AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,87

sur 334 notes
5
24 avis
4
37 avis
3
9 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Une « ama » au japon, c'est une femme qui plonge en apnée pour pêcher des coquillages, ormeaux, huitres… Ces « amas » sont des femmes indépendantes au caractère bien trempé. Elles font vivre leur famille du produit de leur pêche et prennent les décisions au conseil du soir, habitude radicalement opposée à celle des femmes du Japon des années 60.
Avec, en filigrane, le destin de ces « amas » et de leurs traditions, Franck Manguin nous conte une belle histoire de femmes. Nous découvrons l'île d'Hegura à travers le regard de Nagisa qui y débarque pour la première fois. Reçue fraichement par sa tante, elle veut devenir une « ama » à la place de sa mère qui a fui l'ile vingt ans plus tôt. Nagisa va apprendre les coutumes et devra trouver un « tomaé », c'est à dire un homme qui tient la corde lorsqu'elle plonge. Peu à peu, l'histoire révèle les failles et les secrets des deux femmes qui perpétuent une activité ancestrale. Les conflits ne sont pas rares et la vie pas toujours facile, surtout face à la concurrence des bateaux de pêche, ces « dragons de mer ».
L'histoire, qui trouve son épilogue en 2003, est d'une grande humanité. Bien documentée, elle nous apprend ce qu'était l'existence de ces femmes féministes et écologistes avant l'heure. On y découvre aussi la surpêche et la diminution des ressources marines.
Les illustrations en bleu et noir sont d'une belle sobriété qui colle bien à l'histoire. C'est avec beaucoup de plaisir que j'ai plongé dans ce bel album de 108 pages et respiré au rythme de ces « amas », sirènes des mers.

Commenter  J’apprécie          621
Oh merveille ! Pépite !

Magnifique album sur des femmes sirènes..1960 nous sommes sur une petite île au Japon, au coeur d'un univers ultra féminin où les hommes secondent des femmes de caractère qui pêchent des ormeaux en apnée pure.. c'est sublime !
Un reportage passionnant que j'avais vu sur ces femmes qui plongent par tout les temps en harmonie avec la mer.. courageuses et respectueuses de Dame nature. Une tradition séculaire en voie de disparition faute de vocation au sein de la jeunesse..

Cet album leur rend honneur, la jeune héroïne citadine Tokyoïte revient sur l'île où sa mère a grandi...Le passé, les secrets de famille auront-ils raison de son envie de son parcours initiatique pour devenir une " Ama" ?

Des dessins épurés, magnifiques aux tons bord de mer...je vous recommande vivement cette plongée bleue .
Commenter  J’apprécie          538
Une bande dessinée toute en nuances de bleu, blanc cassé et noir, seules couleurs présentes au fil des cases. Une ambiance singulière pour une histoire unique qui touche cependant à l'universalité de notre condition.
On pourrait penser le contraire, qu'il s'agit là d'un récit centré sur le microcosme de l'île d'Hegura et ses traditions et coutumes. C'est certes le cas. Mais le propos de l'auteur va plus loin et nous pousse à réfléchir à notre quotidien, au sens que nous souhaitons donner à notre vie, au choix à faire ou pas.
La particularité d'Hegura est d'abriter les « ama », pêcheuses nues en apnée, qui recherchent les ormeaux principalement. Au fil des siècles, la technique s'enseigne de femmes en filles.
Nous découvrons leur vie quotidienne à la fin des années 60, en même temps que Nagisa, tout juste arrivée dans l'île, fuyant un passé douloureux.
Les personnages sont touchants d'humanité. Représentés en quelques simples traits, ils sont toutefois très expressifs, notamment les visages et les regards, qui en disent parfois long. Les sentiments sont exprimés avec la pudeur japonaise, tout en retenue.
Un bel album que je quitte à regret…
Commenter  J’apprécie          330
Une superbe BD qui s'articule en 4 temps pour raconter l'histoire de Nagisa et à travers elle, celle des "Ama", ces femmes japonaises au métier si particulier.

Eté 1962, Nagisa arrive chez sa tante Isoé et son mari Goro. Sa venue n'est pas simple, il faut digérer un événement personnel douloureux et passer outre des rancoeurs entre soeurs....
La jeune femme timide et pudique découvre la vie intrépide de ces femmes plongeuses en apnée, pêcheuses d'ormeaux qui vivent nues. Emancipées, aventureuses, fortes, admirées, elles sont bien loin de tout ce que Nagisa avait connu jusqu'alors. Elle intègre très vite leur rang, surmonte ses appréhensions, ses réserves et apprend les différentes techniques du métier.

