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YeruldelggerLes Temps Sauvages" de
Ian Manook - La chronique de bruits et de fureur !
Yeruldelgger revient et il n'est pas content ! Mais l'est-il jamais ? Il faut dire que
Ian Manook ne le ménage pas et c'est un océan verglacé d'ennuis qu'il va se prendre dans la gueule ! Et ça, ça fait mal ! Et ça met en colère. La boucle est bouclée.
Colère rime avec
Yeruldelgger et n'y voyez pas de hasard tant ce trait d'esprit lui colle divinement à la peau. Et c'est évidemment ce qui fait le charme de ce personnage loin d'être un lisse enquêteur.
Avant toute chose, je ne vous conseillerai pas la lecture des "Temps Sauvages" si vous n'avez pas lu le premier
Yeruldelgger. Ce serait "péché" comme dirait ma grand-mère. Vous perdriez le sel des personnages et manqueriez leur évolution.
D'autant que le bras droit (dit-on la brasse droite quand il s'agit d'une femme ?) de
Yeruldelgger, Oyun, monte en puissance et se taille une grosse part du gâteau. Ooooh c'te couverture Ian, elle ferait fondre les glaciers de Mongolie... Si t'as le 06 de la dame, fais passer ! (Mais non j'l'ai pas dit...).
C'est d'ailleurs le personnage le plus attachant, celui qui évolue le plus, moins manichéen que
Yeruldelgger, celui auquel on va vite s'identifier, trembler, veiller tard la nuit jusqu'à ce qu'elle rentre à la maison.
D'ailleurs
Yeruldelgger et Oyun représentent bien le véritable choc des civilisations (et de générations) sur l'évolution de la Mongolie. Ce sont deux Mongolies qui s'affrontent, celle du passé et des traditions de
Yeruldelgger et celle d'Oyun qui veut se tourner vers le futur, profiter d'une nouvelle aube et voir le pays émerger et vivre sa modernité.
Mais dans ce deuxième volet,
Ian Manook outrepasse les frontières de la Mongolie et étoffe son univers. En effet, l'adjonction d'un nouveau personnage venu de l'hexagone va enrichir considérablement le récit. Voilà pour le renouvellement et éviter l'écueil de la redite.
La force d'un Manook, et on le retrouve aussi dans sa saga jeunesse "Tarko", est de jouer avec les symboliques du Pulp, de s'en approprier les ingrédients pour en épicer ses histoires. La Communauté du Septième Monastère de Shaolin qui s'est occupée de l'éducation de notre mongol préféré et qui le surveille toujours d'un oeil bienveillant en est le bon exemple. Un brin de mysticisme bienvenu qui ajoute de la densité au récit.
Ah mais vous le sentez ce souffle sauvage et frigorifiant venu des steppes mongoles ? Ce souffle qui s'infiltre insidieusement le long de votre échine, provoquant picotements et engourdissement de vos membres ?
Ian Manook arrive à faire plus grand, plus fort, plus puissant avec ce deuxième volet de l'irascible commissaire mongol.
Ce roman est dangereux car il va vous mener au bout de l'apoplexie ! Action, rebondissements, trahisons, amour, en voilà un cocktail sauvage et détonnant.
La plume de Manook est puissante, un véritable yack du mot. Fonceuse et frondeuse mais à la fourrure épaisse et réconfortante.
D'autant que le final en apothéose ne peut que t'enjoindre de pleurer à genoux pour quémander une suite ! Ça tombe bien c'est pour dans deux mois ! Un
Yeruldelgger ou je fais un malheur ! 4/5
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