AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur L'épreuve (10)

CARISE : Mais il y a une chose à observer, si vous voulez vous aimer toujours.
ÉGLÉ : Oui, je comprends, c’est d’être toujours ensemble.
CARISE : Au contraire, c’est qu’il faut de temps en temps vous priver du plaisir de vous voir.
ÉGLÉ (étonnée.) : Comment ?
AZOR (étonné.) : Quoi ?
CARISE : Oui, vous dis-je, sans quoi ce plaisir diminuerait, et vous deviendrait indifférent.
ÉGLÉ (riant.) : Indifférent, indifférent, mon Azor ! Ah ! Ah ! Ah !… La plaisante pensée !
AZOR (riant.) : Comme elle s’y entend !
MESROU : N’en riez pas, elle vous donne un très bon conseil; ce n’est qu’en pratiquant ce qu’elle vous dit là, et qu’en nous séparant quelques fois, que nous continuons de nous aimer, Carise et moi.
ÉGLÉ : Vraiment, je le crois bien, cela peut vous être bon à vous autres qui êtes tous deux si noirs, et qui avez dû vous enfuir de peur la première fois que vous vous êtes vus.
AZOR : Tout ce que vous avez pu faire, c’est de vous supporter l’un l’autre.
ÉGLÉ : Et vous seriez bientôt rebutés de vous voir si vous ne vous quittiez jamais, car vous n’avez rien de beau à vous montrer ; moi, qui vous aime, par exemple, quand je ne vous vois pas, je me passe de vous, je n’ai pas besoin de votre présence, pourquoi ? C’est que vous ne me charmez pas ; au lieu que nous nous charmons, Azor et moi ; il est si beau, moi si admirable, si attrayante, que nous nous ravissons en nous contemplant.

LA DISPUTE, Scène VI.
Commenter  J’apprécie          330
LUCIDOR : Pendant ma maladie, j'ai songé à marier Angélique à quelqu'un de fort riche, qui va se présenter, qui ne veut précisément épouser qu'une fille de campagne, de famille honnête, et qui ne se soucie pas qu'elle ait du bien.
MAÎTRE BLAISE : Morgué ! vous me faites là un vilain tour avec voute avisement, Monsieur Lucidor ; velà qui m'est bian rude, bian chagrinant et bian traître. Jarnigué, soyons bons, je l'approuve, mais ne foulons parsonne, je sis voute prochain autant qu'un autre, et ne faut pas peser sur ceti-ci, pour alléger ceti-là. Moi qui avais tant de peur que vous ne mouriez, c'était bian la peine de venir vingt fois demander : « Comment va-t-il, comment ne va-t-il pas ? » Velà-t-il pas une santé qui m'est bian chanceuse, après vous avoir mené moi-même ceti-là qui vous a tiré deux fois du sang, et qui est mon cousin, afin que vous le sachiez, mon propre cousin garmain ; ma mère était sa tante, et jarni ce n'est pas bian fait à vous.

Scène II.
Commenter  J’apprécie          210
FRONTIN : Mademoiselle, l'étonnante immobilité où je vous vois intimide extrêmement mon inclination naissante ; vous me découragez tout à fait, et je sens que je perds la parole.
LISETTE : Mademoiselle est immobile, vous muet, et moi stupéfaite ; j'ouvre les yeux, je regarde, et je n'y comprends rien.
ANGÉLIQUE : Lisette, qui est-ce qui l'aurait cru ?
LISETTE : Je ne le crois pas, moi qui le vois.
FRONTIN : Si la charmante Angélique daignait seulement jeter un regard sur moi, je crois que je ne lui ferais point de peur, et peut-être y reviendrait-elle : on s'accoutume aisément à me voir, j'en ai l'expérience, essayez-en.
ANGÉLIQUE (sans le regarder) : Je ne saurais ; ce sera pour une autre fois. Lisette, tenez compagnie à Monsieur, je lui demande pardon, je ne me sens pas bien ; j'étouffe, et je vais me retirer dans ma chambre.

Scène XI.
Commenter  J’apprécie          170
LUCIDOR : Tout sûr que je suis de son cœur, je veux savoir à quoi je le dois ; et si c'est l'homme riche, ou seulement moi qu'on aime, c'est ce que j'éclaircirai par l'épreuve où je vais la mettre.

Scène I.
Commenter  J’apprécie          150
BLAISE : Tenez Monsieur Merlin, je ne saurions endurer que tu m'escamotiais ma maîtresse.
MERLIN : " Tenez Monsieur Merlin ", est-ce comme cela qu'on commence une scène ? Dans mes instructions, je t'ai dit de me demander quel était mon entretien avec Colette.

LES ACTEURS DE BONNE FOI, Scène V.
Commenter  J’apprécie          110
LISETTE : Comme il regarde ; en vérité, vous extravaguez.
MAÎTRE BLAISE : Tout au contraire, c'est ma prudence qui vous contemple.
LISETTE : Eh bien ! Contemplez, voyez, ai-je aujourd'hui le visage autrement fait que je l'avais hier ?
MAÎTRE BLAISE : Non, c'est moi qui le vois mieux que de coutume.

Scène IV.
Commenter  J’apprécie          90
MAÎTRE BLAISE : Je vourais avoir sa gentillesse en mariage.
LUCIDOR : Vous aimez donc Angélique ? [...] Et Angélique vous aime-t-elle ?
MAÎTRE BLAISE : Oh dame, quand parfois je li conte ma chance, alle rit de tout son cœur et me plante là, c'est bon signe, n'est-ce pas ?

L'ÉPREUVE, Scène II.
Commenter  J’apprécie          90
Frontin. - Comme vous me le dites ?
Angélique. - Oh ! sans doute, et le plus tôt sera le mieux. Mais que vous importe ? Vous ne manquerez pas de filles ; quand on est riche, on en a tant qu'on veut, à ce qu'on dit, au lieu que naturellement je n'aime pas l'argent ; j'aimerais mieux en donner que d'en prendre ; c'est là mon humeur.
Commenter  J’apprécie          20
Lisette. - Ne me direz-vous point ce que peut signifier le tant pis que vous dites en riant ?
Maître Blaise. - C'est que je ris de tout, mon poulet.
Commenter  J’apprécie          00
Lucidor. - Si vous ne haïssez pas de me parler, je vous le rends bien, ma chère Angélique : quand je ne vous vois pas, vous me manquez, et je vous cherche.
Angélique. - Vous ne cherchez pas longtemps, car je reviens bien vite, et ne sors guère.
Lucidor. - Quand vous êtes revenue, je suis content.
Angélique. - Et moi, je ne suis pas mélancolique.
Lucidor. - Il est vrai, je vois avec joie que votre amitié répond à la mienne.
Commenter  J’apprécie          00




    Lecteurs (33) Voir plus



    Quiz Voir plus

    L’île des esclaves

    Où se situe l'île ?

    dans la Méditéranée
    dans l'Atlantique
    on ne le sait pas

    5 questions
    215 lecteurs ont répondu
    Thème : L'Île des esclaves de Pierre de MarivauxCréer un quiz sur ce livre

    {* *}