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4,1

sur 417 notes
On connaît les Thibault de nom, surtout à cause de la série TV (au Panthéon de celles regardées par mes parents...). Et quand on se lance, on n'est pas déçus : cette saga familiale (dont le premier tome correspond à l'adolescence et au passage à l'âge adulte de Jacques et Antoine, les deux fils Thibault, l'un futur médecin, l'autre en proie aux affres de la vie, inquiet, insoumis, indomptable...) emporte au gré de ses pages dans cet avant-guerre bourgeois, aux préoccupations de bienséance qui paraîtront bien futiles quelques années plus tard...
Un style on ne peut plus classique, une histoire carrément désuète, mais les personnages ne sont pas caricaturaux, on sent parfois une certaine poésie, beaucoup de tendresse pour les hommes. Bon, bien entendu, les femmes n'ont qu'un rôle de faire-valoir ou d'amoureuses, mais c'est lié à l'époque et au milieu.
Au final, à la fin de ce premier tome, début 1014, on sent à la fois le revirement et les complications familiales (le père est très malade, les frères se retrouvent) et on appréhende la marche de l'Histoire... Comment va-t-elle cueillir tout ce beau monde ?
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C'est la grande fresque familiale, historique et sociale du début du XXème siècle. C'est vers quinze ou seize ans que je me suis passionné pour cette saga. Elle m'avait énormément marquée. Alors la reprenant plus de quarante ans plus tard, je craignais d'être déçu. Quelle erreur de jugement! Je me suis de nouveau enthousiasmé et cette fois je dirais de façon gourmande.

L'histoire pourrait paraître aujourd'hui un peu désuète, mais très vite on éprouve une tendresse certaine pour Antoine et Jacques élevés dans un milieu rigide et bourgeois, bientôt balayé par la Grande Guerre. le premier, Antoine, futur médecin, est sérieux et conformiste. Jacques est indomptable, insoumis, utopiste et rêveur; il incarne le romantisme de l'époque. Adolescent je n'avais d'yeux que pour Jacques. Aujourd'hui c'est bien différent.

On se captive de bout en bout à suivre le destin des personnages hors normes que sont Jacques, Antoine, Jenny et Rachel. Ils sont toujours aussi bouleversants et chargés d'émotion. Roger Martin du Gard n'a pas son pareil pour nous faire entrer dans la psychologie de ses personnages.
L'écriture est agréable, simple, splendide. Un régal!
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Cette oeuvre magistrale comporte huit romans dans lesquels Roger Martin du Gard conte l'histoire de la très catholique famille Thibault pendant le 1er quart du XXème siècle. Oscar Thibault, le père, bien qu'ils les aime profondément, se comporte en vrai tyran avec ses deux fils Antoine et Jacques, très différents l'un de l'autre. Antoine, l'aîné est médecin. Jacques de 9 ans son cadet, est mal dans sa peau, complexé par son physique et rebelle aux diktats de son père. Adolescent, il fugue, ce qui lui vaut d'être mis en pension dans une institution pour jeunes difficiles dont s'occupe son père. Il devient un militant socialiste et surtout pacifiste, contre la guerre qui éclate en 1914 tandis qu'Antoine, totalement absorbé par son travail reste longtemps aveugle face des événements de son temps.
Ce fut LE roman de mon adolescence! Découvert sur les conseils d'une camarade de classe, ce roman fleuve m'a littéralement happée durant mon année de 1ère au lycée. Ce fut le livre qui contribua à me forger un l'esprit critique, qui m'amena à des questionnements sur la vie, l'amour la politique......
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J'avais lu partiellement ce long roman au collège et je viens de le relire en intégralité, longtemps après, avec plaisir. le style est des plus classique et on se laisse emporter par cette saga familiale.
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Que du plaisir ! Un classique de la littérature oublié aujourd'hui alors que l'on a bien ici quelqu'un qui a inspiré Pierre Lemaitre lui-même. Plus d'une fois j'ai pensé à lui.

