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3.64/5 (sur 119 notes)

Nationalité : France
Né(e) : 1986
Biographie :

Grégory Le Floch est un écrivain français.

Il est l’auteur de "Dans la forêt du hameau de Hardt" (Éditions de l’Ogre, 2019), roman pour lequel il a reçu la Bourse de la découverte de la fondation Prince Pierre de Monaco.

À la rentrée littéraire d'automne 2020, il fait paraître son deuxième livre aux éditions Christian Bourgois : "De parcourir le monde et d'y rôder", lauréat du prix Wepler-Fondation La Poste et du prix Décembre.

Professeur de lettres, Grégory Le Floch vit et travaille à Paris.



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Avec Catherine Cusset, Lydie Salvayre, Grégory le Floch & Jakuta Alikavazovic Animé par Olivia Gesbert, rédactrice en chef de la NRF Quatre critiques de la Nouvelle Revue Française, la prestigieuse revue littéraire de Gallimard, discutent ensemble de livres récemment parus. Libres de les avoir aimés ou pas aimés, ces écrivains, que vous connaissez à travers leurs livres, se retrouvent sur la scène de la Maison de la Poésie pour partager avec vous une expérience de lecteurs, leurs enthousiasmes ou leurs réserves, mais aussi un point de vue sur la littérature d'aujourd'hui. Comment un livre rencontre-t-il son époque ? Dans quelle histoire littéraire s'inscrit-il ? Cette lecture les a-t-elle transformés ? Ont-ils été touchés, convaincus par le style et les partis pris esthétiques de l'auteur ? Et vous ? Au cours de cette soirée il devrait être question de Triste tigre de Neige Sinno (P.O.L.) ; American Mother de Colum McCann (Belfond), le murmure de Christian Bobin (Gallimard) ; le banquet des Empouses de Olga Tokarczuk (Noir sur Blanc). À lire – Catherine Cusset, La définition du bonheur, Gallimard, 2021. Lydie Salvayre, Depuis toujours nous aimons les dimanches, le Seuil, 2024. Grégory le Floch, Éloge de la plage, Payot et Rivages, 2023. Jakuta Alikavazovic, Comme un ciel en nous, Coll. « Ma nuit au musée », Stock 2021. Lumière par Valérie Allouche Son par Adrien Vicherat Direction technique par Guillaume Parra Captation par Claire Jarlan

