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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cent treize instantanés de la Première Guerre mondiale racontés par autant de soldats différents, c'est le parti pris qu'a choisi William March pour raconter la Grande Guerre dont il fut vétéran. Une guerre à laquelle les Américains ont participé à partir de 1917 et qui causa aussi de nombreuses pertes dans leurs rangs. L'auteur, à travers ses personnages, raconte l'arrivée en France, le quotidien des tranchées, le froid, la peur, la folie qui peut s'emparer de certains, les combats, la camaraderie, la mort, le retour au pays.. Certaines scènes sont saisissantes : la rencontre entre un soldat américain et un soldat allemand dans la forêt, un autre qui devient fou de fatigue, l'adoption du petit faon… Plus vivant qu'un livre d'Histoire mais tout aussi instructif, Compagnie K m'a fait forte impression.
Lien : https://puchkinalit.tumblr.c..
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Compagnie K, c'est un corps soldats américains débarquant en France fin 1917 pour y combattre. Sous l'appellation de "roman", ce sont 133 courts témoignages (récits, souvenirs, réflexions) qui composent par touches successives, parfois complémentaires (le même épisode vécu par plusieurs témoins), un tableau saisissant de la dernière année de la guerre 14-18. Les faits sont connus : faim, froid, peur, blessure, mort, suicide parfois, mais aussi exécution, discipline imbécile, malentendu, désillusion ; leur approche spontanée et sincère ne s'embarrasse pas de grands discours . L'A. qui a fait cette campagne a manifestement connu le front et l'arrière, mais au-delà du conflit de 14-18, c'est la guerre qu'il dénonce à travers les témoignages de ces 113 personnages de fiction, simples soldats ou officiers. Ce livre, publié en 1933, laisse deviner combien cet événement a marqué à jamais les esprits de ceux qui l'ont vécu.
Ce livre peut se lire à petites lampées, le temps d'apprécier, sous un style forcément uniforme, la variété des points de vue et des réactions. Il donne envie d'une seconde lecture, crayon en main, pour croiser les faits et les hommes.
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J'ai longuement et longtemps lu et étudié la Première Guerre mondiale, mais en me promenant chez mon libraire, j'ai trouvé ce titre qui m'a fait réalisé que je n'avais jamais lu sur le thème du point de vue des soldats étatsuniens ! Voilà cette lacune comblée avec cette lecture.
J'ai été surprise par le choix narratif : donner la parole successivement à tous les soldats de la Compagnie, car le roman chorale n'est pas trop ma tasse de thé. Les choses sont ici un peu plus compliquées par la multitude de noms et d'histoires qui parfois se recoupent ou pas. J'ai donc trouvé l'ensemble un peu cacophonique et haché. Néanmoins, l'auteur réussit avec brio à montrer que si tous les hommes sont à la guerre, ils ne vivent pas la même guerre, que chaque expérience est unique : les sentiments, les sensations, le sens qu'on lui donne, les traces qu'elle laisse aussi.
Il y a des points communs avec les textes français et anglais, mais je n'ai pas réussi à déterminer une "spécificité" étatsunienne de la perception de la guerre en Europe dans ce texte, et je ne sais si c'est dû au choix narratif ou au fait qu'il n'y en ait tout simplement pas !
Il va donc me falloir trouver un autre livre sur ce thème : Première Guerre mondiale côté US pour affiner mes perceptions.
Apparemment ce texte est un classique de la culture US : contente d'en avoir pris connaissance.
