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sur 823 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Il est des livres dont l'épaisseur n'induit en rien la légèreté. 80 pages d'un récit condensé et poignant sur la condition de la femme en Irak. Un uppercut ! Un message qui claque et vous tombe dessus comme un glas. Un livre à lire dans les écoles. le Goncourt mérité !
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« Nous naissons dans le sang, devenons femmes dans le sang, nous enfantons dans le sang. Et tout à l'heure, le sang aussi. Comme si la terre n'en avait pas assez de boire le sang des femmes.».

« Que sur toi se lamente le Tigre » de Emilienne Malfatto, publié aux Éditions Elyzad, nous montre l'étonnante réalité du totalitarisme, contrôlé par les hommes. Dans l'Irak rural d'aujourd'hui, sur les rives du Tigre, une jeune fille franchit l'interdit absolu comme le hors mariage, une relation amoureuse, comme un élan de vie. Malheureusement, il mourra, la laissant enceinte et seule avec les membres de sa famille qui resteront dans le silence et de son frère par lequel celle-ci sera condamnée. C'est de cette façon que son destin est scellé.

Se concentrant sur la femme dans cette société, l'auteur l'associe au sang, à la douleur et où les femmes sont complètement entravées de toute liberté. Les points de vue de divers protagonistes clarifient non seulement les sentiments de ces femmes, mais clarifient également leurs sentiments et les commandements que leur impose la société. Admirant cette apparence qui montre sans ménagement à la folie qui nous entoure. L'honneur d'un homme est de protéger une femme.

Un roman vertigineux, faisant parti de la catégorie des oeuvres Hors-Concours, avec une forte atmosphère de tragédie ancienne, ainsi qu'avec un auteur qui vous révèlera les vérités putrides de l'époque moderne.
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"Nous naissons dans le sang, devenons femmes
dans le sang, nous enfantons dans le sang. Et
tout à l'heure, le sang aussi. Comme si la terre
n'en avait pas assez de boire le sang des femmes."

"Que sur moi se lamente le Tigre" n'est pas écrit pour faire l'éloge du monde. Il en expose les caprices, les cruautés, les douleurs et parfois même les hontes.
Dans l'Irak moderne, l'autrice Emilienne Malfatto dépeint un tableau dur de la place des femmes dans le pays, dans le sang. Mais on comprend au fil de la lecture, par le biais de courts points de vues internes changeants, que la société elle-même semble meurtrie.

Le lecteur va suivre l'histoire d'une jeune fille dont le prénom ne sera jamais dévoilé. Mais le destin si cruel soit-il va renverser le futur de la femme. Amoureuse, passionnée d'un homme, celui-çi meurt au combat alors qu'elle porte une vie dans son ventre. Leur vie. Les dogmes de la société irakienne son strictes. le patriarche disparu, c'est le frère de l'ancienne amante, qui va devoir supprimer l'existence de sa soeur pour sauver la sienne, sous les regards impuissants de toute leur famille.
Poussée par des codes de l'honneur et une structure patriarcale et masculine prédominente, c'est dans une écriture crue mais poétique que l'on se laisse rythmer par le récit. La mort, presque omniprésente durant toute la lecture paraît accompagner l'héroîne de même que les contes mythologiques qui ponctuent les chapitres.
"La ville empestait la mort. C'était douceâtre,
un peu sucré, un peu écoeurant, un peu métallique."
La mort bestial, abrupt, la mort qui ne laisse plus de larmes tant elle est quotidienne. C'est de cette vie là que Emilienne Malfatto vous contera ses mots avec art.
Dans ce livre Hors-Concours qui se délecte en une soirée, laissez-vous allez à un rétablissement des horreurs modernes, tout en prenant plaisir à découvrir une gracieuse écriture.
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J'ai eu l'occasion de découvrir ce livre dans le cadre de mon cours de littérature en études supérieures.
J'ai véritablement eu un coup de coeur pour celui-ci parmi tous les ouvrages du prix Hors-Concours que j'avais à lire.
« Que sur toi se lamente le Tigre » réunit un bon nombre d'éléments que j'apprécie dans la littérature : des phrases simples et poétiques, de l'émotion, des personnages féminins forts et des descriptions réussies. Ce n'est pas une oeuvre très longue, et pourtant l'autrice arrive à travers les pages à nous faire ressentir de vraies choses et à construire un récit bien ficelé. La question de la femme dans l'islam est un sujet qui revient souvent dans les médias, et nombreux sont ceux qui prennent la parole sans s'y connaître. Mais Emilienne Malfatto, spécialiste de l'Irak et de ses moeurs, peint un portrait fort et touchant de la condition féminine dans les pays musulmans. Pas de racisme ou d'islamophobie, juste la vérité dans toute sa laideur, bien que décrite avec brio.
Pour résumer, un livre poignant et délicat, bien que triste et sombre.
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Chère ,

Tu es née femme dans un pays qui n'a pas encore compris l'essentiel. Et tu devais en payer le prix.
Ton péché ? T'être offerte à celui à qui tu étais promise, trop tôt. Un tout petit peu trop tôt.
Destinée immuable.

