C'est toujours ce que l’œil ne voit pas qui est intéressant.
La vie n’est qu’une lutte perpétuelle contre la mort.
— Et que représentait cette statue ?
— Notre-Dame de la Nuit. C’était la statue ancienne, celle que des paysans ont retrouvée au siècle dernier, sous un buisson de ronces, en défrichant un terrain sur l’emplacement de cette ville dont je vous ai parlé. Comme elle était en pierre noire, on l’a appelée Notre-Dame de la Nuit. C’est du moins ce qu’on raconte, mais je n’en crois pas un mot. Je serais plutôt de l’avis des archéologues qui prétendent que ce n’était pas une statue de la Vierge Marie, mais la représentation d’une déesse-mère qui était autrefois honorée dans la ville détruite. Mais qu’est-ce que ça change ? Cela démontre la permanence des cultes dans une spiritualité qui peut prendre différents aspects, mais qui est en réalité la même pour tous les êtres humains, et cela depuis les origines.
Anne semblait littéralement envoûtée par la niche vide. Elle la contemplait avec une sorte de respect mêlé de mélancolie. Il lui vint l’idée de rester là pendant longtemps, toute seule, peut-être pour prier, peut-être pour évoquer quelque scène d’un lointain passé. Mais elle vit le prêtre sortir de la chapelle avec l’homme et elle les suivit.
Elle était belle, belle d’une beauté désespérément silencieuse, belle comme un être surgi de l’ombre et auquel on ne doit jamais poser de question. Je vis qu’une larme coulait le long de sa joue, y dessinant un sillon cristallin sur sa peau que les derniers reflets du jour rendaient légèrement ocre.
Les affaires de l’amour et du désir ne sont pas toujours liées entre elles inexorablement.
Si une sale gueule a de l’argent, on finit par l’accepter, car l’argent n’a pas d’odeur.
Méfiez-vous des ombres ! elles jouent parfois de mauvais tours !
C’est toujours ce que l’œil ne voit pas qui est intéressant et il s’efforçait alors d’imaginer ce qu’il y avait en dessous.
S’engloutir dans la nuit ou dans l’eau du port, peu importe, pour éviter de s’engloutir dans le chagrin.
La substance n’est pas autre chose que ce qui se tient au-dessous. Le drame, ou plutôt la tragédie, par principe sacrifice sanglant, c’est que tout être qui aspire à parvenir au-dessus dépend de ce qu’il y a au-dessous. Et, au-dessous, il y a tout ce qui est louche, tout ce qui est sordide, tout ce qui est instable.