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Je lis pas trop de bouquins genre historiques, biographiques, et tous ces trucs en « iques ». Pas parce que ça m'enquiquine, mais parce que je m'en désintéresse assez vite et que ces livres me tombent des mains. Un livre, quant à moi, faut qu'il me raconte une histoire, pas l'Histoire. C'est nul, je sais, mais c'est comme ça. C'est ma chronique et je dis ce que je veux.
Pourquoi donc j'ai décidé d'acheter ce livre-ci ?
J'en sais rien. La couverture, la couleur, la silhouette du mec avec son barda, l'étoile qui m'a rappelé celle qu'un de mes potes avait sur sa jeep Willys… Que des raisons complètement inconscientes, sans doute. Je sais, je vais aller consulter.
Toujours est-il que je l'ai commencé, et lu en quelques heures.
De quoi ça parle ?
De l'enfer. de l'enfer et de ceux qui en ont ouvert les portes, et qui y sont entrés. de ceux qui ont vécu dans la boue des tranchées, au milieu de la vermine et des rats qui viennent bouffer les morceaux de tes potes qui sont tombés juste à côté de toi, de ces morts pour rien…
La compagnie K, c'est une compagnie de marines, envoyé en France pour se battre contre les allemands en 1917, et ce roman, c'est leur histoire, ou plutôt, leurs histoires, à 113 d'entre eux. 113 chapitres qui sont chacun la voix d'un de ces mômes balancés dans une guerre qu'ils ne comprenaient pas. Chacun d'entre eux qui te raconte une histoire de vie, ou une histoire de mort, liée à ces tranchées où ils ont côtoyé la terreur et le désespoir.
Ce livre te dit les souffrances et la folie, te rappelle Kafka et son « Procès », face à ces ordres souvent absurdes donnés par des officiers incompétents. Il te parle de ces hommes, considérés comme du bétail et envoyé à l'abattoir. Il te parle de ceux que tu as peut-être connus, ceux qui n'osaient pas raconter, de peur de se souvenir, et d'entrer à nouveau dans leurs cauchemars.
William March te raconte la boue, et le sang, et la peur.
Son vrai nom, c'est William Campbell. Il a reçu la Croix de guerre, la Distinguished Service Cross, la Navy Cross, et il les a rangées dans une boite, pour ne plus jamais les ressortir, parce qu'à chaque fois qu'il les ressortirait, il était sûr que les fantômes de ses amis ressortiraient aussi de la boite.
Alors c'est un livre contre la guerre, contre toutes les guerres, celles qui n'auraient jamais lieu « Si les hommes de rang de chaque armée pouvaient simplement se retrouver au bord d'un fleuve pour discuter calmement ».
Un livre sur l'homme qui devient un animal traqué, terrorisé par ce qu'il voit et par ce qu'il entend, par ce qu'il fait, par les fantômes de ces hommes qu'il a vu mourir, ou qu'il a parfois tués de ses propres mains, comme au milieu d'un cauchemar qui ne prend jamais fin, quand la nuit devient plus longue que les jours de bonheur.
Un livre qui est un cri, celui de ces milliers d'hommes, victimes de la boucherie organisée par d'autres hommes, derrière des bureaux, sans états d'âme et sans remord, qu'ils soient français, allemands, anglais, russes ou d'ailleurs, comme le dit William March.
Difficile de t'en dire plus. de te raconter ce qui n'est pas racontable, de t'expliquer à quel point ce livre m'a bouleversé, malgré cette langue qui n'est sans doute pas la plus belle que j'ai pu croiser au cours de mes lectures, malgré cet aspect presque disparate de ces chapitres qui sont autant de voix différentes dans le choeur des hurlements de ceux qui étaient là-bas, mais qui finalement s'assemblent pour n'en former qu'une seule.
Difficile aussi de te montrer ces instants de bonheur, comme autant de souvenirs d'avant la guerre, de te faire partager ces mots qui deviennent de la poésie à travers leur simplicité.
Une conclusion, différente de celles que je te donne d'habitude :
« J'aimerais qu'ils puissent savoir que j'ai honte pour l'humanité entière. »

