L'histoire
Près de Pise en Toscane, dans le village de Pineta, à notre époque.
Après une sortie arrosée en discothèque, un jeune fêtard découvre le cadavre d'Alina Costa dans une poubelle.
Il obtient de l'aide en la personne du barman et propriétaire de son affaire, le BarLume ; qui se trouvait non loin de là, Massimo. Celui-ci s'entichera de l'enquête, soutenu en partie par quatre vieillards habitués du bistro — des parleurs de haute couture, des grincheux, des curieux. Massimo s'imbibera de l'enquête et prendra de l'avance sur la police grâce à son talent d'observation et de déduction.
Avis
L'ambiance se partage, pour choisir deux pôles : entre Massimo, attentif, souvent boudeur, curieux et très intelligent. Son rôle est proche de celui de
Jessica Fletcher, écrivain, détective amateur dans la série Arabesque, personnage lui-même inspiré de Miss Marple d'
Agatha Christie ; et le commissaire, risible et frustré, Fusco. C'est un
Louis de Funès dans les flics de St-Tropez, ne mettant absolument pas en valeur le côté professionnel, irréprochable de la police.
Ce livre est court, il est bien pour les vacances ou un moment de décontraction. Un instant bref où le lecteur s'imagine aisément sur les petites places des villages toscans, où il sirote un apéritif en début de soirée peu après l'heure de la sieste. Pavoiser, se poser, le regard perdu devant le passage d'étoiles filantes un peu plus tard… Sympathique non ?
Néanmoins, l'auteur le précise lui-même dans ses pages :
« Un commentaire de temps en temps, c'est drôle. Un toutes les dix secondes, non. À force de t'écouter, on perd le fil. » (p133)
Il ne s'agit pas ici de perdre le fil. Il s'agit plutôt du trop-plein de blagues qui, pour certaines, sont plates et inutiles. Celles-ci pourraient - sans entamer l'efficacité du récit - être coupées à quelques endroits.
Les retraités sont la goutte, le petit plus qui ajoute la touche pause café à l'histoire, agréable. Cependant, les personnages manquent de profondeur.
C'est une bonne petite histoire décontractée, à l'intrigue accessible sans grand bouleversement. Un texte où l'on sent que l'auteur tente – et il y arrive par moment — d'obtenir un dialogue avec du répondant proche de l'éloquence. C'est un brin expéditif (je pense à la fin où j'aurais souhaité connaître les motivations du coupable de vive voix dans un contexte plus dynamique, par exemple) ; et donc un brin juste. Il me semble que ce récit n'est pas tout à fait au point, il serait comme un grand millésime débouché trop tôt. Ce qui a des répercussions sur la dégustation.
C'est le premier tome d'une série. J'imagine que Marco Malvadi, chimiste de profession, n'aura aucun mal à fignoler ces petits détails en dosant ses mélanges d'une manière appropriée pour obtenir des solutions parfaites. Des aventures au pH plus acide que neutre – car l'acidité est synonyme de fraîcheur, de vivacité et est essentielle à la conservation du vin, s'il désire nous rapprocher de la dégustation d'un vin d'une constitution exceptionnelle.