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Citations et extraits (29) Voir plus Ajouter une citation
Que diront les générations futures du siècle prochain en regardant Arielle Dombasle courir sur le sable de Jullouville dans Pauline à la plage ? Que penseront-elles des tableaux d'Eugène Boudin et des portraits proustiens des jeunes filles en fleur ? Paysages de science-fiction ? Préhistoire ? Fake news ?
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Dehors, les cris continuaient et, alors que je compris qu’ils allaient me rendre définitivement fou, le courage de me suicider ayant disparu sous le vacarme, et que la croise avait fini par transformer mon corps en bombe de chair et de nerfs qui ne demandait qu’à exploser, je mis mes chaussures, les mains tremblantes, en regrettant de ne pas les mettre pour me rendre chez Maeva, et en n’osant pas les mettre pour retourner chez Richter-le-Bienveillant, lesquels, Maeva et Richter, auraient pu tous deux, à leur manière, me sauver à cet instant précis et calmer la crise qui s’aggravait et l’endiguer, car Maeva et Richter étaient les deux seules personnes au monde mues à mon égard par d’autres sentiments que la haine et la domination, mais, ce soir-là, les hurleurs, dehors, me firent perdre toute prudence et, croyant reconnaître des cris similaires à ceux que j’aurais pu crier moi-même, si j’avais pu crier, je finis de lacer mes chaussures et mis un manteau pour sortir et fermai la porte à clef et descendis les marches du perron pour non pas emprunter la route qui montait chez Richter et qui, comme une digue, protégeait le hameau de Hardt de cette horrible forêt, marquée partout ailleurs par la main de l’homme mais qui, ici et uniquement ici, dans cette portion de forêt qui jouxtait le hameau de Hardt, était abandonnée à son état le plus sauvage et le plus hostile à toute forme d’intelligence, et dans laquelle je pénétrai par un acte désespéré, le corps secoué de soubresauts et de frissons qu’on aurait pu attribuer à la fièvre, mais je n’avais pas de fièvre, j’avais même froid dans cette forêt glaciale et humide qui, même l’été, ne se réchauffait pas, et qui, l’hiver, donnait l’impression de se baigner dans un bain d’eau glacée.
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Les premiers à fréquenter les plages sont les fous et les névrosés. Cela peut paraître étrange mais je ne suis pas surpris. Les fous ouvrent vraiment la voie. Ce sont eux qui débusquent la beauté, traquent les visions, malaxent et triturent la vie au péril de la leur jusqu'à ce que nous y percevions, nous autres, une petite trace de lumière.
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La crise me jeta hors de chez moi, dit-il, alors que, depuis le matin, je marchais à grandes enjambées à travers les pièces du rez-de-chaussée, ne sachant quoi faire pour apaiser cette crise qui me venait, pourtant identique à toutes ces autres crises qui m’étaient déjà venues et qui s’étaient toujours annoncées par ce même état d’affolement et d’étouffement, me rendant incapable de rester tranquille, si bien que je marchais à grandes enjambées à travers les pièces du rez-de-chaussée de la maison que j’occupais alors, aux abords de cette forêt – la plus grande forêt du pays – dont je voyais, depuis chacune des fenêtres de la maison, l’orée si noire que je la soupçonnais, certains jours, non pas de provoquer la crise – car de cette crise, toujours identique depuis des années, je connaissais parfaitement l’origine, même si j’étais alors incapable de l’exprimer clairement à ceux qui m’entouraient – mais de la fortifier, de la vivifier au point de me jeter hors de chez moi tandis que, depuis la veille, je sentais monter cette crise qui allait me faire marcher à grandes enjambées, dès le lendemain, à travers les pièces du rez-de-chaussée de la maison, du salon jusqu’à la cuisine, scrutant avec inquiétude la forêt si noire sous ce ciel si bas, car ici le ciel est toujours bas, gris et sombre, avec en tête l’idée que mon corps, ou mon esprit, était, somme toute et malgré cette apparente et flagrante perturbation, réglé comme une horloge, comme on dit, car je parvenais à identifier plusieurs heures avant son apparition réelle les symptômes de la crise – difficulté respiratoire, agitation des mains, sueurs, agacement, voire exaspération, à propos de choses qui n’en valaient pas la peine -, symptômes qui s’abattaient sur moi, pour enclencher, dans un tic-tac qui finissait par m’étouffer, un compte à rebours au terme duquel je n’entrevoyais plus d’autre solution que celle de quitter ma maison, littéralement jeté hors de chez moi, pour tenter, encore une fois, de trouver de l’aide chez Richter, l’homme qui habitait l’une des maisons du hameau de Hardt, et chez qui je me précipitais chaque fois que la crise atteignait son point culminant.
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Un jour, ma mère a ouvert son placard à vêtements devant moi, elle y a plongé tout le bras jusqu’à l’épaule et en a sorti le journal en disant :
- Ton grand-père était un ange.
Elle l’a mis dans mes mains, il avait l’odeur de ses pulls, elle m’a dit qu’il fallait à présent que je le lise. J’ai obéi, je suis allée dans ma chambre et je me suis allongée à plat ventre sur le lit, mon cœur battait fort, c’était les yeux de ma mère qui m’avait fait comprendre combien c’était important que je lise ce journal. J’ai lu une page, puis deux et j’ai poussé un long cri de dégoût. J’en ai longtemps voulu à ma mère.
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mpatient d’arriver au sommet de cette route qui montait vers la maison de Richter, la maison du hameau de Hardt la plus en hauteur, j’enfouis plus profondément encore mes mains dans mes poches, sentant passer dans mes poumons un air de moins en moins lourd et de moins en moins poisseux, comme si là-haut, du fait de l’altitude et d’une pression atmosphérique différentes de celles de là où j’habitais, en contrebas du hameau de Hardt, l’air, devenu plus pur, se bonifiait sous l’effet de quelque conjoncture climatique, me faisant échapper, pour le temps de ma fuite chez Richter, à l’horrible climat auquel je ne m’étais, malgré les années, jamais habitué et que je subissais comme le plus terrible des châtiments de ce qui s’était passé et qui m’avait amené à chercher ici un refuge à l’atrocité des hommes, ou du moins de certains d’entre eux, qui m’avaient pourchassé sans relâche depuis ce qui s’était passé, là-bas, en Calabre, événement que je ne parvenais pas à oublier et qui me jetait hors de chez moi, littéralement, quand le souvenir de ce qui s’était passé se changeait en crise et qu’il n’y avait plus d’autre solution, malgré toutes les dispositions que j’avais prises en me sauvant de Paris et en quittant la France – et de fait ceux qui, peu nombreux après ce qui s’était passé en Calabre, acceptaient encore d’être vus en ma compagnie, devenue insupportable aux autres – pour m’installer dans ce hameau de Hardt, dont la géographie isolée et le peu d’infrastructure routière m’avaient semblé le cadre idéal pour un fugitif en quête de paix et d’anonymat.
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Une certitude naît en moi, c'est la voix du grand-père qui me la souffle, la voix de Maria-Rosa, gorgée de peur, qui me la souffle : la vieillesse, ma vieillesse, sera une aube comme l'aube de ce matin.
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Mais la femme ne m'a ni répondu ni regardé et, tout en s'écartant, elle a accéléré le pas pour s'éloigner¹.

