Les Thibault est une grande saga famiale composée de huit tomes, découpés en trois volumes pour la parution en poche chez Folio que j'avais terriblement envie de découvrir depuis plusieurs années, et l'été étant propice aux lectures de romans fleuves, je les ai acquis et me suis immédiatement mise à la lecture du premier volume.
Et comme j'ai bien fait car j'ai adoré ce premier tome qui m'a enthousiasmée et dont je suis venue à bout en quatre petits jours alors qu'il fait près de 900 pages et m'a conforté dans mon idée de lire les tomes 2 et 3 en août et en septembre !
À travers les destinées de deux familles bourgeoises, les Thibault et les Fontanin,
Roger Martin du Gard évoque la France de la Belle Époque qui va sombrer dans le premier conflit mondial.
L'ensemble du cycle est surtout centré sur les deux fils du riche notable catholique Oscar Thibault, deux frères que tout oppose : Antoine, l'aîné, médecin sûr de lui, esprit rationnel et plutôt conformiste, et son cadet de neuf ans, Jacques, idéaliste et tourmenté, en révolte contre les valeurs de la société bourgeoise puis militant socialiste.
Mais l'amitié de Jacques pour Daniel Fontanin introduit en contrepoint la famille de celui-ci, de confession protestante. Les deux premiers volumes le cahier gris et le pénitentier voient Jacques et Daniel passer de l'adolescence à l'âge d'homme, tandis que les suivants s'élargissent aux vicissitudes et hypocrisies de la vie bourgeoise, à l'ébranlement religieux et moral de ce début de XXe siècle, faisant de ce roman, une fresque sociale.
Héritier de la tradition naturaliste
Roger Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société tout en mettant au premier plan le vécu et les pensées des protagonistes, saisis avec une grande finesse psychologique dans le tissu des détails qui font le quotidien.
Si l'organisation de cette grande fresque suit chronologiquement la vie et l'évolution intellectuelle et affective des héros, entourés d'une galerie de personnages secondaires variés et bien brossés, ses différentes parties permettent à l'auteur, athée et matérialiste, d'aborder des questions éthiques, sociales, politiques ou idéologiques.
Autant de points très finement traités qui m'ont vivement intéressée et fait que je n'ai pas pu lâcher ma lecture, toujours pressée d'y retourner. J'ai adoré les personnages d'Antoine bien moins lisse et conservateur qu'il n'y paraît au premier abord et madame Fontanin, mère aimante, empêtrée dans un mariage malheureux et je suis vraiment curieuse de voir le sort qu'a prévu pour eux l'auteur.
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