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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Roman noir à l'ambiance gothique, le Château des Bois-Noirs nous raconte l'histoire de Hélène, jeune femme d'origine parisienne qui se marie avec Gustave, propriétaire d'un domaine en Auvergne à la fin de la seconde guerre mondiale. Après un voyage de noces des plus parfaits en Italie, l'arrivée et la vie au domaine ne se passent pas comme prévu. L'homme qu'elle a épouse s'avère être un rustre aux allures de paysans, uniquement passionné par sa collection de timbres. La lubricité de ses actes combinés à son égoïsme et sa solitude vont vite la faire déchanter. Heureusement, elle peut compter sur la présence de Fabien, son beau-frère, un homme charmant avec lequel elle prend plaisir à discuter et à partager diverses activités. Malheureusement, sa belle-mère se rendra compte trop tard de l'inclination mutuelle de ces deux personnages et fera tout son possible pour mettre de la distance entre eux. Et c'est à partir de là que le drame commence.
J'ai adoré cette lecture assez surprenante. Nous suivons ces personnages dans la chute de leur destin tragique en étant impuissants. La distinction entre amour, désir et perversion est parfaite, les contours sont flous et la folie de la jalousie explose. J'ai beaucoup pensé à Rebecca de Daphné du Maurier pendant ma lecture. Entre le château sombre, les secrets, la Mort et le mauvais mariage, tous les codes du roman gothique sont respectés, sans avoir besoin de phénomènes surnaturels. C'est un excellent roman, je ne peux que le conseiller aux amateurs du genre !
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L'histoire peut sembler mince (une jeune Parisienne qui se marie avec un Auvergnat taciturne .
Mais j'ai été complètement charmée par les longues descriptions naturalistes de la région sauvage, du château pourrissant, de la langueur et de la mélancolie qui finissent par contaminer les journées.
Les personnages sont bien campés, avec une mention spéciale pour celui de Gustave, dans tout ce qu'il a de plus charmant, ridicule, puis inquiétant. Comme Hélène, j'ai eu la sensation de comprendre petit à petit les véritables intentions du roman et de m'y faire piéger.
La fin apporte un dénouement plus concret et bienvenu. Il m'est arrivé de penser plusieurs fois à ce livre une fois refermé, tant l'ambiance avait été prégnante.
Je le conseille à tous ceux qui ont aimé Crimson Peak, les romans naturalistes et les histoires d'amour contrariées.
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Années 1950. La trame de ce formidable roman gothique se déroule en Haute-Auvergne, dans un grand manoir régulièrement malmené, dès l'automne, par les bourrasques et les pluies violentes.

Hélène, en épousant Gustave, ne s'attendait ni à emménager dans une bâtisse "abandonnée aux ronces et aux souvenirs", ni à partager son quotidien avec un mari plein de désir, certes, mais aussi particulièrement taiseux et sinistre.

Menacée par un ennui à mourir, elle décide pourtant de garder le cap : armée de son tempérament fougueux et optimiste, elle veut ranimer le feu de la vie sur le domaine de la Vernière. Elle sera, dans ce projet, chaleureusement encouragée par son beau-frère Fabien.

Beau-frère avec lequel elle noue un lien privilégié, tant et si bien que les deux jeunes gens s'éprennent éperdument l'un de l'autre. Leur passion mal dissimulée réveille alors chez Gustave toute la violence de sa noire personnalité.

De chapitre en chapitre, l'ambiance se dégrade sérieusement et on devine, pour ce trio dramatique, une fin possiblement terrible.

Qui est vraiment Gustave ? Quels instincts l'animent ?

Grâce à son analyse psychologique très fine des personnages et aux informations qu'il dissémine au goutte-goutte (notamment sur le passé obscur de la famille Dupin), Robert Margerit nous tient en haleine jusqu'à la dernière page. Sa maîtrise des ruptures temporelles, de la palette des émotions de la passion, ses métaphores évocatrices et son vocabulaire choisi font de ce récit, impeccablement construit, un excellent roman.
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« Cette pesante architecture qui évoquait bien davantage la prison que la gentilhommière [suscitait] dans le crépuscule, déjà en lui-même suffisamment sinistre, les pires idées de désolation et d'irrémédiable ensevelissement. » (p. 9) C'est ainsi qu'Hélène, jeune épouse, découvre la Vernière, le triste et lourd château de son mari, Gustave Dupin. L'hobereau auvergnat est taciturne, simple et fruste par nature, mais Hélène ne doute pas que sa tendresse le transformera en un compagnon agréable. Hélas, la lune de miel achevée, il ne reste que l'ennui d'une vie où rien n'a changé depuis des siècles. « Expliquez-moi, au moi. Il y a trop de choses que je dois admettre sans les comprendre, trop de mystères dans votre famille. » (p. 69) Dans ces terres de Haute-Auvergne cernées de forêts profondes et de montagnes escarpées, l'après-guerre ne pénètre pas. La maison est négligée, délabrée et quasi abandonnée, à l'exception de quelques pièces où se joue l'illusion de la vie. Bien que proche de sa belle-mère et s'efforçant de créer un foyer pour Gustave, l'ancienne Parisienne raffinée se heurte à un silence dans lequel toute la famille s'ankylose. « On ne parle plus, ici. La parole est usée. » (p. 51) Tout semble s'alléger quand Hélène rencontre son beau-frère, différent en tous points de son mari. Fabien est aussi exalté et vivant que Gustave est flegmatique et propre à l'inertie. Plus elle découvre le jeune homme et moins Hélène accepte de se résigner à sa vie maritale sans éclat. le drame se fait inévitable, inéluctable et se noue dans l'ombre terne de la Vernière.