Lien : http://leslivresdelie.org
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Fin 1917, les 113 soldats de l'US Marines Cops membres de la compagnie K sont envoyés au front en France. L'un après l'autre, ils prennent la parole pour décrire cette expérience et ses conséquences.

À l'occasion du centenaire de la Première Guerre Mondiale sont publiés de nombreux titres sur le sujet, plus ou moins bons. Compagnie K est clairement l'un des meilleurs. Il s'agit d'un roman écrit par un vétéran de l'US Marines Cops et publié pour la première fois aux États-Unis en 1933. L'auteur, William March, y restitue son expérience par le biais de la fiction, donnant une voix à ses compagnons de bataille, du soldat inconnu à son capitaine. Il évite avec talent les clichés pour dresser un tableau extrêmement riche et juste de toutes les facettes de l'expérience vécue par les militaires américains en France. Son intrigue est suffisamment bien construite pour que l'on ne s'y perde jamais malgré la multitude de narrateurs.

Avec son premier roman, William March livre un réquisitoire implacable et sans artifices contre la guerre. Un ouvrage qu'on n'oublie pas après l'avoir lu.
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La Compagnie K de l'US Marines Corps arrive en France en 1917 et en repart après la signature de l'armistice. William MARCH en faisait partie, est revenu avec de multiples décorations, et mettra quinze ans à compiler des anecdotes inoubliables. Cela prend la forme de cent treize témoignages de membres cette unité, cent treize hommes qui ne reviendront pas tous, loin de là, qu'ils soient officiers ou simples soldats. Tous racontent ce qu'ils voient, ce qu'ils vivent et ce qu'ils ressentent. Ce sont tantôt des séquences de quelques secondes, parfois des scènes de plusieurs semaines, le tout constituant une Histoire de la Première Guerre mondiale vue par les américains, vision qui demeure aujourd'hui relativement méconnue.

Cela étant posé, la guerre américaine dans un conflit circonscrit au territoire européen n'est guère différente de l'idée que le lecteur français peut en avoir aujourd'hui, et qui est entrée dans l'imaginaire collectif. C'est une guerre horrible (mais quelle guerre ne l'est pas ?) et absurde (certains ordres étant au mieux hasardeux, au pire totalement incohérents, faut-il réellement les exécuter ?). Elle est faite par des êtres humains qui, repoussés dans leurs retranchements, souhaitent parfois mettre fin à une existence qui n'a plus de sens à leurs yeux, parfois sombrer dans une inhumanité sans limite. Entre ces deux extrêmes, il reste des hommes qui après vécu quelques mois de bruit et de fureur, vivront des années de souffrance silencieuse.

Dépourvu de tout artifice littéraire, Compagnie K est un roman brut sur ce qui est certainement une des périodes les plus sombres de l'Histoire de l'humanité. Les cent treize témoignages ont beau être fictifs, ils nous plongent inévitablement dans la réalité d'un conflit vécu de l'intérieur, à défaut d'en comprendre réellement la genèse. A la veille de la célébration du centenaire de la Première Guerre mondiale, c'est une édition française aussi tardive que bienvenue.
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Témoignages de 113 marines de la compagnie k qui a débarquée en France pour être envoyée sur le front en décembre 1917.
Les 113 soldats prennent tour à tour la parole pour nous livrer leur point de vue sur la Grande Guerre.

L'auteur, William March, débarque de son Alabama natal à l'age de 23 ans. En juin 1918, à quelques encablures de la Marne, il participe à la bataille du bois de Belleau, une effroyable boucherie qui détient le triste record du nombre de soldats américains tués en une seule offensive.
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Compagnie K a été écrit en 1933 mais n'avait jamais été traduit en français jusque-là, c'est maintenant chose faite grâce aux éditions Gallmeister. William March, a participé à la Grande Guerre, il lui aura fallu dix ans pour pouvoir écrire sur la guerre. Ce livre est d'autant plus intéressant qu'il montre un point de vue américain sur la Première Guerre mondiale, chose plutôt rare !

Bien qu'elle puisse paraître déroutante, la démarche de March est originale, le livre se compose de courts chapitres, de quelques lignes à quatre ou cinq pages, donnant la parole aux 113 soldats de la compagnie (quel que soit leur grade). On lit ce livre comme un roman, on suit une chronologie (permission et adieux aux familles, départ pour la France, combats, retour au pays) ce qui donne une réelle cohérence au récit, les témoignages se suivent dans un ordre établi. Certaines histoires ou anecdotes se développent même le temps de plusieurs témoignages.