Si les deux premiers romans se suivent et se penchent surtout sur Jacques, j'ai été surtout happé par le troisième, la belle saison.

N'ayons pas peur des mots, un des plus beau roman d'amour. Je le mets à côté de la faute de l'abbé Mouret de notre Emile Zola.

Antoine est le personnage qui prend de l'ampleur et que l'on a envie de suivre, le voir s'opposer au père. On le voit déjà ici grandir grâce à Rachel qui le sort de sa zone de confort.
Cette dernière est d'ailleurs très moderne. Il faudrait remettre en avant rien que ce tome qui peut se lire complètement à part.

Vivement la suite !
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La grande oeuvre romanesque « les Thibault a valu à son auteur le prix Nobel en 1937. Cette oeuvre diversement apprécier à son époque divise encore actuellement ses lecteurs. Les critiques sont toujours les mêmes : écriture trop classique, thème exposé sur un ton docte et j'en passe. Pour une fois je voudrais m'éloigner de la guerre des modernes et des classiques qui depuis mon adolescence, dépassé depuis longtemps, m'a toujours semblée stupidement stérile, aussi bien en peinture, qu'en musique, qu'en écriture. Il est vrai que ces romans sont écrit sur un style classique, et alors est ce parce qu'on est par exemple en période beat generation que l'on doit écrire comme Kerouac, qu'en période impressionniste que l'on ne pouvait pas peindre des chef-d'oeuvre classiques. Non bien sûr. le thème même de l'affrontement de deux mondes sur le long du roman y gagne même en clarté. Il ne faut pas oublier la longueur.
En tout cas dans ce premier tome regroupant cinq des romans nous faisons connaissance avec les personnages principaux. D'abord les deux frères, Antoine plus proche du père et Jacques l'idéaliste. le père grand bourgeois, fervent catholique qui veut faire oeuvre en créant un centre de rééducation de la délinquance juvénile, ainsi qu'on le dirait aujourd'hui. Centre dans lequel sont testé ses méthodes. Il y a aussi la famille Fontanin de confession protestante.
Les caractères des deux frères sont marqués par leur père. L'un veut suivre son exemple en devenant médecin, il est travailleur acharné, l'autre est comme nous l'avons déjà dit un idéaliste qui cherche à fuir son père. Un grand livre ou s'affronte deux visions du monde Dans un seul but gangé quoi qu'on l'en dise l'amour du père.
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Un des 1ers livres que j'ai lus , j'avais 12 ans !
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Les Thibault est une grande saga famiale composée de huit tomes, découpés en trois volumes pour la parution en poche chez Folio que j'avais terriblement envie de découvrir depuis plusieurs années, et l'été étant propice aux lectures de romans fleuves, je les ai acquis et me suis immédiatement mise à la lecture du premier volume.

Et comme j'ai bien fait car j'ai adoré ce premier tome qui m'a enthousiasmée et dont je suis venue à bout en quatre petits jours alors qu'il fait près de 900 pages et m'a conforté dans mon idée de lire les tomes 2 et 3 en août et en septembre !

À travers les destinées de deux familles bourgeoises, les Thibault et les Fontanin, Roger Martin du Gard évoque la France de la Belle Époque qui va sombrer dans le premier conflit mondial.

L'ensemble du cycle est surtout centré sur les deux fils du riche notable catholique Oscar Thibault, deux frères que tout oppose : Antoine, l'aîné, médecin sûr de lui, esprit rationnel et plutôt conformiste, et son cadet de neuf ans, Jacques, idéaliste et tourmenté, en révolte contre les valeurs de la société bourgeoise puis militant socialiste.

Mais l'amitié de Jacques pour Daniel Fontanin introduit en contrepoint la famille de celui-ci, de confession protestante. Les deux premiers volumes le cahier gris et le pénitentier voient Jacques et Daniel passer de l'adolescence à l'âge d'homme, tandis que les suivants s'élargissent aux vicissitudes et hypocrisies de la vie bourgeoise, à l'ébranlement religieux et moral de ce début de XXe siècle, faisant de ce roman, une fresque sociale.

