AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,75

sur 950 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Yeruldelgger, le retour ! Après l'été, place à l'hiver et à ses moins trente degrés (ça ne fait pas rêver) et au terrible dzüüd (qui fait rêver encore moins).

L'inspecteur Oyun arrive sur une scène de crime bien loin d'Oulan-Bator et très insolite puisqu'un yack a été retrouvé mort, jusque là pas de quoi fouetter un chat, mais sous le cadavre de l'animal gisent celui d'un cheval et de son cavalier.

Pendant ce temps-là Yerudelgger est appelé sur une autre scène de crime dans le massif de l'Otgontenger, un ornithologue arménien a retrouvé un corps sans vie au fond d'une crevasse.

Avant d'avoir pu faire quoique ce soit notre inspecteur mongol préféré est arrêté par la police des polices, accusé du meurtre de son amie la prostituée Colette, retrouvée dans un hôtel où lui-même a été vu.

Ça sent le complot à plein nez et Yerul pense que son beau-père, le célèbre parrain Erdenbat qu'il avait cru mort, a décidé de se venger une fois de plus de son gendre en le réduisant au silence.

C'est alors que notre flic de choc apprend que Gantulga, un gamin des rues dont on a fait connaissance dans le premier volume a disparu en même temps que le fils adoptif de Colette. Il va partir alors sur ses pas qui vont l'emmener en Chine et en Russie.

Comme vous le savez déjà, Yeruldelgger avait été pour moi un énorme coup de coeur, alors après un tel coup de foudre, le charme a-t-il agi ? Et bien oui ! Ian Manook signe avec Les temps sauvages une digne suite au premier opus même si je le trouve un tout petit peu moins bien, je chipote un peu en disant cela car c'est un formidable thriller.

Lire la suite...
Lien : https://deslivresdeslivres.w..
Commenter  J’apprécie          40
Yeruldelgger est de retour. Il ne dénote guère des autres flics. A l'instar d'un Wallander, ou d'un flic New Yorkais, c'est parce qu'il est cabossé par la vie, souvent à la limite du « policièrement correct » qu'on l'aime et qu'on lui pardonne facilement de perdre un peu de la sagesse dans laquelle il a pourtant baigné au 7ème Monastère…

« Méfie- toi d'un homme désespéré, mais tremble devant un homme désabusé. Surtout un flic désabusé. »

Dans ce pays aux paysages minéraux, aux confins de la Russie et de la Chine, propice à tous les trafics, et siège idéal d'aventures inouïes, Ina Manook, se sert de faits divers véridiques pour bâtir une intrigue complexe, et, qui dès le départ s'engage dans tous les sens.

Si son premier opus était plutôt estival et intérieur, celui-là se situe en hiver, et a la particularité de se délocaliser en Normandie ; ce qui ne manquera pas de confronter deux cultures… C'est bel et bien la tradition shamanique qui est au coeur des intrigues des romans de Ian Manook, et qui cohabite, avec le mode de vie occidental de plus en plus présent dans ce pays de steppe, et de nomades.

Le dépaysement total du lecteur lui permet de se détacher vraiment de son quotidien, tout en le maintenant dans des problématiques actuelles, parfois empruntées à l'actualité récente.

Avec Ian Manook, c'est sans temps morts. Les chapitres sont courts ; ces derniers ont chacun une petite phrase énigmatique qui pousse à aller plus loin… et c'est ainsi que l'on finit par comprendre….
Le style est simple, redoutablement efficace, et très visuel. On s'y croit ; vraiment ; On a froid, tellement froid qu'on en viendrait presque à succomber au thé au beurre de yack….je dis bien presque !!!

