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Voici un livre particulier...

L'ouvrage est composé de trois parties :
- "Hôpital silence"
- "L'attente"
- Postface, de Jean-Marie Klinkenberg

"Hôpital silence" tout d'abord est un recueil de textes évoquant des femmes à l'hôpital, vivant pour la plupart des situations douloureuses, renforcées par la froideur de l'environnement hospitalier.
Plusieurs textes évoquent la maternité quand d'autres évoquent l'avortement.

"L'attente" est un roman nous contant l'histoire de Louise, femme isolée, maltraitée mais aussi maltraitante, dont les difficultés sont plus effleurées que véritablement décrites.

C'est un livre que j'ai trouvé déroutant, principalement en raison de la forme de la narration.
J'ai tout d'abord trouvé le texte très froid, mécanique, distancié, par exemple les personnages n'ont presque jamais de nom, et les phrases sont courtes et ultra directes.
Il s'agit probablement de choix de l'auteure mais cela m'a empêchée d'entrer dans le récit et m'a beaucoup gênée.
J'ai de plus perdu le fil à plusieurs reprises du fait de l'alternance des points de vue d'un texte à l'autre, car bien souvent l'on ne sait pas qui parle et de quel angle on se place.

La postface apporte quant à elle un éclairage intéressant sur la première partie "Hôpital silence".
C'est finalement la partie que j'ai trouvée la plus aboutie, alors que ce n'est pas le texte principal.

Je ne saurais dire si je conseille ce livre ou non, car j'ai ressenti des émotions contradictoires à la lecture, de jolis passages, des thèmes pertinents qui mériteraient d'être évoqués plus souvent, mais une forme déroutante et un plaisir de lecture plutôt faible...
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Quel curieux titre que ce " Hôpital silence " ! Un endroit aussi bruyant que cette institution - avec son personnel qui parle en oubliant de baisser d'un ton la nuit, les bruits des sonnettes, les chariots, les brancards, le téléphone, les visites qui errent dans les couloirs, et j'en passe,- a donc inspiré ce titre qui interpelle.
Ce n'est qu'à la lecture de ce recueil d'histoires, de témoignages quelquefois très courts que j'ai compris la du titre.
Oui, l'hôpital peut aussi être un lieu où l'on ne s'exprime pas. Où l'on n'ose pas répondre alors qu'il faudrait pouvoir crier sa souffrance, sa rage, son impuissance et son incompréhension face à des situations où l'on est un acteur qui n'a que le droit de se taire ou presque.
Les histoires que nous relate Nicole Malinconi ont toutes pour personnage central une femme . Ces dernières, face à au personnel médical et/ou soignant se taisent. Et c'est ce silence, qui est lourd, pesant qui choque. Ces femmes n'osent poser des questions, exprimer leur mal-être face à du personnel qui est capable du meilleur comme du pire. Des soignantes qui font preuve de manque de respect envers les patientes, qui jugent, qui blessent avec des remarques qui semblent anodines, et qui empêchent ces cris de se libérer. Pour celles qui ont fait le choix d'interrompre leur grossesse, on va même jusqu'à leur interdire de crier...
NIcole Malinconi a écrit ces textes en 1985, ce qui explique que certaines histoires peuvent paraitre un peu datées quand au contexte. Entre temps, en France, la loi Kouchner a fait son apparition et les patients osent un peu plus s'exprimer selon les circonstances.
J'ai bien aimé ce recueil, auquel se rajoute une courte histoire, "L'attente". Cette histoire met en scène Louise, une jeune femme, victime du système et de la violence des hommes. Cette lecture laisse un gout amer, il faut le dire .

