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3,77

sur 1457 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
« L'Empreinte » est un récit édité chez Sonatine et il est tout sauf un bréviaire où l'auteur brandit une vérité indivisible et faconde. Ce récit est celui d'une femme qui s'interroge sur les fils qui relient une affaire de meurtre d'un jeune garçon, par un dénommé Ricky Langley, avec son histoire intime d'enfant abusée par un membre de sa famille. Nous tissons ici les liens du transgénérationnel. de ce qui subsiste en nous après un traumatisme aussi effroyable que celui du viol d'un(e) enfant. « L'Empreinte » est signé Alexandria Marzano-Lesnevich. Retenez bien ce nom car il porte en germe les promesses d'un talent d'écrivaine hors norme. Au croisement du genre autobiographique, de l'enquête d'investigation, mais aussi réflexion sur la justice, sur le droit, sur la tentative toujours vaine de trouver LA vérité là où ne subsiste, le plus souvent, que des flashs de lumières au coeur des ténèbres. Alexandria Marzano-Lesnevich sonde l'âme humaine en cherchant à comprendre ce qui a pu conduire son grand père à abuser d'elle alors qu'elle n'était qu'une enfant. Ce qui la conduit à cette autre affaire de pédophilie, celle de l'assassinat de Jeremy, 6 ans, par un jeune homme, Ricky Langley. L'autrice remue les tréfonds de son histoire personnelle qui rencontre son désir de mettre des mots sur ce qui est par définition innommable. Étudiante en droit à Harvard, elle explique la mécanique, les rouages de l'appareil judiciaire qui broie tout afin de transformer un récit en vérité selon les stricts lois du code pénal. La vérité n'est pas purement diaphane, elle est aussi faite de pointe d'opacité. On y parle de la peine de mort, de la souffrance des victimes de pédophilie. On scrute aussi les erreurs de la machine judiciaire ou bien encore des centres de soins pour les personnes souffrant de troubles psychiques. le style d'écriture est ciselé, précis, sublime. La fulgurance de cette plongée dans la psyché des différents protagonistes de cette histoire est vertigineuse. On ressort de cette lecture où il est beaucoup question de deuils, de souvenirs douloureux, de traumatismes, de façon assez surprenante, avec ce sentiment que la vie reprend le dessus, qu'elle triomphe et se sublime même face aux pires épreuves que l'on puisse nous infliger. On suit l'évolution de son ressenti de femme abusée, alors qu'elle n'était qu'une enfant, et qui reprend possession peu à peu de son corps et de son désir de vivre avec ce passé sans qu'il n'occulte l'intensité du présent et les promesses de l'avenir. J'ai été happé, emporté par le cours de cette histoire et le talent d'une écrivaine dont on n'a pas fini d'entendre parler. Un grand livre assurément !
Lien : https://thedude524.com/2019/..
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Étudiante en droit, Alexandria démarre un stage dans un cabinet d'avocats défendant des condamnés à mort. Cela correspond à ses convictions, elle est farouchement opposée à la peine de mort. Or, dès le premier jour, sa position change totalement en visionnant la confession de Rick Langley, un pédophile qui a tué un enfant de six ans.


Effondrée par sa réaction, Alexandria enquête sur cette affaire. Elle ne laisse aucun aspect de côté. Elle lit toutes les pièces, toutes les retranscriptions, va sur les lieux, etc. Elle a besoin de comprendre pourquoi elle réagit ainsi. Cette quête va l'autoriser à laisser remonter son passé. Et cela ne va pas être sans douleur.


Il y a un peu plus de dix ans, je lisais énormément de livres sur des affaires judiciaires. Lorsque je lis des thrillers et des suspenses psychologiques, j'arrive à prendre de la distance. Je suis capable de lire des scènes très dures ou violentes, quel que soit le crime commis. Je suis une fan, par exemple, de Karin Slaughter, qui va, certaines fois, très loin dans les descriptions.