Automne 1966, hiver 1968, printemps 2003, le vie de Nagisa s'égrène en parallèle de celle des "Ama", son regard, son histoire intime devient le témoignage d'une tradition ancestrale qui semble vouée irrémédiablement à disparaître peu à peu avec l'arrivée du "progrès".
Quelle jolie façon de raconter de l'intérieur ces femmes libres et farouches, entre découverte, apprentissage et obligations !
Farouchement attachée à son statut de célibataire, Nagisa devra faire ses propres choix...

Les très beaux dessins tout en nuances de bleu, gris, blanc, beige, noir servent admirablement cette superbe histoire. C'est à la fois rude mais plein de poésie, drôle, émouvant, on y découvre tout un monde insoupçonné, ses codes et sa difficulté à perdurer. Les personnages sont vivants et expressifs et les couleurs donnent un ton un brin nostalgique, comme un film sépia teinté océan.

Une très jolie découverte et je remercie vivement Babelio et les éditions Sarbacane
pour l'envoi de cet album très réussi tant dans la forme que le fond.
Lien : https://chezbookinette.blogs..
Commenter  J’apprécie          140
Hegura, été 1962. Fuyant son passé, Nagisa quitte Tokyo et trouve refuge chez sa tante sur une petite île. Elle y découvre le quotidien des amas, ces femmes de la mer perpétuant la tradition de la pêche en apnée.

Soutenu par mille reflets bleutés et par le trait de crayon tout en simplicité de Cécile Becq, Franck Manguin livre un roman graphique initiatique très bien documenté sur une tradition qui tend à disparaître. Sur les pas de Nagisa, nous faisons la connaissance de ces femmes fortes et dures à la tâche, secondées par leurs tomaés.

Loin de nous décrire une vie en rose (ou en bleu en l'occurrence), Franck Manguin revient, à travers les questions que se pose Nagisa, sur la condition de ces femmes dans les années soixante et sur le fait qu'elles dépendaient encore, à bien des égards, des hommes : de ceux qui fixaient les prix mais aussi de ceux qui les jugeaient ou dictaient ce qui était correct ou non.

Je remercie la Culturethèque pour cette belle découverte, un livre que je recommande sans hésiter !

Pour aller plus loin : retrouvez sur le site du musée du quai Branly un entretien avec Franck Manguin qui nous parle de la genèse de son livre (rencontre en ligne du 18 mars 2021 animée par Vincent Guiguenot).
Commenter  J’apprécie          90
Une barque. À son bord, un homme. Une corde qu'on lance. La mer, les oiseaux, le silence, l'attente… Sous la surface lisse, une femme, presque nue. En mouvement, en apnée. La descente… Puis l'ascension. Là voilà – jaillissante – qui perce le miroir de l'eau. Un ormeau dans une main, la corde dans l'autre. Nous sommes en 1962, au large d'Hégura, une île japonaise. Isoé est une ama, une femme de la mer dont la tradition de pêche, exclusivement féminine, est séculaire. Les amas sont fortes fières sauvages et respectées. Par filiation, elles se transmettent l'enseignement de ce souffle puissant.

Ce jour-là, Isoé reçoit chez elle sa nièce venue de Tokyo, Nagisa, qu'elle n'a jamais vue. Sa soeur ayant quitté l'île précipitamment vingt ans auparavant, aux bras de celui qui sera le père de Nagisa. Abandonnant Isoé, désormais seule ama de la famille et pleine de rancunes. La jeune femme, réservée et pudique, à la peau douce et laiteuse, a fui la ville, lieu d'un drame intime. Elle porte en elle une mélancolie prégnante, que la mer va bientôt engloutir. Au fil des années, Nagisa va devenir elle aussi une ama, courageuse et audacieuse, à la peau tannée par le soleil. Mais la perspective nécessaire de se marier à son tomaé – l'homme qui retient la corde – mettrait un terme à la liberté qu'elle chérie tant. Son désir d'indépendance sera-t-il plus grand que le souffle de la mer ?

Un album beau bleu et sensible. le bleu de la mer, des blessures profondes, de l'apaisement. La beauté d'une tradition ancestrale, d'une société matriarcale, des dessins cinématographiques lumineux. L'approche sensible du choc des cultures vécu par Nagisa – monde rural/citadin, le bouleversement d'une nouvelle ère – tradition/modernité. Et la poésie qui s'en dégage à chaque page ; les femmes gracieuses et guerrières, l'élégance des plongées, la splendeur des fonds marins et des bords de mer, l'héritage, le sillage, les secrets pesants qui se diluent avec le temps… la vie et ses déferlantes.
Lien : https://lesmotsdelafin.wordp..
Commenter  J’apprécie          90
Une très belle découverte.

