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Citations sur La Fausse Suivante ou Le Fourbe puni (19)

Trivelin : [...] Le cœur de l’homme est un grand fripon.
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LÉLIO (tirant son épée.) : Ah ! tu ne veux pas ! Voici qui te rendra plus docile.
TRIVELIN : Fi donc ! Savez-vous bien que vous me feriez peur, sans votre physionomie d'honnête homme ?
LÉLIO : Coquin que tu es !
TRIVELIN : C'est mon habit qui est coquin ; pour moi, je suis un brave homme, mais avec cet équipage-là, on a de la probité en pure perte.

Acte III, Scène 2.
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LE CHEVALIER

Quoi ! lorsque tu as pris de l’amour, et que tu n’en veux plus, il s’en retourne comme cela sans plus de façon ? Tu lui dis : va-t’en, et il s’en va ? Mais, mon ami, tu as un cœur impayable.

LÉLIO

En fait d’amour, j’en fais assez ce que je veux. J’aimais la Comtesse, parce qu’elle est aimable ; je devais l’épouser, parce qu’elle est riche, et que je n’avais rien de mieux à faire ; mais dernièrement, pendant que j’étais à ma terre, on m’a proposé en mariage une demoiselle de Paris, que je ne connais point, et qui me donne douze mille livres de rente ; la Comtesse n’en a que six. J’ai donc calculé que six valaient moins que douze. Oh ! l’amour que j’avais pour elle pouvait-il honnêtement tenir bon contre un calcul si raisonnable ? Cela aurait été ridicule. Six doivent reculer devant douze ; n’est-il pas vrai ? Tu ne me réponds rien !
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LE CHEVALIER

Allons, mon cher amour, régalez ma tendresse de ce petit trait-là ; vous ne risquez rien avec moi ; laissez sortir ce mot-là de votre belle bouche ; voulez-vous que je lui donne un baiser pour l’encourager ?

LA COMTESSE

Ah çà ! laissez-moi ; ne serez-vous jamais content ? Je ne vous plaindrai rien quand il en sera temps.

LE CHEVALIER

Vous êtes attendrie, profitez de l’instant ; je ne veux qu’un mot ; voulez-vous que je vous aide ? dites comme moi : Chevalier, je vous adore.
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Trivelin. - Je suis fier, mais je suis pauvre, qualités, comme vous jugez bien, très difficiles à accorder. l'une avec l'autre, et qui pourtant ont la rage de se trouver presque toujours ensemble
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J’avais entendu dire que les scrupules nuisaient à la fortune, je fis trêve avec les miens, pour n’avoir rien à me reprocher. Était-il question d’avoir de l’honneur, j’en avais ; fallait-il être fourbe, j’en soupirais, mais j’allais mon train. Je me suis vu quelquefois à mon aise ; mais le moyen d’y rester avec le jeu, le vin et les femmes ? Comment se mettre à l’abri de ces fléaux-là ?
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TRIVELIN
Moi-même, et je le dis avec un souvenir modeste, moi-même autrefois, j’ai été du nombre de ces honnêtes gens ; mais vous savez, Monsieur, à combien d’accidents nous sommes sujets dans la vie. Le sort m’a joué ; il en a joué bien d’autres ; l’histoire est remplie du récit de ses mauvais tours : princes, héros, il a tout malmené, et je me console de mes malheurs avec de tels confrères.
Acte II, scène 3.
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LÉLIO
Tenez, sentir est encore une expression qui ne vaut pas mieux ; sentir est trop ; c’est connaître qu’il faudrait dire.
LA COMTESSE
Je suis d’avis de ne dire plus mot, et d’attendre que vous m’ayez donné la liste des termes sans reproches que je dois employer, je crois que c’est le plus court ; il n’y a que ce moyen-là qui puisse me mettre en état de m’entretenir avec vous.
Acte II, scène 2.
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Le marivaudage est symbole de dialogue léger mais de haut niveau, de badinage auquel s'ajoute une bonne dose de cynisme. Cette pièce n'échappe pas à la règle. Une jeune femme, "la demoiselle de Paris" se déguise en chevalier pour connaître les véritables intentions de son promis Lélio. elle découvre qu'il n'est qu'un fourbe, cynique et calculateur. Il voudrait épouser cette "demoiselle de Paris" car elle est riche mais est lié à la comtesse, riche également mais bien moins. Le problème c'est qu'il est lié à elle par son engagement financier. S'il rompt, il devra lui payer un dédit. Il demande donc au chevalier de la séduire sans se douter de l'identité de ce chevalier qui n'est autre que la demoiselle fortunée qu'il veut épouser. Ainsi la comtesse portera la responsabilité de la rupture .
La comtesse, femme frivole et légère (les femmes le seraient-elles toutes ?) succombe rapidement...
Le déguisement, le masque permettent paradoxalement d'accéder à la vérité et Lélio qui se croyait si stratège découvre à ses dépens qu'une femme (le chevalier, alias la "demoiselle de Paris" peut l'être encore davantage.
A cela, s'ajoutent des personnages de valets rustres ou au contraire tout aussi retors et calculateurs de leurs maîtres (Trivelin)
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LE CHEVALIER

Non ; vous manquez votre proie ; voilà tout ; il est vrai qu’elle était assez bonne ; mais aussi pourquoi êtes-vous loup ? Ce n’est pas ma faute. On a su que vous étiez à Paris incognito ; on s’est défié de votre conduite. Là-dessus on vous suit, on sait que vous êtes au bal ; j’ai de l’esprit et de la malice, on m’y envoie ; on m’équipe comme vous me voyez, pour me mettre à portée de vous connaître ; j’arrive, je fais ma charge, je deviens votre ami, je vous connais, je trouve que vous ne valez rien ; j’en rendrai compte ; il n’y a pas un mot à redire.
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