Lien : http://leblogdemimipinson.bl..
Commenter  J’apprécie          110
Chronique de Grybouille (chroniqueur chez Léa Touch Book) : Ian Manook n'est pas un inconnu, il a déjà crée un premier opus avec son policier fétiche Yeruldelgger, roman qui porte le nom éponyme.
Une ouverture sur un monde que nous ne connaissons que très peu La Mongolie, les grands espaces, un peuple éprit de liberté qui a connu ses heures de gloire, une vaste contrée coincée entre la Russie et la Chine, berceau de Gengis Khan, terre des steppes infinies et pays du cheval-roi, qui abrite le fameux désert de Gobi.
Dépaysement absolu où nos repères sont mis à mal, les distances, les températures, les coutumes, tout nous demande de l'attention.
Comment penser que dans ces contrés éloignées la nature est polluée… « L'air jauni par les fumées âcres était comme de la laine de verre plaquée de l'extérieur contre les vitres ». Que penser de l'influence de la Russie et de la Chine sur l'économie du pays… Immersion dans la culture Mongole, dépaysement assuré, un seul qualificatif génial.
L'exotisme des noms des différents personnages, des villes, une ombre de chamanisme… Un voyage qui ne vous laissera pas insensible.
Mais avant tout c'est un polar qui touche des cordes sensibles comme les nouvelles formes d'esclavagismes, la violence, la corruption… Et l'écriture de Ian Manook va bien à ce type de roman, aisance dans la prose, connaissance des lieux et des coutumes, réalisme des scènes, intrigue rondement menée.

L'intrigue :

Pour cet épisode, vous voyagerez pour les besoins de l'enquête de la Mongolie, Oulan-Bator, au Havre en France.
Beaucoup de disparitions difficilement explicables des tueurs, des enfants, des cadavres… et puis des trahisons, des meurtres, des actes de bravoure, une chose est sure on ne s'ennuie pas une seule page.

C'est énervant de ne pas savoir, hein ? Mais vous avez la solution, le lire !

« Chaque chaos à son ordre, chaque désordre sa logique.. . », dans ce roman cette petite phrase donne le ton à toute l'intrigue !

Les personnages :

Nous retrouvons Oyum, inspectrice déjà bien sollicitée lors du premier roman qui va devoir encore faire preuve de détermination ;
Bien évidemment Yeruldelgger qui porte sur ses épaules la conduite de l'enquête en Mongolie, son pays, sa culture, ses croyances, son héritage issu du 7éme monastère ;
Solongo, le médecin légiste, la compagne de Yeruldelgger qui prend soin de son policier;
Gourian, le militaire qui saura peut-être réconcilier Oyum avec l'amour ;
Gantuga, le jeune mongole qui préfère les plats de son pays aux douceurs de la Normandie, incompréhensible pour le Grybouille ;
Les animaux sont mis à l'honneur, les loups, les yacks ;
Au Havre une équipe se forme, Zarzavadjian le flic ancien barbouze et Soulniz le journaliste, ils vont être confrontés à un drôle de trafic qui fait froid dans le dos ;
Et puis vous découvrirez la rudesse des méchants de l'histoire.. . « le monde russe brutal et efficace » qui détint sur ses voisins.

Pendant votre lecture, ouvrez vos oreilles « Quand la steppe est trop grande, c'est le vent qui apporte les nouvelles »
Et surtout « Les cauchemars on ne les raconte à personne. On court loin des yourtes dans la steppe, on les hurle contre le vent et crache trois fois par terre ».

Premier opus primé, le second a toute les chances de l'être aussi et ne soyons pas étonné de les voir porter au cinéma, ils ont tout pour eux ces polars.

A lire sinon vous ne connaitrez pas « La somme du carré magique de Xian » et « le loup Belzebuth, du nom du diable Sémite », cela serait dommage, vous ne pensez pas ?
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
Commenter  J’apprécie          80
D'un Truc glacé en Laponie vers un Manook sauvage en Mongolie…

Sans avoir encore eu la chance de lire « Yeruldelgger », le premier roman couronné de succès de Ian Manook, mais ayant bien apprécié « le dernier lapon » d'Olivier Truc, je ne pouvais que craquer quand Babélio m'a proposé de découvrir le tout nouveau tout chaud « les temps sauvages ».

Une couverture au regard hypnotique d'une femme venue du froid, ce roman de plus de cinq cent pages débute sur les chapeaux de roue en combinant plusieurs histoires paraissant indépendantes les unes des autres.