Lors de ma lecture de L'empreinte, je n'ai pas su prendre ce recul. Cette lecture a été extrêmement douloureuse pour moi. J'ai ressenti une souffrance morale et physique. J'ai réagi de façon épidermique au passé de la narratrice. Ce que j'ai ressenti va au-delà de l'empathie, c'est une identification très forte.


Cela démontre que c'est un livre qui transmet de manière très forte, non seulement les faits, mais aussi les sentiments qu'ils soient connus par le personnage ou plus en profondeur. J'ai envie de dire que si vous êtes un survivant d'atrocités, ce livre risque de vous remuer très fortement.


Ce n'est pas la narratrice qui me contredira, mais certaines situations font que certaines informations nous échappent. Je pense que je n'avais pas fait attention au terme d'autobiographie dans le résumé.



L'auteure indique toutes les sources de son enquête, explique de quelle manière elle les a utilisées et interprétées. C'est un travail phénoménal et magistral, tout en étant, je pense, une forme de thérapie pour Alexandria Marzano-Lesnevich. C'est ce qui lui a permis de libérer sa propre parole. Ces recherches et ses réflexions montrent qu'il y a plusieurs façons d'analyser une situation et des faits. Mais aussi que notre vécu influence notre lecture d'une affaire.



En ce qui me concerne, j'ai lu ce livre de manière viscérale.


La suite sur mon blog.
Lien : http://www.valmyvoyoulit.com..
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Je me dis souvent que la réalité dépasse la fiction et qu'il suffit de savoir la raconter.
Le récit littéraire que nous fait Alexandra Marzano-Lesnevitch en est un brillant exemple, reprenant aux origines une affaire criminelle de pédophilie et de meurtre d'enfant qui fait résonance avec son propre vécu de violence sexuelle au sein de sa famille.

L'auteur possède une précision de légiste pour remettre en scène les faits, par un gros travail de documentaliste. Sous sa plume minutieusement descriptive et explicative, un geste criminel devient une réalité du coin de la rue, avec cette impression de proximité qui n'existe pas dans un fait-divers distancié par les filtres des médias.. le lecteur vit l'événement au plus près des protagonistes, en s'immergeant dans leur vécu. Elle imagine et suppute en littéraire mais toujours sans artifice romanesque.

On peut peut-être regretter une tendance à la redondance, qui alourdit sans raison, et un parallèle un brin alambiqué entre sa propre expérience de la pédophilie et l'affaire criminelle. Mais elle tente avec le plus d'honnêteté possible de recréer à la fois ses propres souvenirs et le vécu d'un autre. Elle y réussit si bien que le livre est beaucoup plus un traité de psychologie qu'un récit judiciaire.

Ce livre en psychothérapie pour l'auteure? Elle s'y emploie avec conviction pour évoquer les ravages des secrets de famille et des non-dits sur la construction d'un enfant et sur la psyché de l'adulte devenu.

Un fait criminel et un traumatisme personnel imbriqués dans un numéro d'équilibriste entre journalisme et biographie, fiction et documentaire, construit avec intelligence et sensibilité.
Implacable!
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Inconstestablement, "L'empreinte" qui est l'oeuvre d'une certaine Alexandria Marzano-Lesnevich, est un des gros événements de cette rentrée littéraire de l'hiver 2019 tant il n'y a pas un média qui n'en a pas parlé depuis janvier dernier..

Et devant la réaction de notre rédactrice Born to be a livre qui l'a totalement dévoré...
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Cette lecture m'a un peu laissée sens dessus dessous. J'ai été bouleversée par la force et la détermination de l'auteure : il est clair qu'il lui était vital d'écrire ce livre.

Pour cela, elle a mené un minutieux travail au long cours de reconstitution du parcours de Rick Langley, un jeune homme qui après avoir attouché plusieurs enfants, finira par en tuer un et sera alors condamné à mort, puis à la perpétuité. Comment en est-il arrivé là ? Comment l'a-t-on laissé en arriver là ?

