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Citations sur La Dispute (19)

HERMIANE : La première inconstance ou la première infidélité n'a pu commencer que par quelqu'un d'assez hardi pour ne rougir de rien. Oh ! comment veut-on que les femmes, avec la pudeur et la timidité naturelles qu'elles avaient, et qu'elles ont encore depuis que le monde et sa corruption durent, comment veut-on qu'elles soient tombées les premières dans des vices de cœur qui demandent autant d'audace, autant de libertinage de sentiment, autant d'effronterie que ceux dont nous parlons ? Cela n'est pas croyable.

Scène 1.
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Eglé : Eh bien ! Il n’à qu’à me plaire davantage ; car s’il est question d’être aimée, je suis bien aise de l’être, je le déclare, et au lieu d’un camarade, en eût-il cent, je voudrais qu’ils m’aimassent tous ; c’est mon plaisir ; il veut que ma beauté soit pour lui tout seul, et moi je prétends qu’elle soit pour tout le monde.
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ÉGLÉ : Je ne suis donc pas ma maîtresse, il ne se fie pas à moi, il a donc peur qu’on ne m’aime ?
CARISE : Non, mais il craint que son camarade ne vous plût.
ÉGLÉ : Eh bien, il n’a qu’à me plaire d’avantage, car à l’égard d’être aimée, je suis bien aise de l’être, je le déclare, et au lieu d’un camarade, en eût-il cent, je voudrais qu’ils m’aimassent tous, c’est mon plaisir ; il veut que ma beauté soit pour lui tout seul, et moi je prétends qu’elle soit pour tout le monde.

Scène XV.
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ÉGLÉ : Je ne me considère jamais que je ne sois enchantée, moi qui vous parle.
ADINE : Enchantée ? Il est vrai que vous êtes passable, et même assez gentille, je vous rends justice, je ne suis pas comme vous.
ÉGLÉ : Je la battrais de bon cœur avec sa justice.
ADINE : Mais de croire que vous pouvez entrer en dispute avec moi, c'est se moquer, il n'y a qu'à voir.

Scène IX.
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ÉGLÉ : Mais que vois-je ? encore une autre personne ! [...]
ADINE : Je ne sais que penser de cette figure-là, je ne sais ce qui lui manque, elle a quelque chose d'insipide.
ÉGLÉ : Elle est d'une espèce qui ne me revient point.
ADINE : A-t-elle un langage ?... Voyons... Êtes-vous une personne ?
ÉGLÉ : Oui assurément, et très personne.

Scène IX.
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Mesrin

Oh ! Je le crois, camarade, car vous n’êtes rien du tout, ni moi non plus, auprès d’une mine que je connais, que nous mettrons avec nous, qui me transporte, et qui a des mains si douces, si blanches, qu’elle me laisse tant baiser !

Azor

Des mains, camarade ? Est-ce que ma blanche n’en a pas aussi qui sont célestes, et que je caresse tant qu’il me plaît ? Je les attends.

Mesrin

Tant mieux, je viens de quitter les miennes, et il faut que je vous quitte aussi pour une petite affaire ; restez ici jusqu’à ce que je revienne avec mon Adine, et sautons encore pour nous réjouir de l’heureuse rencontre. (Il sautent tous les deux en riant.) Ah ! Ah ! Ah !

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Les deux sexes n'ont rien à se reprocher, Madame : vices et vertus, tout est égal entre eux.
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Le Prince : Pour bien savoir si la première inconstance ou la première infidélité est venue d’un homme, comme vous le prétendez, et moi aussi, il faudrait avoir assisté au commencement du monde et de la société.
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EGLÉ, regardant : Ah ! Carise, approchez, venez voir, il y a quelque chose qui habite dans le ruisseau qui est fait comme une personne, et elle paraît aussi étonnée de moi que je le suis d'elle.

CARISE, riant : Eh ! Non, c'est vous que vous y voyez tous les ruisseaux font cet effet-là.

EGLÉ : Quoi ! C'est là moi, c'est mon visage ?

CARISE : Sans doute.

EGLÉ : Mais savez-vous bien que cela est très beau, que cela fait un objet charmant ? Quel dommage de ne l'avoir pas su plus tôt !

CARISE : Il est vrai que vous êtes belle.

EGLÉ : Comment, belle, admirable ! Cette découverte-là m'enchante.Elle se regarde encore.
Le ruisseau fait toutes mes mines, et toutes me plaisent. Vous devez avoir eu bien du plaisir à me regarder, Mesrou et vous. Je passerais ma vie à me contempler ; que je vais m'aimer à présent !
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Les deux sexes n'ont rien à se reprocher, madame : vices et vertus, tout est égal entre eux.
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