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Citations sur Le roi de coeur (28)

Dans ce lignage belliqueux devenu mercanti, il fallait bien, de temps en temps, qu’il y ait des imprévus. Cet imprévu, cela avait été Marie. Une jeune femme superbe, drôle, fantasque, sensuelle, qui se passionnait pour la peinture, la sculpture, le pastel, la photo, la musique, enfin, tous les arts en règle générale – et pour les artistes. Dédaignant la tradition familiale, elle s’était orientée vers un cursus d’histoire de l’art où elle avait fait de brillantes études et passé un master tout en prenant des cours du soir en dessin.
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Marie avait été… Oh ! Un de ces enfants qui naissent parfois dans les familles riches, une sorte d’ovni, une gamine déposée là par les fées…
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Bref, en un mot comme en cent, les de Fontevreaux étaient de ces familles qui avaient traversé les âges et aujourd’hui, au début du XXIe siècle, une des plus grandes fortunes de ce pays, peut-être même d’Europe, mais une fortune qui savait se faire discrète et évitait la publicité comme la peste. Jamais, ou presque, on ne voyait un de Fontevreaux dans la presse ou à la télé. Aucun journaliste n’avait franchi les barrières de leurs domaines aux alentours de Paris ou le long de la Loire, ni de leurs diverses possessions à Monaco ou ailleurs.
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La famille en avait profité pour se donner un vernis de respectabilité en investissant dans la vigne en Bordelais et les conserves dans son château sur les bords de Loire. Là encore, elle avait réalisé une très belle réussite. Les pâtés Le Grand Veneur de Fontevreaux s’arrachaient à prix d’or dans les épiceries fines pour gens de goût.
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Malo les soupçonnait même, dans certains petits États d’Afrique un peu trop calmes ou en voie de stabilisation, d’avoir commandité quelques liquidations judicieuses de meneurs pacifistes qui menaçaient de gâcher leur florissant commerce. La famille avait grimacé quand la France avait signé l’accord sur la vente de mines antipersonnel, commerce juteux au coût de revient dérisoire – mais on était plein de ressources chez les de Fontevreaux.
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— Noyée ?
Malo avait répété ce mot comme il aurait goûté du bout des lèvres un mets répugnant. Il sentait, dans sa gorge, sa poitrine, un point douloureux, sourd, qui augmentait.
Ces « o » ronds et généreux, opposés à ces « l » enlevés, légèrement penchés, trahissant à la fois la sensualité et la distinction, Malo les connaissait très bien pour avoir passé de longues heures à les parcourir, les caresser du regard, comme ses mains avaient caressé celle qui les avait tracés.
Archambault, qui ne l’avait pas lâché des yeux une seconde et dont il sentait le regard peser sur lui avec une acuité de plus en plus insupportable, répéta, implacable.
— Noyée, oui, la nuit dernière.
— Où ? demanda Malo
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Ce type était un fonctionnaire de l’État. Tout était résumé dans le mot. Il ne vivait pas, il fonctionnait. Pour Gabriel Archambault, la vie se réduisait à une sorte d’équation, ou de mécanisme, de rouages qui entraînaient d’autres rouages. Pour lui, les crimes et les criminels n’étaient que des grains de sable plus ou moins gros qui empêchaient la grande machine qu’était la France de fonctionner correctement. Il traitait donc ces problèmes avec une efficience froide et appliquée et autant d’empathie qu’une caisse enregistreuse… Et encore, certaines, parmi les dernières, celles qui causaient, le faisaient avec plus de chaleur que lui.
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Malo était sûr que si un graphologue s’était penché sur la calligraphie du commandant Archambault, il en aurait eu des sueurs froides.
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Fabien lui ouvrit la porte. Malo lui dédia un sourire narquois qui s’effaça aussitôt, car le bureau du commandant Archambault était à l’image de son propriétaire… C’est-à-dire l’antithèse de celui de Malo. Austère en diable, aussi bien rangé que le sien était bordélique…
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— Le chef veut me voir ?
Malo sentit une inquiétude diffuse se répandre en lui. Qu’est-ce que le commandant pouvait bien lui vouloir ? De ce qu’il en savait, il n’avait pas fait de bourde ces derniers temps, aucune bavure au tableau de bord. Il n’était pas sorti de ses gonds, même pas l’autre jour, quand ils avaient pincé, Albert et lui, cette petite ordure de violeur multirécidiviste pour ainsi dire à pied d’œuvre. Ce n’était pas l’envie qui lui en avait manqué, et il devait bien avouer avoir été à deux doigts de rechuter une ou deux fois, mais il s’était contenu.
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