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Les Thibault - Intégrale tome 1 sur 5
EAN : 9782070304325
875 pages
Gallimard (09/10/2003)
4.1/5   415 notes
Résumé :
À travers les destins de Jacques Thibault, idéaliste et révolté, et d'Antoine, sérieux, conservateur, deux frères que tout oppose, Roger Martin du Gard nous entraîne dans une vaste fresque sociale et historique.
Dans une famille déchirée par l'autorité d'un père égoïste et brutal, le jeune Jacques vit une amitié passionnée avec Daniel de Fontanin ; la découverte de leur correspondance conduira au drame, tandis qu'Antoine, partagé entre la tendresse qu'il port... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (31) Voir plus Ajouter une critique
4,1

sur 415 notes
Chez les Thibault, Oscar le patriarche, catholique pratiquant - voire bigot -, finançant des bonnes oeuvres afin d'assurer son salut -, dirige d'une main de fer ses affaires. La même philosophie s'applique à ses deux fils, l'aîné Antoine, de caractère assez souple est devenu médecin, mais Jacques de neuf ans son cadet, qui n'a pas connu sa mère, morte en le mettant au monde, est plus ombrageux et sensible. le patriarche veut le contraindre et forger son caractère, surtout après la découverte d'une passion amoureuse avec Daniel de Fromantin, un camarade de classe, d'une famille protestante. Après une fugue des deux jeunes gens, décision est prise d'envoyer Jacques dans l'institution que Thibault père a créée. Un etablissement qui s'apparente plus à une maison de correction qu'à une école de la vie. Quelques temps plus tard, les deux frères vivent sous le même toit et vont découvrir chacun les émois amoureux et forger également leur avenir, Jacques trouvant plus difficilement sa voie...

Une fresque familiale autant que sociale, c'est ce que propose les Thibault. Une peinture de moeurs dans laquelle Roger Martin du Gard n'hésite pas à aborder les dessous de la grande bourgeoisie et les méthodes d'éducation particulierement cruelles du père alors qu'il pense bien faire, mais également nombres de problématiques liées à la sexualité. Avec les amours interdites entre Jacques et Daniel - qui déclenchent la décision du patriarche - mais également l'adultère que subit Mme de Fromantin, la libération sexuelle de Daniel qui fréquente les cabarets et les femmes légères lorsqu'il devient peintre, la perversion narcissique dont est victime une des protagonistes, et même l'inceste et la pédophilie. Autant de thèmes que Martin du Gard aborde au travers du destin de ces héros et qui pouvaient être novateurs et peu traités dans les années 1904 - 1914.
Quelques bémols néanmoins, avec pas mal de longueurs, des maladresses avec des retours en arrière un peu confus pour introduire de nouveaux personnages, un ton quelque fois trop emphatique, mais le tout est sauvé par l'épaisseur des personnages. Deux des tomes m'ont plus touchée, le pénitencier et la consultation, deux opus qui se concentrent sur Jacques pour le premier et Antoine pour le second.
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Roger Martin du Gard nous fait vivre les moeurs d'une famille bourgeoise à travers une vaste chronique historique couvrant la période 1905-1918.
Les personnages n'osent pas se monter leurs sentiments. Jacques, le jeune fils, se rebelle, se fâche avec son père, s'oppose à son frère.... A travers le destin de cette famille nous assistons au début et au déroulement de la 1ère guerre mondiale.
En effet, cette oeuvre peut être décourageante par sa taille mais c'est le seul reproche que l'on puisse lui faire. C'est un classique remarquablement bien écrit avec des mots simples mais choisis avec un soin inégalable. Tous les aspects y sont abordés : l'amour homme-femme, frères, père-fils, l'amitié, l'honneur, le patriotisme, l'engagement politique, la jalousie, le travail, l'éducation et j'en oublie certainement.
C'est vraiment remarquable comment l'auteur parvient à faire vivre ces Thibault dans notre esprit et à nous rendre leur destin passionnant, que ce soit leurs idées ou leurs amours. Et puis au-delà de ces deux frères c'est tout un monde qu'on découvre.
C'est une oeuvre romanesque de très grande ampleur.
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Il y a bien trop longtemps que je ne m'étais pas lancée à l'assaut d'un classique français... J'ai profité de la toute nouvelle réédition des "Thibault" chez folio pour me lancer dans cette saga fleuve que je me souviens avoir vu trôner dans la bibliothèque de mes parents dans une édition de poche qui fleurait bon les années soixante-dix de leur adolescence et que ma mère se souvient encore avoir adoré.
Je ne savais presque rien de cette somme romanesque si ce n'est qu'elle avait permis à son auteur, Roger Martin du Gard, d'obtenir en 1937 le prestigieux Prix Nobel de Littérature, souvenir vague d'une chronologie de l'Histoire Littéraire Française du XX°siècle apprise du temps de la fac... Quant à l'adaptation de 2003, j'étais sans doute trop jeune pour y tomber.
Je n'en savais presque rien, donc, mais son statut de classique un peu désuet soudain réédité m'a happée tout comme ses nouvelles couvertures et son résumé qui m'a évoqué les grands romans du XIX°siècle que j'aime à la folie.
Il va sans dire que j'ai dévoré ce premier volume qui couvre les cinq premiers livres de la saga, qui court du "Cahier Gris" à "La Sorellina", neuf cent pages ou presque dégustées avidement mais si rapidement que je me refuse à lire immédiatement la suite. le plaisir, il faut savoir le faire durer.

