Warlords : Strong-Arm Brokers in Weak States

+++++ LES SEIGNEURS DE LA GUERRE ET LE GROUPE WAGNER +++++

L'horrible Groupe Wagner est une société militaire privée russe ("Группа Вагнера"), qui fait appel à des mercenaires pour préparer des coups durs et mener des actions armées dans l'intérêt du maître du Kremlin, mais permet le déni plausible de toute responsabilité des autorités, du fait même du statut privé du Groupe.

Un bel exemple d'hypocrisie perverse et de cruauté envers des victimes désignées arbitrairement en haut lieu. L'emploi de ce Groupe en Syrie, Ukraine et ailleurs illustre clairement la mentalité KGB que Poutine a soigneusement conservée et cultivée.

Le Groupe Wagner a été fondé en 2014 et est la propriété du pote et chef cuisinier de Poutine, l'affreux oligarque Evgueni Prigojine, ancien taulard pour escroquerie, brigandage et incitation de mineurs à la prostitution.
Le chef militaire du Groupe s'appelle Dmitri Outkine, une grosse brute et néo-nazi notoire. le nom "Wagner" vient d'ailleurs du nom de guerre de ce gentleman.
Voilà le trio très select à la tête d'une armée immonde.

Cela fait un bon bout de temps que je suis profondément choqué par l'existence même d'une telle horreur, mais la littérature fiable à ce sujet est rarissime.
À part l'ouvrage de la grande spécialiste américaine de sécurité internationale et questions stratégiques, Kimberly Marten, "Warlords : Strong-Arm Brokers in Weak States" (Les seigneurs de guerre : courtiers puissants en armes dans des pays faibles) de cette année et l'ouvrage de John W. Parker, de l'Institut américain des perspectives stratégiques "Putin's Syrian Gambit" (La spéculation de Poutine en Syrie) de 2017, je n'ai rien trouvé de valable.

Mon billet est donc essentiellement basé sur l'ouvrage de Kimberly Marten et son article, paru en mars 2019, sur "Le cas du Groupe Wagner".

Avant la création de ce Groupe, il y a eu les "Spetsnaz", des forces militaires à désignation "spéciale", dépendantes du GRU, les services secrets de l'armée, qui ont été actifs en Afghanistan, Tchétchénie et Géorgie.

Pourquoi dès lors s'encombrer de milices privées et mercenaires ?

Ce système offre au Kremlin les avantages suivants :
- sur la scène politique internationale la possibilité du déni plausible ;
- sur la scène nationale en cas de batailles, de morts et de blessés les victimes n'étant pas des conscrits russes, donc aucun problème pour la popularité de Poutine ;
- la possibilité d'orienter et de commander les mercenaires sur le terrain ne fut- ce que par la menace du non-renouvellement de leur contrat d'engagement.

Pour le dégoûtant criminel Evgueni Prigojine il y a évidemment l'appât du gain en signant des contrats pour la commercialisation de produits comme l'or et le diamant au Soudan et en République centrafricaine, par exemple ou la rétribution du gouvernement syrien pour la défense des exploitations pétrolières, comme cela a été le cas lors de la seconde bataille près de Palmyre en mars 2016.

Et le valeureux commandant Outkine, autre criminel, a reçu des mains de Poutine, en décembre 2016, la médaille d'héros national pour sa bravoure au combat en Syrie. C'est ce lamentable héros qui s'était déjà distingué dans le Donbass ukrainien comme provocateur armé principal.

Même avec le nombre pléthorique d'agents de sécurité et de police de toutes sortes, comme pratiquement nulle part ailleurs, il est étonnant qu'un régime aussi voleur et pourri ne compte pas plus d'opposants actifs et de véritables héros comme Alexeï Navalny !