J'ai lu ce roman alors que j'étais toute jeune adolescente. J'avais un très vague souvenir de son contenu – en gros, un mariage étouffant et des amours malheureuses –,mais j'en avais surtout gardé le sentiment d'une peur sourde. J'ai retrouvé les mêmes émotions avec cette relecture, plus de vingt ans après. le roman dépeint avec acuité ce regroupement de solitudes incapables de former une famille et de secouer la pesanteur de leurs âmes. La maison sombre et son atmosphère lourde m'ont happée comme lors de ma première lecture. Robert Margerit a produit un superbe roman à la fois gothique et de terroir. C'est un remarquable croisement de genre et un texte vers lequel je reviendrai, car il m'évoque une sorte de Jane Eyre plus désespéré et sans possibilité de rédemption.
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Jamais un roman de Robert Margerit ne m'a jusqu'à présent déçue, et "Le château des Bois Noirs" ne fait pas exception à cette règle. Choisi par impulsion (et intuition) sur les rayonnages de ma libraire, ce récit m'a transportée dans un huis-clos de plus en plus oppressant au coeur de la campagne auvergnate.

La Vergnière est la demeure familiale séculaire des Dupin. Sertie dans la forêt et la campagne d'un milieu montagnard à l'histoire et aux traditions ancestrales ; forêt et campagne aux charmes tour à tour enchanteurs ou inquiétants selon la saison et l'état d'esprit de ceux qui les subissent.

Nous sommes dans les années 50. Hélène, Parisienne trentenaire ayant toujours évolué dans un milieu aisé et futile, y débarque dans les bagages de son mari Gustave, maître de la Vergnière. En recherche d'authenticité et décidée à s'investir complètement dans son mariage de convenance, elle ne peut toutefois s'empêcher de rapidement craindre l'existence dans ce coin reculé, isolé du monde, et dans cette demeure où son mari - un parfait étranger finalement - se révèle apathique et égoïste. Aux côtés d'une belle-mère bienveillante, Hélène voit défiler les jours sans aucun but, sans aucune joie, dans un lent déclin, jusqu'à l'arrivée de Fabien, le fils puîné.

Robert Margerit est un formidable artisan des mots. Non seulement la structure de ses romans est impeccable (ce qui lui vaudra notamment en 1963 le Grand Prix du roman de l'Académie française pour son incomparable "Révolution") mais en plus il atteint une telle justesse dans l'analyse psychologique de ses personnages que l'on est immergé tout entier dans une atmosphère, un sentiment d'appartenance, avec un soupçon de voyeurisme, qui rend palpable la tension, le malaise épais qu'il installe page après page jusqu'à l'aboutissement du drame.

Comme son titre l'indique, "Le château des Bois Noirs" est un roman noir, d'autant plus noir qu'il se déroule sous le grand soleil d'un été auvergnat, dans le parc et entre les murs d'une maison bourgeoise prometteurs d'une vie privilégiée. le drame sentimental et passionnel qui se tisse entre les trois principaux protagonistes est échafaudé avec la redoutable efficacité et la complexité pleine de beauté naturelle d'une toile d'araignée, bijou délicat constellé de rosée qui se révèlera, comme on le sait, être un piège fatal.

Robert Margerit est né à Brive, en Corrèze, ville littéraire s'il en est ! Très attaché à la terre, au terroir, il met à l'honneur la province et se sert de ses atouts et de ses désagréments pour en faire le cadre idéal à un sombre thriller psychologique qui n'est pas sans rappeler "Rebecca" de Daphné du Maurier. A la poésie de la langue parfaitement maîtrisée s'ajoute la puissance évocatrice et quasi cinématographique des scènes jouées.


