Pascal Marmet veut nous raconter l'histoire du café. L'an dernier, c'était celle du parfum. de là sans doute viennent les métaphores odoriférantes et les descriptions d'arômes, d'effluves et de fragrances qui doivent amener le lecteur à vouloir déguster "des grands crus" au lieu de boire sa lavasse habituelle achetée en promo à Super-méga-pachyderme qui écrase si bien la carte bleue de ses clients.
Prenant comme modèle ce cher
Orsenna qui nous entraine sur les chemins de la connaissance et nous dévoile avec talent les dessous de la mondialisation,
Pascal Marmet appose le mot "roman" en couverture et essaie d'emballer son récit documentaire dans une jolie petite histoire de famille, avec touchants personnages et invitation au voyage.
Malheureusement, ça ne prend pas, et le sort du jeune orphelin aveugle et de sa copine m'a laissée rigoureusement indifférente.
Ce bouquin n'a même pas la chaleur réconfortante d'un bol de chicorée, les personnages sont inconsistants, leurs dialogues ridicules, et les quelques informations distillées au fil des pages sont du niveau CM2.
J'ai ainsi appris que Marat avait été guillotiné avec Danton et
Robespierre (p.97) et que les importateurs de café "bafouillent délibérément" leurs clients (p.76). On trouve p.75 l'expression : "mais parait-il que....", on nous dit que sous
Louis XIV, la France était un Empire (p.55).
Et pour finir, ces perles littéraires: "Une question s'est crochetée sur mes lèvres ouvertes...", "Ses mots sont des milliards d'aiguilles plantées dans le gosier de notre société", et enfin "Elle encensait ce genre de digression."
Le héros se nomme Julien Saurelle....comme celui de
Stendhal, ou presque.
C'est peut-être le seul détail qui apparente
Pascal Marmet à un véritable écrivain. L'abus du café ne donne pas forcément du talent.
Livre reçu à l'occasion du Masse critique de mars.