"Tout est là moins vrai que vécu...
Le vécu c'est notre misère
Seul le vécu nous appartient."
Le livre débute par cette courte citation de
Georges Perros, issue de son ouvrage "
Une vie ordinaire" et je pense que cette seule citation pourrait résumer à elle seule cet ouvrage (non, bien sûr, j'exagère car, au contraire, il y aurait tellement à dire que je ne pense pas pouvoir trouver tous les mots que je voudrais pour vous décrire les émotions que j'ai ressenti en lisant ce livre mais sachez en tous cas que cette citation placée en exergue est extrêmement bien choisie).
Un livre sur la mort, vous l'aurez compris rien qu'en lisant le titre mais aussi qui la vie, sur le temps qui passe et les souvenirs que l'on en conserve. Notre mémoire est sélective, cela vous le savez tous, mais ce qui est étrange, c'est de voir comment elle choisit de sélectionner certains moments de notre vie plutôt que d'autres. Cela m'a toujours captivée car il y a des moments de mon enfance que je conserve bien précieusement enfoui au fond de mon coeur alors que d'autres, qui sont pourtant bien plus récents, sur lesquels j'ai totalement fait l'impasse. Je pense qu'il ne faut cependant pas toujours chercher une raison à tout. La mémoire a ses raisons que notre raison ignore (comme dirait l'autre).
Dans cet ouvrage, l'auteure;
Annie Marandin, se remémore ses souvenirs d'enfance puis se voit grandir mais aussi ses parents vieillir jusqu'au jour où elle deviendra mère à son tour...Voilà, le bouche est bouclée...
Pour reprendre les mots de
Bertrand Degott, préfacier de cet ouvrage, il n'est donc pas "étrange , peut-être, qu'elle {
Annie Marandin] ait choisi la litanie pour forme, comme une qui ne saurait ni chanter ni compter sur ses doigts. Chacun, chacune est un maillon de la chaîne, une perle venue agrandir le collier. Et nos vies s'enfilent, défilent comme les mots."
Ouvrage encore une fois publié aux éditions de l'Envol, avec des illustrations à la mine de plomb ou à l'encre de Chine réalisés par Jean-Marie Marandin, imprimé sur du papier Canson et qui a reçu en 1998 le Prix Yvan &
Claire Goll, décerné au Marché de la Poésie.
Ai-je besoin d'en dire plus ? Je ne pense pas si ce n'est que même si ce livre a été publié en un nombre d'exemplaire réduit, il a quand même atteint une certaine notoriété puisqu'il a obtenu ce prix et cela ne m'étonnerai pas qu'il ait été réédité, même si ce n'est pas aux Editions de l'Envol. Donc, si un jour, vous tombez dessus, je ne peux que vous recommander de sauter sur l'occasion et de le découvrir !