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Au sortir de la guerre, Hélène épouse Gustave. Lui a su la séduire avec ses plus beaux apparats, la laissant penser qu'une vie de mondanités l'attendait quelque part. Quant à elle, Gustave la voulait, voilà tout. Il la voulait à lui tout seul, entre les murs de son vieux manoir familial, telle un trophée. Ce n'est qu'au retour de leur voyage de noces qu'elle découvre, avec horreur, cette demeure où tout s'écroule. de son faste d'antan, il ne reste plus rien, sinon sa belle-mère et deux serviteurs. Les lieux sont presque à l'abandon, vidés de leur chaleur et ne semblent vouloir qu'une chose : ne faire qu'un avec la nature hostile qui l'entoure. Perdu au milieu des Bois Noirs, le château revêt des allures mystiques et gothiques et Hélène se prend à rêver que les fantômes du passé sont toujours là, à hanter ce lieux si particulier.

Car tout, ici, semble être resté figé dans l'avant-guerre, dans un monde suranné qui pourrait être charmant s'il ne revêtait pas quelques allures barbares. Ici, Gustave règne en maître. Et, petit à petit, Hélène découvre que sous l'effroyable mutisme de son mari se cache une personnalité borderline et égoïste. Un homme pour qui seul son plaisir immédiat semble compter, quoi qu'il en coûte à ses proches. Animé par deux passions dévorantes, Gustave ne semble s'éveiller seulement lorsqu'il s'agit de philatélie ou de l'éloignement de sa femme.

Heureusement, pour pallier à ce morne quotidien, Hélène peut compter sur l'amitié de Mme Dupin, sa belle-mère, ainsi que sur celle de son beau-frère, Fabien. Mais très vite, cette proximité avec lui s'embrase et laisse place à un amour bien impossible à contenir. Un jour, Fabien décide donc de quitter la demeure, laissant Hélène seule face à son désarroi et les bras maudits de son époux qui, au fil des jours, n'a eu de cesse de nourrir pour Hélène un amour destructeur, précipitant ainsi leur perte.

Publié en 1954, "Le château des Bois-Noirs" est un sublime huis-clos à l'atmosphère étouffante et gothique, dans lequel la nature est aussi belle qu'elle n'est dangereuse et au dénouement macabre et envoûtant.

Un coup de coeur !
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Le récit du Château des Bois-Noirs se déroule dans une Auvergne brumeuse d'après guerre, à La Vernière, maison familiale surnommée « le Château » au moment où Hélène s'installe avec Gustave, son époux depuis peu, et sa belle-mère.

Dans cette demeure glaçante, où le temps s'est arrêté, pourrissant tout de son inévitable usure, et où les êtres végètent, léthargiques, Hélène découvre le véritable visage de son mari, rustre, sauvage, égoïste et mutique. Un choc pour elle, habituée à une vie parisienne mondaine, qui se retrouve confrontée à l'ennui, au délabrement de la Vernière et à une morne existence.

Elle pourrait elle-même être gagnée par cette lente agonie sans la présence lumineuse, énergique et joyeuse de Fabien, le frère de Gustave. Mais ce réconfort amical sera de courte durée et ne fera qu'accentuer l'incapacité mutuelle des deux époux à se comprendre.

Robert Margerit nous offre un huis-clos oppressant dans lequel la psychologie des personnages est analysée et retranscrite avec une extrême justesse.

Le style de l'auteur est absolument remarquable. Je me suis totalement délectée de son écriture travaillée, élégante et sensuelle. Les descriptions de la maison, ainsi que de la nature environnantes sont extrêmement belles et concourent à renforcer l'ambiance angoissante du récit.

Dans le château des Bois-Noirs, se joue un drame familial que je ne peux que vous encourager à découvrir! Croyez-moi vous allez être embarqué, tenu en haleine, dévoré par l'envie de connaître le sort réservé aux protagonistes!
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Il y a un peu de Rebecca et des Hauts de Hurlevent dans ce roman de Robert Margerit.

J'ai adoré me plonger dans cette atmosphère sombre et inquiétante aux côtés de l'héroïne, Hélène, qui s'installe au Château des Bois-Noirs après s'être rapidement mariée à un homme qu'elle considère comme un gentleman. Mais son mari se semble pas être celui qu'elle avait imaginé et le domaine, isolé et battu par les vents, dépérit depuis bien longtemps.
Ce huis clos familial est haletant, l'atmosphère hante peu à peu le lecteur qui ne peut plus lâcher le roman et la plume de Robert Margerit est d'une grande élégance. Une lecture marquante !
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Roman familial , ou se dévoile un univers de château froid, l'ambiance représente bien le climat auvergnat.
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Inspiré de l'amour incestueux des chatelains de Montcigoux, ce roman noir nous transporte dans le Périgord vert du XIXe siècle. Angoissant mais tellement bien écrit par Robert Margerit.
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