D'abord par le dépaysement (scénario Franck Maguin) . Départ dans une île de l'ouest japonais, Hegura, au début des années 1960, pour partager le travail des amas, femmes spécialisées dans la pêche sous-marine, elles plongent en mer pour recueillir sur les roches les ormeaux, mollusques dont la vente leur permet de vivre. du coup, ces femmes pêcheurs jouissent d'une certaine liberté, d'un certain pouvoir, même si une ama doit quand-même se décider à épouser de préférence un Tomaé, l'homme auquel elle est associée pour exercer son activité, c'est lui qui dans la barque surveille le mouvement de corde, pour remonter sans tarder la plongeuse. .

Puis par le graphisme (Cécile Becq). Bichromie avec un très beau bleu, très doux, adapté à l'environnement marin, mais qui soulignent aussi les ombres, les jours ou les nuits, et enfin des lignes qui dessinent en courbes tendres les visages et les corps des femmes.
Commenter  J’apprécie          95
Excellente BD sur la vie des femmes pêcheuses de perles.
On découvre un milieu où la femme a une place centrale, est maîtresse de son avenir, mais est également enfermé dans un monde particulier qui condamne leur avenir.
Très beau dessin, dialogue riche et évocateur.
Une belle lecture à la faveur des femmes.
Commenter  J’apprécie          60
Je ne connaissais pas les Amas japonaises avant de lire cette BD ! Une magnifique profession qui gagne à être connue. Au Japon, depuis des centaines d'années, les Amas sont des plongeuses qui vont sous des dizaines de mètres d'eau, pour trouver des coquillages qui sont ensuite exportés.
A travers une belle histoire de famille, on découvre ce pan méconnu de l'histoire japonaise, avec un dessin bleuté très doux.
Commenter  J’apprécie          50
J'ai été totalement séduite par cette bande-dessinée. J'ai adoré découvrir les Ama et leur force de caractère. Ces femmes sont tout simplement fascinantes et leur indépendance fait plaisir à lire : elles n'ont pas la langue dans leur poche et ne se laissent pas diriger par les hommes. Elles qui vivent presque nues sont d'une incroyable liberté de paroles et de comportement. de plus, l'arrivée de Nagisa est l'occasion de nous présenter leur pratique ancestrale, leurs traditions et leur façon de vivre. C'est tout simplement captivant et enthousiasmant.
Parallèlement, j'ai été touchée par Nagisa, son passé, sa réserve au milieu de ces femmes extraverties, son histoire familiale, ses choix. C'est l'histoire de la confrontation entre deux mondes, dans laquelle la jeune citadine devra faire ses preuves pour se faire accepter.

La fin était parfaite, dans le genre triste et douce-amère. La dernière page tournée m'a plongée dans une douce mélancolie de ce qui aurait pu être et de ce qui fut. Il ne se passe pas grand-chose dans cette histoire, mais on se laisse bercer dans cette tranche de vie.

Le dessin de Cécile Becq m'a totalement convaincue. Ses visages transmettent à merveille les expressions des personnages tandis que les postures donnent à voir la détermination et la fierté des Ama ainsi que leur grâce lorsqu'elles plongent. Sa colorisation sobre, toute de bleu et de noir, est un excellent choix pour cette histoire baignée par la mer.

Une lecture tranquille et touchante qui nous emmène sur cette île hors du monde. Loin de la modernité de la capitale, c'est une ode à la nature et au respect de la mer ainsi qu'un questionnement sur la place de chacun·e dans le monde. Évidemment, elle se révèlera également très féministe tant grâce aux Amas que par les choix de Nagisa. Une bande-dessinée absolument sublime, poétique et dépaysante.
Lien : https://oursebibliophile.wor..
Commenter  J’apprécie          50



Lecteurs (547) Voir plus



Quiz Voir plus

Les personnages de Tintin

Je suis un physicien tête-en-l'air et un peu dur d'oreille. J'apparais pour la première fois dans "Le Trésor de Rackham le Rouge". Mon personnage est inspiré d'Auguste Piccard (un physicien suisse concepteur du bathyscaphe) à qui je ressemble physiquement, mais j'ai fait mieux que mon modèle : je suis à l'origine d'un ambitieux programme d'exploration lunaire.

Tintin
Milou
Le Capitaine Haddock
Le Professeur Tournesol
Dupond et Dupont
Le Général Alcazar
L'émir Ben Kalish Ezab
La Castafiore
Oliveira da Figueira
Séraphin Lampion
Le docteur Müller
Nestor
Rastapopoulos
Le colonel Sponsz
Tchang

15 questions
5225 lecteurs ont répondu
Thèmes : bd franco-belge , bande dessinée , bd jeunesse , bd belge , bande dessinée aventure , aventure jeunesse , tintinophile , ligne claire , personnages , Personnages fictifsCréer un quiz sur ce livre

{* *}