En conclusion, je remercie Babelio et sa Masse Critique pour cette lecture fort intéressante.
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"Hôpital Silence " ( suivi de l'Attente) de Nicole Malinconi (208p)
Ed. Espace Nord
Bonjour les fous de lectures...
Voici deux courts récit qui font parie des premiers écrits par cette auteure prolifique.
Nicole Malinconi est assistante sociale de formation. Elle a travaillé pendant 5 ans dans un hôpital de la région namuroise qui pratiquait l'avortement.
A l'époque, au début des années 80, l'avortement n'était pas légalisé en Belgique et même la publicité pour la contraception était interdite.
En tant qu'assistante sociale, elle était notamment chargée de rencontrer les femmes qui voulaient avorter.
Touchée par la souffrance de ces femmes mais aussi marquée par la dureté, voire la haine contenue dans les propos de certaines infirmières, a voulu mettre en mots les silences, les non-dits, le temps qu'on ne prend pas ou qu'on ne veut pas prendre pour accueillir, expliquer.
On y parle de la peur et de la solitude de ces femmes qui se sentent jugées, exposées aux regards de tous, même du personnel soignant qui ne peut pas, ou ne veut pas, prendre le temps.
Voila pour "Hopital Silence"
Dans "l'attente" on découvre la vie de Louise Blanc, une femme partie vivre à la ville et revenue dans son village où elle habite avec son fils, sous la coupe et les coups d'un homme alcoolique et la mère de celui-ci. On suit, le temps d'une journée, sa vie coupée en deux : amoureuse, parleuse et rieuse quand elle était à la ville ; privée de mots, de regard, d'avenir, plus morte que vive depuis son retour. Toujours plus morte.
Un portrait de femme.
Une tranche de vie.
"L'attente" est le seul texte de fiction de l'auteure.
Remarquée par Marguerite Duras, Nicole Malinconi a reçu le Prix Rossel en 1993.
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Nicole Malinconi a travaillé à la Maternité Provinciale de Namur où elle a fréquenté le docteur Willy Peers à l'époque du débat sur la dépénalisation de l'avortement en Belgique. Car c'est ça aussi, une Maternité: on y va aussi pour arrêter d'être mère.. Elle nous livre un roman composé de vignettes qui mettent en scène des femmes dans une maternité. Il y a les mères, les futures mères, celles qui ne veulent pas l'être, les infirmières, le sang, les médecins, les cris... le silence.

J'ai beaucoup aimé ce roman, ces flashs de femmes dans le besoin, réduites à des objets entre les mains des infirmières, des médecins, "on va la camphrer, on va la piquer,..." .
J'ai trouvé ces petits bouts de vie émouvants. Encore une belle lecture que je dois à mon mémoire, sans lequel je n'aurais probablement jamais ouvert ce livre. Je suis en train de lire "la vacation" de Martin Winckler sur le même thème. Il est intéressant de lire ces tranches de vies de femmes à l'hôpital dans les yeux d'une romancière puis d'un romancier, l'une assistante sociale, l'autre médecin.

Un grand bravo à cette auteure belge qui a mis des mots sur l'indicible, sur ces moments d'intimité honteuse, sur ces drames de femmes, personnels et collectifs à la fois. C'est un très beau témoignage.
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Hôpital silence, un titre accrocheur, qui donne directement le ton. Comment un hôpital peut-il être silencieux ? Dans un endroit où les personnes souffrent, crient, pleurent. Dans un endroit où le personnel courre, donne des directives ; où les machines bipent incessamment.
Non, le silence de cet hôpital, c'est le silence de la maltraitance, ce sont toutes ces choses que l'on tait, que l'on cache : le jugement, la honte, la peur, les mauvais traitements.

Hôpital silence est un bref recueil de témoignages à l'hôpital. On retrouve des instants de quelques pages, parfois quelques lignes, de ce qui se déroule dans une maternité. Les femmes qui donnent la vie, les femmes qui ont des complications dans leur grossesse, les femmes qui font une IVG.

En tant que soignante, je n'ai pu m'empêcher d'être choquée par le témoignage de ces femmes, de ces patientes. de la façon dont elles ont été traitées, jugées sur leurs choix, jugées sur leur résistance à la douleur, sur leurs émotions. Nicole Malinconi nous dresse un tableau de soignants hautains, dénués de toute empathie.
Il faut bien avoir à l'esprit que ce livre a été écrit en 1985 et que l'éthique a depuis fait beaucoup de chemin : les droits des patients sont aujourd'hui bien davantage respectés. Mais il y a des choses qui ne changent pas : avoir honte de demander d'expliciter un charabia médical, avoir honte de s'inquiéter « pour rien », avoir honte d'être tombée enceinte accidentellement. Et le milieu de la gynécologie-obstétrique n'en est que plus représentatif, là où la patiente se sent « mise à nue », ce qui fait que ce roman est toujours, même s'il faut se rappeler son contexte d'écriture, toujours d'actualité.

La plume de Nicole Malinconi est très agréable à lire. Fluide et douce, mais parfois aussi percutante, presque râpeuse. Des mots qui s'enchaînent sèchement, pour décrire la brutalité qu'ont subies ces femmes.

Ce recueil était suivi d'un autre : L'attente. le milieu plus « standard » m'intéressait moins mais on y retrouve un même thème central : la souffrance féminine. Nous y suivons Louise, une jeune mère un peu égarée par la société.

Merci à la collection Espace Nord et à Babelio pour cette lecture que j'ai effectuée dans le cadre d'une Masse Critique.
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Un peu vieillot j'espère
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