plus de l'érudition de cet auteur franco-russe à la destinée sans pareille. Pour une lectrice passionnée par la Russie telle que moi, c'est un plaisir de tous les sens, c'est une terrifiante invitation au voyage dans le passé qui donne un goût amer au triste patrimoine de ce peuple pétri de souffrances et de luttes.


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Cinq soldats à la poursuite d'un prisonnier échappé du goulag. Cinq hommes qui vont se découvrir dans l'enfer glacé de la taïga russe. Et tout au bout de ce périple, l'archipel d'une autre vie ; un paradis pour ceux qui sauront suivre les traces et les indices, écouter et sentir la vie, étouffer ce qu'ils ont en eux de dément : ce « pantin de chiffons ».

Une aventure sibérienne où la nature est sauvage et belle, où l'homme s'il veut VIVRE, a tout à gagner en l'épousant.

L'archipel d'une autre vie est une fable qui met en lumière la noirceur de l'homme face à la nature ruisselante de paix, de vérité et de simplicité. C'est comme un chant de liberté et de silence, d'un homme qui ose briser les chaînes du mensonge pour suivre la voie de l'essentiel.

Une écriture magnifique qui éveille en nous l'envie de secouer ce « pantin de chiffons », de tendre l'oreille à cette « décantation suprême du silence et de la lumière », en se contentant de peu pour VIVRE.
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Le roman commence de fort belle manière avec cet incipit qui annonce la couleur :

« A cet instant de ma jeunesse, le verbe « vivre » a changé de sens. Il exprimait désormais le destin de ceux qui avaient réussi à atteindre la mer des Chantars. Pour toutes les autres manières d'apparaître ici-bas, « exister » allait me suffire. » P 11

Le récit débute en 1970 avec un adolescent, fils de prisonniers, donc considéré comme paria, vivant dans un internat où sont regroupés d'autres ados dans la même situation : intelligents ou non, on s'en moque, les études supérieures leur sont interdites, ils pourraient polluer les autres appartenant à des familles obéissant au régime, et on les oriente d'office vers des métiers singuliers : géodésistes ou grutiers… Et on les envoie le plus loin possible… Il arrive ainsi à Tougour, pas loin du Pacifique.

Personne n'étant venu l'attendre à son arrivée, il se promène dans la ville et finit par suivre un homme, capuche sur la tête dans la taïga. Il s'agit de Pavel Gartsev, qui semble en fuite et finit par repérer notre ado et lui raconter son histoire.

Flash-back (désolée, la traduction de ce mot en français est moins évocatrice !) et on se retrouve en 1952, dans une union soviétique obsédée par la troisième guerre mondiale, nucléaire bien-sûr, et les hommes ont droit à des exercices de simulation, dans des conditions abracadabrantesques, enfermés dans des bunkers pour tenter de survivre… lorsque soudain, on parle d'un prisonnier s'étant échappé d'un camp et qu'il absolument retrouver.

Andreï Makine nous décrit de fort belle manière ce « commando » chargé de la traque est constitué d'un général, héros de guerre, d'un petit chef Louskas aux méthodes dignes du KGB qui ne pense qu'à chercher des coupables pour pouvoir les dénoncer et les torturer, son sous-fifre, Ratinski, qui ne pense qu'à son avancement, et à un comportement vil, digne d'un parfait SS, toujours prêt à dénoncer, qui envoie les autres au casse-pipe dès qu'il y a le moindre risque à l'horizon. On trouve aussi Vassine, qui a traverser des moments durs pendant la guerre, accompagné de son chien (chargé de renifler les traces du fugitif.

On comprend très vite que Pavel ne part avec eux que pour que l'on puisse rejeter sur lui un échec éventuel de la mission et qu'il sera surveillé en permanence, l'obligeant à rester sur ses gardes, à trouver en lui la force et le désir de rester en vie, à surmonter la peur. Seul Vassine est fiable mais les paroles qu'ils échangent peuvent être « interprétées comme une atteinte à la sûreté de l'État, il suffisait de bien ficeler le dossier d'accusation »

J'ai beaucoup aimé cette traque, dans la taïga, chacun progressant difficilement, ces feux qu'on allume tant pour se réchauffer que pour tenter d'envoyer l'autre sur de fausses pistes, chacun révélant de plus en plus ses forces ou ses faiblesses ou encore sa duplicité… j'ai mis mes pas dans ceux de Pavel, dans ces paysages grandioses, cette Sibérie que décrit si bien Andreï Makine et qu'il aime tant, ces noms qui font rêver : l'archipel des Chantars, la Bélitchi, Tougour…. Ces régions où j'aimerais bien aller me perdre, loin de la civilisation, en contact direct avec la nature.

J'ai beaucoup aimé ce roman, qui tient de la poursuite d'un fugitif, et s'avère être aussi une quête initiatique, une réflexion sur le monde soviétique où l'individu n'existe plus, étant au service de l'Etat, de la collectivité… de la liberté (ou de l'illusion de la liberté) dans un décor exceptionnel, et pose une question : est-ce qu'on vit ou se contente-t-on d'exister ? Qu'en est-il du choix du libre arbitre si on n'adhère pas au système ?

« Oui, la liberté ! ils pouvaient m'envoyer dans un camp au régime plus sévère, me torturer, me tuer. Cela ne me concernait pas, car ce n'était qu'un jeu et je n'étais plus un joueur. Pour jouer, il fallait désirer, haïr, avoir peur. Moi, je n'avais plus ces cartes en mains. J'étais libre… » P 168

La construction du roman m'a plu car j'aime ces récits en gigogne, ces allers et retours entre présent et passé, ces rencontres entre deux personnes qui peuvent tisser un vrai lien. L'écriture est belle comme toujours avec Andreï Makine qui nous entraîne dans un voyage extraordinaire. J'avais beaucoup aimé « le testament français » et j'ai eu le même plaisir avec ce roman que l'Obs a qualifié de « véritable western sibérien » et l'Express de « puissant récit d'aventures métaphysique ».
Lien : https://leslivresdeve.wordpr..
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Une critique de Valentyne passionnante, une envie de découvrir ce livre.... Exceptionnel ! Je me suis régalée du début à la fin !
Une traque : 5 soldats soviétiques (on est en 1950), 1 évadé "ennemi du peuple", la Sibérie dans sa pointe extrême orientale vers le Japon. La taïga en toile de fond, les relations entre les 5 hommes en exergue. Et l'absurdité de la situation. Je pense que c'est le mot qui convient le mieux "absurdité". Absurdité de cette traque, du système soviétique.
Un livre qui parle des relations humaines, de la vie. le tout avec un tel brio ! A lire !
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