« Ouroboros, histoire d'une tranche de vie » est un court roman de l'auteur Arnaud Manikeo.
Après un début particulièrement poétique, avec de magnifiques descriptions à la limite de l'impressionnisme, l'auteur opère soudain un basculement dans la réalité crue, violente, laide. Il décrit une tranche de vie, dans toute la noirceur, la laideur du quotidien, des personnalités, accentuant les travers de chacun. La violence des mots souligne celle des faits, des pensées, de l'intérieur et de l'extérieur de cette famille.
Avec un humour décalé, l'auteur se joue des personnages, adoptant des perspectives déformées, inversées, par le biais de jeu de regards. Il décrit la vie de la famille Doghead, une vie de chien aux situations ubuesques qui laissent le lecteur perplexe. le récit est construit par un enchevêtrement de nombreux jeux de mots donnant une forme de légèreté au récit, dans lequel pointe néanmoins une forme d'humour noir, amersouvent, sur des situations tristes qui en deviennent cocasses.
De plus, certains concepts scientifiques et psychologiques affleurent tels la binarité, la complémentarité, l'équilibre et l'harmonie et le lecteur surpris s'interroge. La vie y côtoie la mort, dans une quête de sens pour une existence qui visiblement n'en a pas, dans une boucle infinie où le lecteur tourne en rond, à l'image des personnages, ou du récit dont la fin rejoint le début.
Une oeuvre originale, atypique, qui ne peut laisser indifférent.
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Ouroboros… une expérience littéraire.
A la réception du livre on peut penser que c'est une histoire courte, mais dès les premières pages j'ai été plongée dans l'immensité de ce comte philosophique. A la dernière ligne, l'histoire prend tout son sens et nous mène à une réflexion sur le sens de la vie.
Amoureux des beaux mots, des belles tournures de phrases, et des indices cachés, Ouroboros sera vous ravir. Il ne me reste plus qu'à le relire afin des (re)découvrir les pépites d'ingéniosité parsemées dans ce comte.
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...) En rythme, la ballerine, sans la boite à musique, agrippe la poêle à frire et fait sauter une crêpe. La crêpe Cole en apesanteur. Elle pose la poêle. Fait un second tour infernal devant les fourneaux. Attrape la poêle, tourne encore, reprend sa poêle, fait sauter la même crêpe et recommence ainsi de suite. Un quart d'heure pour faire une crêpe décrépite !
(...) Alors, pour évacuer son stress il tourne en rond dans sa roue. Comme beaucoup de rongeurs, Tac est un T.O.C. qui a des tics.