Héritier de la tradition naturaliste Roger Martin du Gard brosse un tableau sans complaisance de la société tout en mettant au premier plan le vécu et les pensées des protagonistes, saisis avec une grande finesse psychologique dans le tissu des détails qui font le quotidien.

Si l'organisation de cette grande fresque suit chronologiquement la vie et l'évolution intellectuelle et affective des héros, entourés d'une galerie de personnages secondaires variés et bien brossés, ses différentes parties permettent à l'auteur, athée et matérialiste, d'aborder des questions éthiques, sociales, politiques ou idéologiques.

Autant de points très finement traités qui m'ont vivement intéressée et fait que je n'ai pas pu lâcher ma lecture, toujours pressée d'y retourner. J'ai adoré les personnages d'Antoine bien moins lisse et conservateur qu'il n'y paraît au premier abord et madame Fontanin, mère aimante, empêtrée dans un mariage malheureux et je suis vraiment curieuse de voir le sort qu'a prévu pour eux l'auteur.

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Le roman est héritier d'un réalisme littéraire qui cherche à donner à voir au lecteur une réalité objective mais vivante dans un monde marqué par les clivages des classes sociales et des confessions religieuses : un narrateur extradiégétique et omniscient présente au lecteur les scènes qui se suivent les unes les autres avec ce qu'il faut de descriptions des visages qui trahissent des émotions, quelques épanorthoses qui sont autant de tentatives de solliciter l'acuité du lecteur pour rendre réelle la réflexion des personnages, des discours directs pour rendre le récit vivant et réaliste, des descriptions de lieu (la maison des Thibault, l'appartement d'Antoine, la maison de Fontanin, l'appartement de Jacques…) pour créer des images chez le lecteur et lui donner la possibilité de voir les événements du récit, des focus successifs sur chaque personnage (la fugue à Marseille, la visite de Thibault père chez le prêtre, la vie du médecin Antoine) pour poser un caractère, passer sous silence des personnages qui réapparaîtront plus tard (la vie d'Antoine), des scènes épiques (l'agonie de Thibault, la visite de Thibault chez le prêtre, la réunion au sujet de Jacques)… le fond est également héritier de ce réalisme littéraire : les classes sociales y sont clairement représentées sans possibilité de mélange entre elles, le récit s'attache à l'évolution de la famille Thibault avec une importance particulière portée au respect des conventions religieuses et morales. Enfin, les marques de l'époque sont visibles (les traits « sémites » de tel personnage, le marquage des différences entre protestants et catholiqes, le prêtre directeur de conscience, la joie de vivre africaine, etc), avec toutefois, comme dans "Jean-Christophe" (de Romain Rolland), quelques allusions à une certaine modernité de sujets (l'homosexualité, l'opinion offensée des Fontanin sur une maladresse de Jacques qui tend à limiter l'éducation des femmes par inutilité sociale, l'attrait de la vie en Afrique, l'euthanasie). Somme toute, le mode d'écriture se rapproche des conceptions classiques : des personnages nobles font preuve de noblesse d'âme. C'est donc sans grande surprise que l'on suit les aventures de la famille , mais enfin, le tout se lit sans déplaisir. Il faut noter deux passages particulièrement plaisants Entre ces deux passages qui encadrent les romans du tome, on s'ennuie sans déplaisir à approfondir ses connaissances de ces personnages très comme il faut dans une société bien figée… Se pourrait-il que le bouleversement de la guerre fasse éclater cette société si rigide…
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Je me suis attaqué à ce pavé pour prendre connaissance de cette grande saga romanesque de Roger Martin du Gard. 900 pages plus tard, je peux dire que si la lecture est fluide et aisée, les personnages facilement attachants et le style bien tenu, il manque encore quelque chose pour que cela devienne un "très bon" livre. Cela reste néanmoins agréable à lire quand on veut passer le temps. Un très grand livre : non, un excellent page-turner : oui !
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