1. J'ai bien conscience de l'impolitesse qu'il y a à interrompre un récit à peine commencé – d'autant plus que, par cette note, je ne compte pas apporter d'éléments nécessaires à sa compréhension ou à son développement –, si bien qu'il serait peut-être plus judicieux pour le lecteur de l'ignorer et de passer outre. Mais il me semble capital que soit formulée ici et de façon catégorique l'impardonnable culpabilité de cette femme qui, me voyant les mains tendues vers elle, n'a pas jugé bon de me répondre et, quand bien même elle n'aurait pas su, à l'instar de beaucoup d'autres dans la suite de mon récit, identifier la nature exacte de cette chose, elle aurait moralement dû me répondre, ne serait-ce que par un mot, et quand bien même elle n'aurait pas su lequel, elle n'avait qu'à en prononcer un, au hasard, plutôt que de m'infliger le silence et l'indifférence, car, en ne répondant rien et en ne me regardant pas, elle a ouvert en moi une faille, une béance qu'un humain ne devrait jamais ouvrir chez un autre humain, au risque d'en faire un monstre.
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Le bourgeois a une peur irrationnelle de la pauvreté, c'est ce que j'ai compris au contact d'Anthony, le bourgeois ne connait pas la pauvreté mais il la sent physiquement car la pauvreté l'obsède et révèle son visage grimaçant derrière chaque billet, chaque voiture, chaque voyage, dîner, appartement, tableau, service à thé, affolant ainsi le bourgeois - moi- qui ne trouve d'autre solution pour continuer à vivre sa vie de bourgeois que de cacher le visage grimaçant de la pauvreté derrière d'autres billets, d'autres voitures, d'autres voyages, dîners, appartements, tableaux, services à thé, mais Anthony, lui, était l'aristocrate dans toute sa splendeur, comme on dit, méprisant la pauvreté et saisissant la pauvreté à deux mains, s'il le fallait, pour détruire la pauvreté et détruire l'idée de pauvreté, pendant qu'il se précipitait vers un avenir avec lequel il semblait avoir conclu un pacte tant il s'y jetait avec une assurance dont moi, calfeutré dans mon appartement de Paris, j'etais incapable.
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20% des personnes arrêtées par la police au Japon ont plus de 65 ans. C’est le pays où les seniors sont les plus délinquants et récidivistes. Les délits qu’ils commettent n’ont d’autre but que d’être incarcérés afin de bénéficier de 3 repas chauds par jour, d’une cellule propre de 5 mètres carrés et de soins médicaux. Les veuves sont les plus représentées parmi la population carcérale senior. Elles trouvent la prison plus agréable que la vie à l’extérieur. Les autorités se sont adaptées à ce nouveau phénomène et engagent désormais dans les prisons plus d’aides-soignants que de gardiens.
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