J'aime flâner dans les allées de la médiathèque et j'aime aussi gratter dans les bacs de livres, vous voyez ceux qui ne sont pas très bien rangés. J'y fais parfois des trouvailles (bon, quelque fois je tombe sur des bons gros flops aussi). Lors de ma dernière visite, j'ai été interpellée par la couverture du "Promeneur d'Alep", je la trouve très jolie, et après l'avoir feuilleté rapidement, je l'ai embarqué avec moi ...
Le promeneur d'Alep est le témoignage poétique et étourdissant d'un écrivain plongé dans la guerre. La voix de
Niroz Malek nous parvient à travers les déflagrations et les rafales d'armes automatiques. Pourtant elle nous parle de choses simples, d'amis qui se retrouvent dans un café, de coeurs gravés dans les arbres, de promenades dans cette ancienne cité fabuleuse sur la Route de la Soie. Et du chaos qui guette derrière chaque bruit venu du ciel, devant chaque barrage hérissé de sentinelles.
C'est un bien joli témoignage que celui de
Niroz Malek. Je ne me sens pas plus concernée que ça par ce qui se passe au Moyen-Orient et à Alep (oui, je l'avoue, balancez moi des fruits pourris si le coeur vous en dit ...) et pourtant, j'ai eu très envie de découvrir le quotidien d'un de ses habitants.
Je ne suis absolument pas déçue car j'ai découvert une plume de toute beauté (le traducteur a dû faire un super boulot). J'ai aimé lire les mots de l'auteur, ils sont très bien choisis et ils résonnent aux yeux et aux oreilles du lecteur. Je ne sais pas comment expliquer mais j'ai été très touchée par ces chapitres courts et parfois très percutants. C'est quelque fois lyrique, souvent poétique mais ça a fait mouche sur moi à chaque fois.
Car le livre est une succession de tranches de vie à Alep alors qu'il semble très difficile de circuler, de faire ses courses ou même simplement de rester en vie dans cette ville dévastée. La mort est tapie à chaque page, prête à bondir sur n'importe qui et pourtant, la vie est la plus forte et elle continue coûte que coûte ...
Au final, c'est un beau message d'espoir qui est contenu dans ce livre. Et pourtant, la plupart des anecdotes que l'auteur nous livre ici sont d'une grande tristesse mais il ne se laisse pas aller à la mélancolie. Je suis très contente de ma découverte, je ne m'attendais pas à apprécier autant. Surtout que je ne lis quasiment jamais d'auteur arabophones, du coup j'ai été dépaysée.
Une belle découverte, des histoires et des êtres qui resteront dans un coin de ma tête ...