Tu es l'une d'elles. Tu pourrais être toutes. D'ailleurs tu n'as pas de prénom, comme si déjà tu n'étais plus. As-tu été ?
Rassure-toi, dans ce texte, ton être et ton sacrifice transpirent. L'écriture sublime d'Emilienne Malfatto te rend un hommage d'une telle force que mon coeur a battu la chamade sans plus s'arrêter des heures durant. Jamais je n'avais lu si souvent la mort.

Ces 70 pages étaient à toi, pour toi, pour que dans ces lignes, enfin, tu sois libre. Libre de te raconter. Libre de nous raconter les choses avant qu'elles n'arrivent. Libre d'espérer que nous allions comprendre et ne pas juger.
Mais là aussi tu t'es effacée pour laisser de la place à celles et ceux qui t'entourent. le temps défile au rythme du Tigre qui lui-même se lamente avec poésie face aux errements de l'Homme.

Toutes ces voix, chacune depuis la voie qu'elle avait dû suivre, m'ont bouleversée et émue aux larmes. Guidée par l'absence de ta colère, toutes ces voix, je les ai plaintes de n'avoir d'autre choix que celui de subir le joug de la résilience culturelle.

Je ne regrette pas d'avoir osé la violence de ce texte, osé affronter l'indicible horreur, oser voir mes certitudes s'ébranler, osé ressentir de l'empathie pour le lâche et pour le bourreau...

Je choierai ma liberté.
A jamais,
Céline.
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Un premier roman très court mais d'une rare puissance !
Une jeune irakienne, dont on ne connait pas le nom, comme si son existence avait déjà été effacée, se retrouve enceinte d'une liaison nouée hors mariage. Il y a là déjà deux blasphèmes. Impossible de réparer l'outrage puisque le jeune homme est mort sous les bombes.
Rien n'est dévoilé ici, puisque tout ceci figure sur la quatrième de couverture !
De l'histoire, on connait l'essentiel en ayant lu le résumé. La force de ce livre est ailleurs :
Quelle prouesse de faire passer autant d'émotions dans un texte si court !
Roman choral qui donne la parole à tous les protagonistes qui tour à tour vont s'exprimer sur l'inéluctable.
Le fleuve Tigre est là comme témoin silencieux de ce drame. Que peut-on dire contre la force des traditions, contre la mémoire d'un peuple relayée à travers l'Épopée de Gilgamesh dont de brefs extraits viennent ponctuer les témoignages.
Roman sur le destin, sur l'acceptation, sur le poids qui pèse sur les épaules de tous les personnages, car au fond, tous sont des victimes d'une réalité qui les dépassent et contre laquelle ils n'ont pas le courage de s'élever.
Une magnifique découverte !
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Beau et terrible roman. Très court, c'est d'ailleurs plus une novella.
Un étonnant trio polymorphe rythme ce texte : le fleuve Tigre, le héros Gilgamesh et la femme sans nom. C'est son histoire que l'on suit, agrémentée par des prises de paroles de celles et ceux qui gravitent autour d'elle. Une femme sans nom à la tragique trajectoire. Une jeune femme condamnée par sa société, prise dans une toile d'araignée pour avoir aimé un homme.
L'écriture est très belle et magnifie terriblement cette situation qui semble inextricable.
Beau et terrible. Brutal et charnel. Une crue littéraire qui emporte tout sur son passage.
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Sublime texte, à la manière d'une tragédie antique avec son choeur de personnages qui s'élève pour se prononcer sur le sort funeste qui attend la narratrice.
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Poétique et sombre à la fois, dramatique, un livre qui nous montre le positionnement des différents personnages, les difficultés pour chacun de s'affranchir des traditions/lois liées à leurs origines. La tragédie finale qui s'en suit sera toujours gravée silencieusement en chacun d'eux.
Se lit d'une traite.
Un vrai coup de coeur pour le style d'écriture.
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on m'a proposé de lire ce livre en me disant :

tu verra c'est 80 pages de tragédie à te tordre les boyaux.

Pages après pages en une heure de lecture, je confirme, très petit livre, qui vous noue le ventre et où on ne peut pas s'arrêter de lire.
un livre dramatique.
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