En ce 3 juin 2016, il pleut en plein soleil sur Paris. La ville donne l'impression de chavirer. La pluie ne s'arrête pas de tomber et la Seine de monter.
Gaspard Snow rejoint le Flowberger un cabaret caché au fond de la coque d'une péniche. C'est sa grand-mère Sylvia qui a construit ce bateau. Gaspard armé de sa guitare se produit chaque soir sur scène comme sur un ring, il chante son blues, son désamour depuis que Carolina la femme de sa vie l'a quitté.
Une mélodie de cristal, une lueur argentée en surface du fleuve, ce n'est pas complètement un poisson, ni complètement une fille, mais c'est formidablement beau. Mais très peu d'hommes ont résisté au-delà d'une nuit après l'avoir entendue chanter, tous sont morts. Gaspard va sauver Lula la dernière des sirènes et essayer de lui redonner la vie au péril de la sienne.
Si vous ne croyez pas que les sirènes existent, qu'elles mangent du poisson panné, que lorsqu'elles pleurent leurs larmes se transforment en perles de nacre, serties d'or et diamant.
Si vous n'avez jamais vu au petit matin un camion invisible qui passe pour récupérer les rêves oubliés.
Si vous n'avez jamais utilisé un voice-o-graph, sorte de photomaton qui photographie la musique.
Si vous n'avez jamais embrassé une femme musicalement sans toucher ses lèvres.
Si vous n'êtes pas capable de pénétrer de nuit dans l'aquarium de Paris pour faire nager votre sirène.
Alors, passez votre chemin et surtout n'ouvrez pas ce roman, car l'univers de
Mathias Malzieu se mérite, il faut avoir gardé son âme d'enfant pour pénétrer dans ce monde où les rêves se mélangent à la musique et au dessin animé.
Même si j'ai trouvé que parfois l'écriture donnait quelques signes de faiblesse, on ne peut que rester admiratif devant le génie créatif et surréaliste de
Mathias Malzieu.