A travers les steppes glacées mongoles, l'inspectrice Oyun débarque accompagné de Gourian, un jeune militaire de faction dans la région, sur la scène plutôt surprenante d'un accident ou d'un crime: un cheval et son cavalier écrabouillés sous un yak, complètement congelés comme de la pierre.

Dans une autre région montagneuse de Mongolie, Yeruldelgger, le supérieur hiérarchique d'Oyun, répond à l'appel du professeur Boyadjian, d'origine Arménienne et gardien d'un petit musée archéologique. En examinant les gypaètes (espèce d'oiseaux), Boyadjian a cru déceler un cadavre dans le creux d'une falaise.

Et pour couronner le tout, Solongo, la femme de Yeruldelgger et médecin légiste de profession, examine avec stupeur le corps d'une femme que tous les deux connaissent parfaitement, une certaine Colette au surnom français comme vous l'aurez remarqué.

A partir de ces trois histoires, l'auteur va faire monter sensiblement la température à la fois au sens propre et au sens figuré, afin de dénouer le fil de ces trois histoires dramatiques.

De la Mongolie en passant par la Russie, ce roman va même faire escale au Havre de manière surprenante, brouillant les pistes jusqu'à la toute fin du livre.

Contrairement à un polar classique, Manook ajoute à ses récits de nombreuses références politiques et historiques.

Ainsi, j'ai été très curieux de vérifier que Mardai (1), ville minière d'uranium située en Mongolie mais exclusivement peuplée de russes jusqu'en 1990 à la suite de la chute du mur est désormais une ville fantôme.

Dans un autre registre, plusieurs articles de presse confirment effectivement que l'ancien milliardaire Khodorkovski avait été emprisonné comme d'autres opposants politiques durant une dizaine d'année dans la ville de Krasnokamensk, entièrement polluée par l'uranium et dont l'espérance de vie de ses habitants est à peine au-dessus de 40 ans. Bon courage Khodorkovski…

Ayant terminé le roman, j'ai été très surpris d'apprendre que l'auteur Ian Manook était le pseudonyme de Patrick Manoukian, natif de Meudon. le style de cet écrivain et ses connaissances approfondies de la Mongolie et de la Russie m'ont plutôt bluffé et rendu curieux. Néanmoins, les scènes du roman qui se situent en France ne m'ont pas vraiment convaincu et paraissaient décalées par rapport au reste du livre.

En guise de conclusion, « Les temps sauvages » mélange à la fois le plaisir d'un bon polar avec la curiosité aux nombreuses références croustillantes sur la Mongolie et à son ancien grand frère la Russie. Une belle réussite à ne pas manquer, souvent un peu trop complexe à suivre (surtout en France) … mais à lire assurément après « Yeruldelgger ».

Faites ce que je dis… et non pas ce que j'ai fait.


Ps : Et merci à Babélio et aux éditions Albin Michel pour cette lecture !



(1) « Les ruines du communisme : une mine d'uranium abandonnée en Mongolie »

En octobre 1989, le Président de la République Populaire de Mongolie, alors un satellite de l'URSS, révèle au public l'existence d'une mine d'uranium secrète dans l'Est du pays. Depuis 1981, celle-ci était exploitée par des mineurs soviétiques, pour le profit exclusif de l'URSS. La ville de Mardai, secrète également, accueillait les mineurs et leurs familles, en complet isolement du reste du pays et de la population mongole. Écoles, magasins, clubs de travailleurs, infrastructures sportives: tout était aménagé pour recevoir au mieux cette population secrètement expatriée. Ceux qui l'ont connue se souviennent de Mardai comme d'un joyau de la modernité soviétique, offrant des merveilles de technologie et de confort auxquelles même les Moscovites n'avaient pas droit. Quelques années après la révélation de son existence au grand public, la ville est pourtant subitement désertée de sa population, lorsque la mine cesse d'être exploitée, et que les ouvriers sont soudain rapatriés. Mardai devient alors l'objet d'un démantèlement méthodique de la part de la population mongole, qui s'empare de tous les éléments métalliques de la ville afin de les revendre de l'autre côté de la frontière chinoise. En quelques années, ce monument du socialisme devient une ruine, ce symbole du pouvoir colonial soviétique est changé en ville fantôme.
Commenter  J’apprécie          433
Et nous revoilà à suivre les aventures de ce flic pas tout à fait comme les autres, Yeruldelgger,Nous sommes replongés dans une Mongolie encore plus inhospitalière que la dernière fois vu les températures extrêmes. Les habitants subissent en effet cette année là le dzuud ou un hiver particulièrement enneigé.