En parallèle, c'est un autre travail de reconstitution qu'effectue l'auteure : celui autour de sa propre vie, sa propre enfance, souillée par des abus à répétition et un silence délétère de la part de sa famille à ce sujet.

Ce chassé-croisé entre autobiographie/autofiction et enquête/reconstitution est assez inédit et donne un livre qui sait nous embarquer au coeur de l'émotion tout en s'appuyant sur des faits. La rationalité est une arme, une armure parfois, mais quand on touche à la pédophilie, à la misère sociale et à la justice, elle est nécessaire pour faire la part des chose.
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Si Alexandria Marzano-Lesnevich choisit un bureau d'avocats en Louisiane pour faire son stage, c'est entre autres parce que cet état du Sud applique encore la peine de mort (28 exécutions depuis 1977, dont un mineur) et qu'elle y est farouchement opposée. Elle va prendre connaissance du cas de Ricky Langley, pédophile condamné à mort à l'issue d'un premier procès pour le meurtre d'un enfant de 6 ans, Jeremy Guillory, puis à la perpétuité après un autre procès. Les agissements de ce jeune homme résonnent si douloureusement en elle qu'elle trouve alors qu'un tel châtiment serait justifié dans ce cas… en contradiction totale avec ses convictions profondes. Bouleversée, elle va commencer une longue enquête sur Ricky Langley, enquête qui la pousse à une douloureuse introspection sur les événements qu'elle a vécus pendant l'enfance.

Ce formidable récit d'Alexandria Marzano-Lesnevich s'appuie sur ses expériences personnelles et professionnelles et ne peut pas, ne doit pas, je crois, être considéré comme un roman : l'auteure s'en explique dans des « Notes sur les sources », dans un « Prologue », y revient tout au long du récit et dans le détail des « Sources consultées » ; il ne s'agit pas d'une fiction. Les parties autobiographiques sont évidemment à la première personne. Pour ce qui concerne Ricky Langley et les autres personnages, c'est un narrateur à la troisième personne qui nous raconte les faits. le souci d'objectivité de l'auteure la porte à mille lieues du journalisme gonzo et même du nouveau journalisme, me semble-t-il : tout passage reconstitué, condensé, inventé (plus rarement) se retrouve signalé en fin d'ouvrage dans les « Sources consultées » qui font référence aux chapitres concernant Ricky Langley, ses parents, la mère et l'entourage de Jeremy Guillory, les procès ; bref, tout ce qui ne touche pas à la difficile expérience personnelle de l'auteure.

La lecture de cette double enquête est éprouvante : certains passages extrêmement crus, je devrais peut-être dire réalistes et précis, se sont révélés particulièrement dérangeants et durs à supporter. Pourtant, jamais je n'ai senti la moindre volonté de sensationnalisme. L'auteure nous emmène d'une histoire à l'autre, de Louisiane au New-Jersey, de l'enfance à l'âge adulte, avec des retours en arrière qui apportent des éléments nouveaux, une nouvelle vision des choses, une évolution profonde chez les protagonistes, et des questions ; beaucoup de questions perturbantes... Un livre difficile, magnifique et nécessaire.

Merci au Grand Prix des lectrices de Elle et aux éditions Sonatine pour ce livre bouleversant.
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La peine de mort. C'est le thème qui a amené cette lecture. Un thème passionnant et difficile tant il peut signifier et souligner de problématiques sur ce que nous sommes et notre manière de vivre ensemble. Comment avoir foi en l'être humain quand au plus profond de nos coeurs, de nos chairs il nous a brisé, démoli, condamné à la douleur ?
Comment garder son humanité lorsque les sirènes de la vengeance hurlent en nous ?
Alex Marzano-Lesnevich tente de répondre à ces questions dans ce livre. C'est une histoire de vie ou de mort, de survie. Elle doit comprendre.
L'affaire de Rick Langley, condamné à mort pour le meurtre d'un enfant de 6 ans, puis à la faveur d'autres procès condamné à perpétuité, va entrer dans sa vie d'étudiante en droit , viscéralement opposée à la peine de mort. Alors pourquoi, un instant donné, souhaite-t-elle sa mort ?
Elle n'aura alors de cesse d'enquêter sur cet homme et de chercher en elle l'origine de cette sensation.
Ce livre est le témoignage de l'impact entre deux histoires de vie, celle d'une enfant abusée sexuellement et celle d'une enquête sur un pédophile meurtrier, qui ne peut laisser insensible. Entre autobiographie et investigation, l'écriture directe, puissante et bouleversante m'a coupé le souffle. Une véritable claque, un coup de poing. Nous ne sommes que des hommes et des histoires et le droit ne pourra jamais en saisir la complexité.



