Citations sur Le Retour de la Bête (24)
- Tu les reverras. Un jour tu les reverras...
À cela, il m'avait répondu, avec un calme terrifiant :
-Là où on les envoie, personne ne revient.
Je ne savais pas ce qu'il voulait dire alors, car aucun d'entre nous n'imaginait, à ce moment, la capacité de l'humain à devenir inhumain et à faire de la mort une industrie bien réglée...
[…] le mal, le vrai mal, a ceci de terrible qu’il finit toujours pas contaminer même ceux qui le combattent. (p. 117)
Notre plan, je m'en rend compte aujourd'hui, était plein de trous. Il fallait vraiment être des gosses pour croire qu'il marcherait. Mais parfois avec un petit coup de pouce du destin, même les choses plus improbables finissent par réussir...
A cet instant, dans ce mépris de la culture et de ce qu'elle avait de plus noble, je compris, toutes proportions gardées, que le règne des hommes en uniforme et de leur croix détestable, de tous leurs semblables, de toute époque, en tout lieu, c'était ça.
Les hommes, leurs épouses et leurs enfants se terraient au fond de leur lit, un oreiller sur la tête, pour ne pas entendre l'enfer qui, cette nuit, donnait représentation dans leur coin de nulle part.
Cette fois, il était temps...Françoise et les autres ne devraient pas tarder à entrer en scène...
À peine cette pensée m'était-elle venue que la silhouette solitaire et débraillée de ma petite soeur déboulait sur la place en criant à tue-tête.
-La Bestia! La Bestia!
Ça, c'était l'insulte suprême. Traiter un copain de trouillassou, c'était mettre en doute ses qualités viriles, ce qui, à notre âge et à cette époque, ne pouvait se résoudre que par une bagarre en bonne et due forme, ou un défi à relever. Bref, comme je l'avais compris depuis longtemps, il n'y avait pas mieux pour forcer un copain à faire quelque chose qu'il n'avait pas envie de faire. Combien d'actes insensés, du plus bénin au plus grave, ont dû être commis autour du monde de cette manière ? (p. 80)
- C'est moi! C'est moi! leur répétai-je. Je suis venu pour vous sauver!
Ça paraissait tellement fou, soudain, de prononcer ces mots, moi un simple gamin défiant une troupe entière de loups de guerre... J'en avais le vertige et des frissons , comme si la folie de ce que nous avions tenté me rattrapait.
Pour que tu n'oublie jamais de rêver et de croire en l'impossible...
J’aurais tellement voulu lui dire plus, le remercier pour ces heures de lectures formidables qui m’avaient ouvert les portes de milliers de mondes, pour nos discussions passionnées, nos échanges, nos fous rire.