Trois histoires s'entremêlent .Oyun, à peine remise de ce qui lui est arrivé quelques temps auparavant, enquête sur la découverte d'un cavalier découvert mort, écrasé sous un yack! Pas commun,n'est ce pas? Et c'est avec cette histoire qu'elle fera la connaissance de Gourian, un beau militaire.

Yeruldelgger, quant à lui , est accusé du meurtre d'une prostituée qui lui servait d'indic. Un complot? Qui pourrait lui en vouloir autant? Bien entendu, il fera, contre la volonté de sa hiérarchie, une enquête afin de se disculper et ce faisant apprend qu'elle a adopté un gamin des rues qui a disparu en même temps que Gantulga , petit gamin que Yeruldelgger a pris sous son aile et confié au monastère des moines Shaolin. Il comprendra que les petits sont partis voir si de lointaines contrées peuvent leur apporter ce qui leur manque en Mongolie et par lointaines contrées, entendez la France et le Havre plus particulièrement.
Enfin, si j'ose dire, un scientifique arménien ,Boyadjian, appelle Yeruldelgger car il a trouvé un cadavre encastré dans une faille montagneuse. Comment a t il pu arriver là ? Ce scientifique atypique , qui nomme les gypaètes, ou vautours, Voltaire,Diderot,Montesquieu et j'en passe et leurs territoires de chasse de noms de romantiques Allemands. (bon moment de délire et de culture) va être un peu trop curieux..

Dans cet opus les personnages, nouveaux ou anciens, grouillent de partout, s'entrecroisent pour mieux se retrouver mais là, je me suis perdue. le temps de parvenir à comprendre qui est qui,voir où Ian Mannok veut nous entraîner, mon intérêt s'est émoussé. Tout n'est pas négatif bien entendu! Les personnages évoluent et sont attachants,certaines scènes sont pleines d'humour et parfois surréalistes, des recettes mongoles nous sont proposées pour notre plus grand bonheur...ou pas. Ian Manook nous concocte un final plein de tensions et de suspense

Ian Manook nous montre aussi une Mongolie déchirée entre le rêve du progrès et la volonté de respecter les traditions. On découvre de manière encore plus forte ces nomades condamnés par le régime soviétique à se sédentariser , lâchés par ce même régime et vivant dans une misère terrible.On voit les paysages , les villes défigurés par l'influence de ce régime.On entre dans l'antre nauséabonde des magouilles et des pots de vin. Mais Ian Manook nous fait voir aussi sa Mongolie, composée d'hommes et de femmes fièrs,encore debout,aux paysages décrits avec une telle plume que le lecteur a la sensation d'y être et d'en être ébloui.
Au final, que penser de ce second opus? Je ne regrette pas l'avoir lu, j'attends même la suite (car oui,il y a une suite prévue, ce n'est pas déflorer grand chose que de dire cela) mais j'attends une intrigue moins complexe, qui m'entraîne à la manière d'un turn-over comme le premier tome l'avait fait.
A quand un film tiré de ces polars? Certaines scenes sont presque des scenarios.
Je remercie Babélio et les éditions Albin Michel de m'avoir fait faire cette balade dans le pays du Loup Bleu.
Commenter  J’apprécie          70
Yeruldelgger revient ! Bon il n'est pas en grande forme dans cet opus, un brin désabusé, l'enseignement des moines s'éloignant à grand pas de son esprit rattrapé par la violence extérieure. Etat d'esprit qui est relativement monnaie courante chez les enquêteurs du nord il faut bien le dire, que l'on parle de Wallander, Varg Veum, Erlendur, Harry Hole...- Heureusement, pour contrebalancer cette morosité Yeruldeggerienne, la jeune Oyun, sa collègue tombe dans les bras d'un beau militaire qui sent bon le sable chaud et ses sens -et son bon sens- vont être malmenés par ce bel hidalgo.