A l'orée de convoquer l'intrigue et les personnages de ce roman splendide, je me sens toute petite soudain. Il me paraît soudain bien difficile et un rien présomptueux de prétendre esquisser ici et intelligemment mes impressions après la découverte, la dévoration de ce roman qui emprunte autant au roman historique qu'à la saga familiale, autant au roman d'idée qu'à la fresque sociale... Je vais tout de même essayer...

Paris. 1905.
Oscar Thibault, le patriarche très respecté d'une famille catholique non moins respectée et honorable bout de colère. Son second fils, Jacques, quatorze ans vient de faire une fugue. Dans ses affaires, ses maîtres ont retrouvé un mystérieux cahier gris parcouru des graphies brouillonnes et passionnées de l'adolescent et de son meilleur ami, Daniel de Fontanin, issu quant à lui d'une famille protestante. Nourris de poésie et des élans de cette amitié passionné, les deux jeunes hommes ont décidé de mettre le cap sur Marseille. de là, ils prendront la mer et partiront. Loin.
C'est Antoine, le fils aîné d'Oscar, qui partira à la recherche de son frère et de son ami. Si Jacques est un rebelle, son frère est tout autre. de neuf ans son aîné, le futur médecin est un être raisonnable, patient et qui semble faire la fierté de ce père distant et sévère qui ne comprend rien à son cadet. Entre les deux frères, que cette froideur aurait pu rapprocher, ne réside qu'une affection distante, timide... Ce qui explique peut-être l'élan déraisonné qui pousse Jacques vers Daniel et les siens, dont la famille n'a pourtant rien d'enviable entre un père coureur et absent, une mère douce et bafouée, une petite soeur un peu maladive...
Cet épisode de la fugue, pour dérisoire qu'il paraisse va marquer en réalité et à jamais les destinées des deux familles, Thibault et de Fontanin, car il a va cristalliser brutalement et questionner les énergies familiales à commencer par le lien entre Jacques et Antoine. de la fugue aussi viendra l'entrée des Fontanin dans le monde des Thibault, tous en sortiront changés.
Au fil du roman, on marche ainsi dans les pas de cet Antoine si raisonnable qui vacillera pourtant pour la belle Rachel, de Jacques l'écorché vif et de leur père si taiseux. On se prendra d'amitié pour la grave Madame de Fontanin, on s'éprendra du charme froid du beau Daniel avant de s'agacer, on aura autant de peine que d'admiration pour Jenny, Gise et Nicole. Les destins de tous ces personnages construits si finement n'auront de cesse de se croiser des années durant tandis qu'autour d'eux le monde est en train de changer, tandis que L Histoire est en marche et si Jacques embrasse le changement de toutes ses forces, s'il l'étreint aussi fougueusement que possible, cet embrasement n'est pas sans effrayer Oscar et Antoine...

J'ai tout aimé dans ce premier volume, de l'écriture classique mais incroyablement riche et maîtrisée de Roger Martin du Gard, de la peinture si fine de toute une société en train de mourir... Ou de changer aux personnages si complexes et à tout ce qu'ils traversent, des profondes mutations sociétales à leurs relations les uns aux autres.
Bien sûr oui qu'il me tarde déjà de les retrouver et qu'ils me manquent, les deux frères surtout.
Un bon classique, décidemment, ne déçoit jamais, au contraire.
Vivement la suite.
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Depuis le temps que j'en avais envie ! Voilà c'est chose faite , et je ne suis vraiment pas déçue . Parus entre 1922 et 1928 les 5 premiers romans de cette saga romanesque couvrent une période allant de 1905 à fin 1913. On y fait la connaissance de deux frères Antoine l'aîné et de Jacques Thibault son cadet de 10 ans. Orphelins de mère ils sont sous la férule de leur père , membre de l'institut, catholique vindicatif et engagé. Cet homme autoritaire, orgueilleux, ne supporte aucune contradiction , et impose à ses fils sa propre vision d'un monde bourgeois englué dans une bondieuserie qu'il juge de bon aloi. Si Antoine vaille que vaille supporte le caractère de son père dont on retrouve chez lui la volonté et l'orgueil de la réussite, il n'en est pas de même pour Jacques ,le cadet, à la sensibilité exacerbée et qui ,pour attirer l'attention et l'affection de son père, est par principe en rébellion constante. le cahier gris est consacré à Jacques ce jeune garçon à la recherche d'une amitié , d'une complicité qui lui permettent de "survivre" dans ce monde hostile. Il va faire la connaissance de Daniel Fontanin. Une amitié passionnelle va bientôt les unir; devant l'incompréhension de son père et des pères de son internat ils fuguent .La famille Fontanin attire Jacques. Il y trouve affection, tolérance, complicité familiale. Mais aux yeux de son père c'est intolérable ils sont protestants ....
La vie de Jacques est donc vouée à la solitude . le pénitencier en est la triste narration. Puis les beaux jours reviennent La belle saison se consacre d'avantage au devenir d'Antoine le médecin qui va découvrir la vie et l'amour avec Rachel. On retrouve Antoine établi, installé dans la consultation et enfin Jacques devenu romancier dans La Sorellina qui rentre à Paris au chevet de son père mourant.
Comme dans toute saga certaines pages ont moins retenu mon attention que d'autres mais elles ont toutes leur raison d'être et ces romans se lisent avec facilité. Bien sûr l'écriture nous semble traditionnelle mais la densité de certains pages vaut largement le détour. Derrière l'histoire des Thibault c'est l'histoire d'une époque, d'un mode de vie et de pensées appelé à disparaître , d'un monde qui est sur le point d'imploser et qui n'en a pas conscience . la génération de Jacques est celle qui va partir au front quelques mois plus tard ....
Cette saga vaudra à Roger Martin du Gard de recevoir le prix Nobel de Littérature en 1937.
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Je n'avais jamais encore pris le temps de lire les huit tomes de cette longue chronique familiale qui faisait référence auprès de nos professeurs, dans les pensionnats religieux de mon adolescence, et, pour cette même raison certainement, je m'imaginais un roman d'initiation et d'édification pour jeunes gens de bonnes familles, aussi moralisateur et bien-pensant que trop pesant d'atmosphères surannées.

Et il est vrai que ces adolescents qui se vouvoient (entre garçons ou entre filles, comme d'un sexe à l'autre), qui parlent et se comportent comme des adultes, bref, qui n'ont pas encore constitué socialement un monde à part, avec ses codes et ses valeurs ; que la religion socialement et culturellement omniprésente, jusque dans la virulence des anticléricaux ; que les débats sur Dieu ou la science ou sur les moyens et les fins du socialisme révolutionnaire (qui, s'ils n'ont rien perdu de leur justesse et de leur pertinence, font quand même aujourd'hui un peu resucée), tout cela nous renvoie à des temps révolus, à cette vieille société bourgeoise et cléricale qui prolonge le dix-neuvième siècle au tout début du vingtième, avant le grand choc des deux guerres mondiales. Mais, nonobstant ces marques un peu désuètes, on a vite fait de se laisser gagner par l'assiduité et la familiarité qui font tout le charme des séries télévisées modernes. On se laisse alors porter par ce temps long… qui ne coule pourtant guère que sur une dizaine ou une douzaine d'années, creusant du coup d'autant plus profondément son lit et s'étalant à l'aise dans la sensibilité du lecteur. Car il ne s'agit pas du temps collectif et historique qui traverse les générations (même s'il sinue ici au milieu des écueils et des événements d'une période particulièrement tragique de notre histoire), mais d'un temps ou d'une durée intime qui va, pas à pas, au rythme de notre vie à chacun. Aussi ne faut-il pas chercher de rebondissements dans l'action et les aventures extérieures ; mais plutôt se laisser gagner par le subtil développement des émotions, des états de conscience et de tout ce qui fait le tissu personnel des personnages. Roman psychologique donc, plus qu'historique ou social… malgré son intérêt documentaire aussi, par exemple sur l'état d'esprit dans les années de la Grande Guerre.

Les Thibault : deux frères, Antoine et Jacques, neuf ans d'écart, jeunes pousses vigoureuses qui, chacune à sa façon, cherchent l'air et la lumière dans l'ombre asphyxiante d'Oscar, le patriarche, grand bourgeois catholique et dévot (mais aussi lettré), obsédé d'ordre et de respectabilité, dans ses activités sociales comme dans sa vie familiale ou sa philosophie de la vie. L'aîné, jeune médecin promis à une brillante carrière, solide, raisonnable, positiviste ; Jacques, le cadet, écorché vif, idéaliste et anarchiste, rêvant d'une grande oeuvre littéraire et d'un monde utopique. Deux frères que nous suivons du sortir de l'enfance jusqu'aux grandes décisions qui jettent les fondations de l'âge adulte ; dans cette période charnière et clé où se soldent et parfois se consument tous les destins… On y retrouve tout : les troubles, les révoltes et les grands dangers de l'adolescence ; le passage de frontière, de la clôture familiale à la société ouverte ; les premiers tâtonnements qui fraient les chemins de vie définitifs ; les confrontations et les collusions avec les règles du jeu ambiantes ; l'effondrement, à la mort du père, d'un mur qui est à la fois prison et rempart ; le poids des choses et la charge des autres qui lestent de responsabilités écrasantes les élans et les ivresses de la liberté toute neuve ; les rêves ou les projets personnels, brutalement rabattus par les vents de l'histoire ou les avaries du corps et qui sont contraints de se poser en catastrophe au sol des réalités, quand ils ne viennent pas simplement s'y fracasser ; les enthousiasmes et les certitudes bientôt échaudés par l'expérience et les doutes ; mais les idéaux et les espoirs aussi, qui refusent de plier à la logique et aux accommodements du réel… Et tout cela, bien sûr, au milieu du ballet des amours, des rencontres, des ruptures, des souffrances, des naissances, des maladies, des morts, des tâches, des obligations et des engagements, des interrogations sans fin et des possibles envisagés ou regrettés, et qui sont comme des linéaments de vies ou de mondes parallèles…

Car il faut dire que, fouillés, analysés, décapés par ce fin psychologue qu'est Roger Martin du Gard, les personnages (et pas seulement les deux héros) apparaissent à nu dans leur spontanéité et leur complexité : ingénus, bruts, transparents, authentiques jusque dans leurs contradictions. Naturellement (à focaliser ainsi sur les âmes… et dans une langue châtiée, domestiquée, sublimée par la même ascèse que les corps et les moeurs qu'elle décrit), il y a beaucoup d'âmes pures et généreuses dans cette galerie de portraits… attachantes et agaçantes comme sont les figures de saints des histoires pieuses ! Mais, même les personnages les plus rébarbatifs (comme le vieux tyran domestique ou l'incorrigible séducteur-escroc Jérôme de Fontanin), éclairés de l'intérieur, finissent par révéler une complexité ou une logique de construction qui les sauve malgré eux et malgré tout. J'ai particulièrement apprécié, de ce point de vue, le récit de la lente et pathétique agonie du père Thibault. Mais cette même lorgnette psychologique, appliquée cette fois aux situations socio-historiques, nous découvre aussi, sous le mécanisme des conjonctures et des rapports de forces, l'état et l'évolution de ce que les historiens appellent les « mentalités » et qui ne sont rien d'autre que les facteurs et les enjeux humains pris dans la tourmente des événements. Au moment où, un siècle après, nous commémorons la première guerre mondiale, on retrouve, "comme si on y était", les espoirs, les angoisses, les débats, les souffrances et les drames des contemporains. D'autant plus vifs et communicatifs qu'ils perdent leur anonymat et leur éloignement en étant ici incarnés et individualisés (L'Été 14 : un des tomes les plus denses, où la petite histoire rejoint la grande).
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Citations et extraits (60) Voir plus Ajouter une citation
« Enfin, si tu en crois un ami fidèle jusqu’au trépas, qui a beaucoup vécu parce qu’il a beaucoup rêvé et beaucoup souffert ; si tu en crois ton ami qui n’a jamais voulu que ton bonheur, il faut te répéter que tu ne vis pas pour ceux qui ne peuvent te comprendre, pour le monde extérieur qui te méprise, pauvre enfant, mais pour QUELQU’UN (moi) qui ne cesse de penser à toi, et de sentir comme toi et avec toi sur toutes choses !
« Ah ! Que la douceur de notre liaison privilégiée soit un baume sacré sur ta blessure, ô mon ami.

« D ».
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On obtient tellement davantage par la persuasion !
- Vraiment ? fit Antoine.
Le directeur eut un fin sourire, et mit de nouveau la main sur l’avant-bras d’Antoine :
”Entendons-nous, avoua-t-il. Ce que j’appelle la persuasion, j’aime mieux vous en prévenir tout de suite, c’est la privation de certains aliments. Nos petits sont tous gourmands. C’est de leur âge, pas vrai ? Le pain sec, docteur, a des vertus persuasives absolument insoupçonnées...
(...) il est essentiel de ne pas isoler l’enfant que l’on veut convaincre, non ! C’est dans un coin du réfectoire qu’il faut lui faire manger sa croûte de pain rassis, à l’heure du meilleur repas, celui de midi, avec l’odeur du bon ragoût qui fume, avec la vue des autres qui se régalent.
Le pénitencier.
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Elle se rappela, jeune mariée, ces dîners d’affaires, imprévus et urgents, dont il revenait au petit jour, pour s’enfermer dans sa chambre et dormir jusqu'au soir. Toutes les lettres anonymes qu’elle avait parcourues, puis déchirées, brûlées, piétinées, sans parvenir à atténuer la virule du venin ! Elle avait vu Jérôme débaucher ses bonnes, une à une enjôler ses amies. Il avait fait le vide autour d’elle.
Le cahier gris.
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Ludwigson venait d’arriver...En smoking, debout près du bar, le canotier sur la tête, il causait avec la mère Packmell et Marie-Josèphe dont il maniait familièrement le sautoir. Mais sans en avoir l’air, de son regard dormant qui glissait sous ses paupières de tortue et qui, par instants, s’abattait sur quelque chose ou sur quelqu’un comme un coup de canne plombée, il inspectait la salle.
La belle saison.
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La vie, on sait bien ce que c'est : un amalgame saugrenu de moments merveilleux et d'emmerdements.
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Discours de Roger Martin du Gard pour le prix Nobel (1937).
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