Oxford, Pâques 1961. Lors d'une chasse aux oeufs dans les jardins du manoir de Briar's Hall, le corps d'un garçon de 11 ans est retrouvé dans un puits. Malgré la conclusion des experts en faveur d'un accident, le propriétaire du manoir demande au Dr Ryder de relancer l'enquête. Accompagné de Trudy Loveday, policière stagiaire, le coroner découvre des histoires de famille potentiellement liées au décès du garçon.
Se replonger dans les enquêtes de Loveday et Ryder, c'est se retrouver dans un cocon so british, dans une zone de confort douillette où l'on boit du thé et où l'on mange des scones entre deux interrogatoires. Si l'on connaît déjà les personnages principaux, c'est un plaisir de voir leur touchante amitié évoluer, entre confiance et pudeur, et de savourer leurs dialogues.
Trudy est confrontée à des situations de plus en plus dangereuses. L'on suit l'évolution d'une femme essayant de trouver sa place dans une société qui cherche à l'invisibiliser, parfois amère face aux différences sociales. Elle doit affronter la condescendance de son entourage, non seulement en tant que policière issue du peuple mais aussi en tant que femme exerçant un métier considéré comme masculin.
Faith Martin s'adonne toujours à une critique sociale en prenant des personnages riches pour cible. Briar's Hall s'ancre dans une tradition de manoirs mystérieux hantés par des histoires familiales, tout en abordant des problématiques propres aux années 60. Il est d'ailleurs étrange de se rappeler que l'homosexualité était alors considérée comme un crime passible d'emprisonnement !
C'est une lecture agréable, légère et cosy, un doux divertissement dont le rythme tranquille s'accélère dans le dernier tiers du récit pour atteindre un savoureux suspense. C'est un livre doudou qui détend, où l'on retrouve avec bonheur une ambiance familière.