Après moult considérations d'usage convenu à l'époque depuis laquelle l'auteur nous parle, sur l'art en général et la peinture en particulier, cet auteur, poète semble-t-il, nous livre ses recettes pour devenir selon lui un critique d'art émérite.
Quelles sont-elles ? C'est fort simple, il suffit de posséder une certaine phraséologie, autrement dit avoir une réserve de petites phrases toute prêtes, phrases passe-partout, catalogue de banalité pour faire illusion de connaissances, paraître en somme un parfait connaisseur.
Et quelles phrases doux Jésus ! Quand il nous fait sa liste de ses quelque quarante conseils, on se demande si c'est du lard ou du cochon…. En fait de deux choses l'une (l'autre c'est le soleil disait
Prévert) où il est sérieux (en plus d'être un tantinet orgueilleux et suffisant) et il prend le lecteur pour un sot qui prend des lucioles pour des lanternes, ou comme disent les anglais qui ne sait pas distinguer son cul de son coude, ou bien il ironise. Je préfère croire en cette deuxième lecture il ne serait pas impossible en effet qu'il se moque de ses congénères, en égrenant une telle litanie de platitudes quoi que… Quand, dans ses remarques ici et là dont il ponctue ses conseils, on trouve par exemple pour n'en citer qu'une : « Remarque : Modeler c'est donner des contours arrondis à l'objet représenté », je garde un doute quand même.
Quoi qu'il en soit, dans un cas comme dans l'autre, on peut s'interroger sur le sérieux et l'utilité d'un tel discours.