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Assez friande du genre «document », j'ai été happée dès les premières pages par l'histoire racontée par Alexandria Marzano-Lesnevich.
Ou plutôt par les histoires racontées, car dans ce récit, Alexandria Marzano-Lesnevich entremêle sa propre histoire, celle d'une petite fille abusée par son grand père, avec le récit du meurtre du petit Jeremy Guillory, 6 ans, par un pédophile de Louisiane.
Etudiante en droit à Harvard, et farouche opposée à la peine de mort, Alexandria trouve un stage en Louisiane dans un cabinet d'avocats spécialisé dans la défense des condamnés à mort. Mais devant une vidéo du procé de Ricky Langley, le meurtrier du petit Jeremy, les souvenirs d'enfance de l'auteure refont surface. Elle se surprend à souhaiter la mort de Ricky. Cette histoire la hante.
Elle se jette alors à corps perdu dans l'étude de ce dossier, pour essayer de comprendre;
Un livre à l'écriture efficace, à la manière d'un document journalistique, qui m'a emporté car le sujet m'interpelle.
Voyageant entre la Louisiane et le New Jersey ou à grandit l'auteure, alternant les époques, les histoires se répondent et interrogent le lecteur : sur l'humanité du meurtrier, les causes de sa déviance. Sur la peine de mort, les failles du système judiciaire américain, les failles des prises en charges sociales, médicales et psychologiques. Mais il s'agit également pour l'auteure de « dire », de mettre des mots sur ce qu'elle a vécu, dans une famille où règnent les non-dits, où tout est caché, masqué, tu.
Un témoignage émouvant, d'une grande pudeur, là ou souvent le lecteur reste sur le fil, proche de l'écoeurement, dans l'histoire de Ricky Langley.
C'est pourtant ce dernier sentiment qui me pousse un émettre une petite réserve, car l'écoeurement face au foisonnement de détails, ainsi que quelques répétitions et longueurs, m'ont un peu noyés sur la fin.
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Quel livre ! Tellement prenant, tellement humain.....

Première lecture de 2020 dans le cadre du poche du mois du Picabo River Book Club, j'ai mis du temps à le terminer, parce que j'avais besoin de faire des pauses.... un livre dur, sans concessions, à la croisée de l'enquête et de l'autobiographie mais tellement plus encore....

Une narratrice, deux histoires qui se croisent : celle d'Alexandria, jeune femme dont les blessures d'enfance restent prégnantes étouffées par les non-dits et les secrets de famille et celle de Ricky Langley, pédophile et meurtrier d'enfant.
Lorsque Alexandria tombe sur ce cas pendant ses études de droit, tout son passé remonte et vient bousculer ses intimes convictions.... entre la fervente adversaire de la peine de mort et la petite fille violentée, c'est cette dernière qui prend le dessus, balayant toutes ses certitudes.... Mais en se penchant plus profondément sur le dossier de cet homme, l'incroyable réaction de la mère de la petite victime la bouleverse :

" Même si j'entends le cri de détresse de mon enfant mort,
j'entends, également, l'appel à l'aide de Ricky Langley."

Elle n'aura de cesse que chercher à comprendre et dès lors, en plongeant dans l'histoire intime de Ricky Langley, elle va refaire surgir tout son propre passé, mettant à jour des similitudes troublantes. Une recherche minutieuse en écho pour exorciser la douleur, pour mettre à jour, pour verbaliser tout ce qui a été tu trop longtemps.