Pendant que Oyun se concentre sur une découverte macabre, Yeruldelgger enquête sur le meurtre d'une ancienne associée et sur la disparition de son fils d'adoption et de Gantulka rencontré dans le premier tome. Les chapitres s'enchaînent, dynamiques, fluides, beaucoup moins violents que dans l'opus précédent. L'enquêteur désabusé traque ses vieux démons et la piste le mène jusqu'en Russie, et même en France, dans le port du Havre.

Si Yeruldegger est en petite forme, ce n'est pas le cas de Ian Manook dont l'humour et la bonhomie illuminent chaque page. Ses dialogues sont dignes de Audiard :

"- Et qui te dit que j'ai envie de t'entendre, chinetoque ? Les fouille-merde, je les mets pas sur écoute, moi, je les fracasse. Je vais te mettre sur la feuille de match, et pas pour réchauffer le blanc ! Je vais te montrer qui c'est, Rebroff. Aux quatre coins de la toundra qu'on va te retrouver, congelé par petits bouts, façon glace pilée. Moi quand on cherche le brassage, je cogne plus : je slap shot, je drop le puck, je pète la rondelle !

- C'est quoi, ce numéro de hockeyeux à deux kopecks ? Tu ne peux pas lui fracasser un genou sans faire ton cirque ?

- Désolé, monsieur Orlov, s'excusa le géant en triturant sa crosse. C'était juste pour le psychologique. Je veux dire pour la préparation, quoi. La préparation psychologique, vous savez..." p.294

Il nous fait partager sa joie de vivre et nous invite à savourer tous les plaisirs, qu'ils soient culinaires, nous donnant envie de découvrir les spécialités de Mongolie comme les kuushuurs ou les buzz, des raviolis de mouton : "Ses raviolis avaient juste la bone taille pour être engloutis d'une seule généreuse bouchée gourmande, et la pâte avait la bonne consistance pour rester en bouche chaude et fumante et ne gicler son gras bouillant qu'au premier coup de dents et ainsi libérer la farce de viande." p. 105 ou encore les spécialités de nos régions normandes -plus accessibles - (brandon à la crème patissière parfumée au vieux calva, galette au sucre, tripes), ou qu'ils soient plus sensuels, agrémentés de dentelle...

En résumé dans ces temps sauvages, vous trouverez des militaires qui sentent bon le sable chaud, des professeurs lettrés, des inspecteurs en sous-vêtements, des méchants, des loups, des yacks qui tombent du ciel, un rapace prénommé Voltaire, des dzüüds glacials, et vous rugirez de plaisir dans cette atmosphère si jubilatoire !