William March décrit tout de cette horrible guerre : la peur de chaque instant, le vacarme assourdissant de l'artillerie, les baïonnettes qui embrochent les corps, les mutilations, les amputations, les ordres absurdes... Mais ce livre ne se réduit pas qu'à une énumération de détails de cette boucherie que fut la guerre de 14, il nous montre des instants de vie. La preuve avec deux exemples dans le livre qui sont diamétralement opposés.

Le premier est poignant, il vous prend aux tripes. Deux soldats américains trouvent un soldat allemand mort, ils le fouillent et trouvent du pain dans son sac à dos. Mais le pain est plein de sang, même la mie en est gorgée, ils vont pourtant le manger jusqu'à la dernière miette.

Le deuxième exemple est tout autre et bien poilant. Un colonel monté en première ligne en uniforme de simple soldat se fait remettre un message par un soldat qui le salue en le reconnaissant. le colonel furieux le traite d'abruti pour son manque de jugeote pour avoir saluer un officier en première ligne.
- Vous voulez peut-être que tous les tireurs isolés de l'armée allemande essaient de m'abattre ?
A l'avenir vous viendrez vers moi, vous m'enverrez deux ou trois coups de pied et vous me direz : "Tu vas m'écouter, espèce de crétin de fils de pute !" Quand je suis en première ligne, c'est comme ça que vous devez me parler.
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Original de par sa forme, pas d'index ici mais un tableau des effectifs où chaque chapitre correspond à un militaire qu'il soit simple soldat, officier gradé. de par son fond, il n'existe que très peu d'ouvrages traitant de la participation américaine sur le front français de 14/18. le roman de William March nous plonge directement à l'intérieur de la Première Guerre Mondiale et l'horreur de ses tranchées. L'auteur qui a participé à cette guerre nous livre ici une version brut et sans modération à partir de témoignages fictifs mais néanmoins terriblement plausibles. Un livre touchant sur cette guerre de tranchées mangeuses d'hommes et les traumatismes qu'elle a engendrés
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Compagnie K de William March propose une immersion au sein d'une compagnie de soldats américains empêtrés dans les tranchées françaises en 1917.
Construit comme un recueil de nouvelles, ce roman est composé de 113 textes très courts (2 pages maximum) et indépendants, à la 1ère personne dont le narrateur est l'un des soldats de cette compagnie. Parfois, c'est le même événement qui est raconté d'un point de vue différent. L'auteur suit toutefois assez bien la chronologie des évènements. 
Chacun des soldats évoque ainsi les instants de la guerre, les bombardements, les choix stratégiques, les situations très dures comme l'exécution de prisonniers allemands, mais aussi les moments d'attente, dans un bar, une ferme, un champ, les rencontres avec la population française… L'auteur parvient parfaitement à montrer la réalité et l'absurdité de la grande guerre, des instants où on peut détester son ennemi et le fusiller au moment où on partagera avec lui une rivière pour nager, et faire sa lessive…
Chacun des récits a un sens et une force singulière qui mis bout à bout participent à la puissance du recueil dans son ensemble. La singularité de chacun des textes permet de vraiment comprendre cette guerre mais aussi de se rendre compte des divers sentiments humains. Les soldats américains que l'on admire communément pour leur bravoure au combat sont avant tout des êtres humains avec leur faiblesse, leur folie… Certains se sont montrés sympathiques, pragmatiques et volontaires mais d'autres ont été aussi désespérés, incapables et lâches…
J'ai été particulièrement touché par le style qui contribue à la force du roman. En effet, l'écriture est brute, voire brutale, et sèche, ce qui parfois rend les situations encore plus étonnantes car on ne les anticipe pas.
C'est donc un roman courageux, dont je me suis tout de même demandé si les récits étaient vrais ou fictifs.
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