Comment ne pas être touchée par les mots crus mais tout en délicatesse qui racontent, qui suggèrent, qui dénouent.... Comment ne pas être bouleversée par l'humanité qui se dégage de ces récits, la justesse du propos qui remet le bourreau à sa place d'homme dans toute sa complexité, à la fois fragile et coupable, l'intelligence de la narration qui tente de comprendre sans pour autant absoudre, qui entremêle en croisant les deux histoires, l'amour et la haine, la compassion et la condamnation....

Il est long et douloureux ce chemin qui mène à la résilience et qui apporte la paix intérieure.... Un livre dur, sensible, essentiel qui met en lumière la complexité de l'homme dans toutes ses contradictions...
Lien : https://chezbookinette.blogs..
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Un billet bien difficile à rédiger pour une fois tant les thèmes abordés sont sensibles. L'empreinte est un récit intense dans lequel l'auteur, Alex Marzano-Lesnevich, entrelace des souvenirs d'enfance et des éléments d'une affaire sur laquelle elle a travaillé alors qu'elle était avocate stagiaire et qui a changé sa vie : le meurtre d'un petit garçon. le cabinet qui l'engage ne défend que des coupables condamnés à la peine de mort. C'est ce qui motive la jeune femme, opposée à cette sentence de tout son être. On lui confie alors le dossier de Ricky Langley, accusé du meurtre du petit Jérémy Guillory, 6 ans.
On découvre au fil des chapitres l'histoire d'une enfance abîmée, celle de l'auteur, dans laquelle silence et non-dits sont destructeurs et qui trouvent un écho dans celle du meurtrier Ricky langley. Il m'a fallu lire à peu près une centaine de pages pour réaliser qu'il s'agissait d'un témoignage et non d'un quelconque thriller… Cela m'a engagée, de fait, différemment dans cette lecture.
La démarche de l'auteur est cathartique. A travers ses recherches pour reconstituer le parcours de vie de Ricky et ce qui le conduira au passage à l'acte sur la personne du petit Jérémy, Alex cherche à comprendre sa propre histoire, les ressorts de sa construction identitaire. L'auteur, sans détours, avec une distance extraordinaire (au vrai sens du terme) raconte comment au fil des années, l'inceste et le silence ont miné profondément son être, causant anorexie et angoisses, l'empêchant souvent — comme Ricky Langley - de se sentir à sa place parmi les hommes : «Tout le long de mes recherches, j'ai été animée par la conviction qu'il y a au coeur de la collision entre Ricky et moi un noeud qui m'aidera à donner un sens à ce qui ne sera jamais résolu. La façon dont mon corps est une preuve. La façon dont je porte ce que m'a fait mon grand-père dans mon corps. Je le porte dans ma vie, jour après jour. Tous les documents que j'ai consultés m'ont permis d'imaginer Ricky, d'imaginer sa famille, de commencer à éprouver une certaine empathie à son égard. »
Je reste marquée par le chapitre abordant pour la première fois l'inceste subi par la narratrice, seulement suggéré, évoqué avec une retenue et mille détours, magnifiquement écrit parce qu'implicite. J'ai été soufflée par la charge émotionnelle et la pudeur qui se dégageaient de cette scène effroyable. Quel talent !
J'ai été saisie à chaque page par un mélange d'effroi absolu concernant le meurtre de Jeremy et une forme de compassion face à la solitude de l'assassin, son impossible inscription sociale, les pulsions qu'il a tenté de réfréner, demandant régulièrement de l'aide. Ce fut une lecture éprouvante mais nécessaire, notamment parce que l'auteur développe une réflexion d'une intelligence rare sur la famille, la pédophilie, la justice. Sur cette dernière thématique, les questions posées sur la causalité directe et indirecte ou encore la peine de mort résonnent de façon intemporelle.
A lire absolument si ces thèmes vous intéressent.
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