A consommer san modération !
Lien : http://www.lecturissime.com/..
Commenter  J’apprécie          70
Nous sommes en Mongolie, sous le vent, la neige, le « dzüüd » pour utiliser le terme adéquat. L'inspecteur Oyun est sur une scène de crime : on a découvert le cadavre d'un Yack, sous lequel git un cheval dans le même état et ce qui reste de son cavalier, « la jambe bottée, le pied encore dans l'étrier qui dépassait entre le dos gelé du cheval mort et la panse vitrifiée du yack ». Un militaire l'a rejoint sur une antique auto chenille datant de l'ère soviétique.
Ailleurs, sur une zone Strictement Protégée du massif de l'Otgontenger, Yeruldelgger a été appelé par un professeur qui étudie les comportements des oiseaux, en particulier les gypaètes, auxquels il a donné des noms d'auteurs français des Lumières, car il a trouvé un bout d'os humain. Intrigué par le comportement d'un des rapaces, il a vu, avec ses jumelles d'ornithologue, un corps suspendu dans un crevasse dans la montagne. Deuxième scène de crime ?
Mais, notre ami se fait arrêter par la « police des polices » pour le meurtre d'une prostituée qui l'a aidé dans ses enquêtes et dont le fils a disparu. Complot ?
Rapidement relâché mais pas encore libre de ses mouvements, il enquête sur ce meurtre, et apprend que l'escort-girl avait adopté un garçon des rues et celui-ci a disparu, en même temps qu'un autre gamin des rues, Gantulga, que Yeruldelgger a pris sous son aile, le confiant à un monastère Shaolin par lequel il est passé lui-aussi.
C'est le premier roman de l'auteur Ian Manook que je lis et je suis sous le charme. Il se passe en Mongolie, Oulan Bator, sous l'oeil de Gengis Khan, dans des conditions climatiques hors du commun pour nous Occidentaux.
C'est un dépaysement total parmi les yacks, les Nomades, leur hospitalité malgré leurs faibles moyens et leurs coutumes au pays des yourtes richement décorées, les loups.
Au fil de l'enquête, on va voyager dans ce pays à l'abandon depuis l'implosion de l'ex URSS, où la pollution et la corruption règnent, mais également en Chine et en Russie avec une description de la ville de Krasnokamensk sidérante avec les commerces illégaux, les politiques, les pots de vin, la recherche du pouvoir.
L'auteur nous emmène aussi en France, au Havre, à la recherche de Gantulga, où la découverte des cadavres de 6 jeunes garçons dans un container va donner à cette affaire une toute autre dimension.

Une frustration : j'ai choisi ce livre car le titre et le lieu de l'action me plaisait mais, je ne savais pas qu'il y avait un premier tome. Cela ne m'a pas gênée dans la compréhension, mais il manquait des éléments pout tout bien apprécier. Alors devinez quoi ? je me suis acheté le premier tome, illico car j'avais vraiment envie que rien ne m'échappe dans cette histoire.
Un pavé de plus de 523 pages qui se dévore avec la même gourmandise (et parfois la même difficulté à digérer) que les pâtisseries dont j'ai parlé plus haut. L'histoire est haletante, et on apprend beaucoup de choses sur ces pays, ce qui me plaît beaucoup, comme d'habitude.
Une intrigue captivante donc, malgré des scènes dures, des façons de torturer particulières, et le tout dans une belle écriture, des descriptions à couper le souffle et une étude plus approfondie sur mon blog

Lien : http://eveyeshe.canalblog.co..
Commenter  J’apprécie          644
Un grand merci à Babelio et aux Editions Albin Michel pour ce polar hors du commun.
Avez-vous déjà lu un roman se déroulant en Mongolie ? Si ce n'est pas le cas et que cela vous intrigue, je vous conseille vivement ce polar. Ian Manook y maîtrise parfaitement bien son sujet et parvient à nous dépayser totalement.
L'intrigue policière peut paraître compliquée au début. Une multitude de personnages est immédiatement mise en scène par l'auteur et plusieurs enquêtes semblent être menées de front par Yeruldelgger et ses collègues. Et pourtant, pas possible de se perdre dans l'histoire, car l'auteur parvient bien vite à nous faire comprendre les liens entre tous ces personnages et entre les événements qui se déroulent, non seulement en Mongolie (pour la majeure partie), mais aussi en France.
Mine de rien, Ian Manook nous apprend beaucoup de choses sur le mode de vie des Mongols et, en particulier, sur les anciennes coutumes et les nomades. Les moines shaolin sont également plusieurs fois mentionnés et, puisque Yeruldegger a fait partie du Septième Monastère, c'est l'occasion d'en apprendre un peu plus à ce sujet également. Ajoutez à cela quelques considérations sur les effets de la modernité à Oulan-Bator (pollution, modernisation des différents quartiers de la ville) et sur la configuration des yourtes et vous comprendrez pourquoi ce polar m'a passionnée.
Les Temps Sauvages, ce n'est pas seulement un bon polar : c'est bien plus que cela. Et je compte bien dévorer les autres enquêtes de Yeruldelgger !
Commenter  J’apprécie          270




Lecteurs (1954) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2900 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *}