Quel courage il fallait — ou quelle désespérance ! — pour partir sur des mers inconnues sans moyen fiable de calculer sa position !
Les romans « historiques » se contentent parfois de transposer nos préoccupations dans un décor du passé plus exotique. J’ai cherché au contraire à être aussi fidèle que possible à l’histoire du XVIIe siècle, y compris à la manière de penser des gens de l’époque. Privilégiant l’esprit à la lettre, j’ai pourtant choisi d’utiliser une langue moderne. Le français de la fin de la Renaissance est encore très différent du nôtre. Tout en comprenant très bien que d’autres auteurs effectuent un choix différent, j’ai préféré ne pas créer une distance artificielle entre les personnages et les lecteurs.
Quel malheur de passer pour un homme aux yeux de celui qui m’attirait si fortement !
Je souriais toute seule en rêvant à des humains amicaux qui nous offriraient des fruits inconnus et nous conduiraient dans des maisons couvertes de fleurs... Ces rêves me délivrèrent de l’attitude que, sinon, j’aurais prise malgré moi, avec le regard honteux et le pas pressé d’un indiscret.
Comment se faisait-il qu’un pays aussi riche produise autant de mendiants ? Etait-ce l’or des Amériques qui avait concentré toutes les richesses en peu de mains, rendant le peuple encore plus pauvre ?
La différence de statut entre les hommes et les femmes ne s’explique au départ que par la force physique supérieure des hommes. Ensuite, elle a été maintenue grâce à toutes sortes d’inventions masculines : pas d’instruction pour les femmes — car le savoir aide à devenir autonome —, interdiction d’exercer un métier valorisant, idéalisation du rôle de mère et d’épouse, et toutes sortes de théories plus ou moins stupides, y compris religieuses...
Il lui fallait un critère de comparaison ; il a décidé que ce serait la taille. L’homme est plus grand que la femme, il a un crâne plus volumineux, etc. Selon lui, ce sont autant de preuves que le masculin est supérieur au féminin. Arrivé à la poitrine, il s’est heurté à un problème : elle est plus développée dans sa version féminine... Qu’à cela ne tienne !
L’homme est une créature extraordinaire, dans le bien comme dans le mal.
N’oublie jamais que le moindre péché permet à Lucifer de s’engouffrer en toi et ensuite de te hanter.
Quelle libération de retrouver un usage efficace à mes mains ! Quel soulagement de dépenser sans dégâts l’énergie sauvage accumulée par trop de souffrances ! Et quelle euphorie d’apprendre à me défendre contre des agresseurs potentiels !