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3,77

sur 1449 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Admirable démarche pour donner un sens ou mieux comprendre les relations humaines, la famille, le pourquoi des secrets, la fatalité. L'autrice, jeune étudiante en droit et contre la peine de mort, a rendez-vous avec un pédophile avoué, meurtrier de surcroit. Rick Langley a étranglé un garçon de 6 ans en Louisianne. À travers les trois procès de Langley, qu'elle revisite, elle se livre en toute franchise, sans tabous ni secrets et en même temps elle nous livre sa famille. En toute intimité, sans pudeur mais avec un courage que je salue, elle partage avec nous cette autobiographie, cette docu-fiction, ce colossal travail journalistique.. Est-ce que le procès de Rick Langley est l'élément déclencheur de cette confession intime ou prend t-elle le procès comme prétexte à ces confessions ? Peu importe. Ce qui importe c'est l'humanité, la franchise qui teintent ses mots et le désir de se sortir de cette empreinte , de ces cicatrices qui la marquent et qui font nécessairement souffrir. Bouleversant, marquant, un récit qui ne laisse indifférent. Oui une lecture qui laisse sa trace.
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Il y a eu Truman Capote et son De sang froid , James Ellroy et son Dahlia noir, et,   plus récemment ,  Une partie rouge  de Maggie Nelson:  L'empreinte  marche sur ces traces-là.

Le  roman prend l'allure d'une enquête criminelle et judiciaire, l'écrivain fait face à des monstres réels, et non plus issus de sa propre imagination. La vérité du fait divers semble devoir triompher de la fiction.

Et souvent le narrateur- reporter croise sa propre trace, est amené à creuser sa propre histoire, à affronter ses propres fantômes, car on n'enquête jamais sur un sujet qui vous est totalement étranger.. .

L'auteure, fille d'avocats et elle-même  fraîche émoulue du barreau, fervente adversaire de la peine de mort, décide d'enquêter sur les faits et de relater les deux procès successifs d'un pédophile assassin, Ricky Langley.

Elle a été  totalement bouleversée par deux réactions: celle de la mère de la petite victime , Lorilei,  qui , sans pour autant lui pardonner, veut éviter la peine de mort à l'assassin de son fils. Et la sienne propre ,  non moins surprenante: à la vue du criminel, elle , la militante contre la peine de mort,  s'est découvert une farouche envie de voir Ricky passer sur la chaise électrique...

En effet, abusée, de longues années durant, par un grand père pervers, l'auteure revit à travers cette enquête les souffrances et les angoisses de son enfance, dans le rôle de la victime. Mais sa position éthique et sa formation d'avocate entrent en conflit avec ce passé traumatique, que ses propres parents, mis en face de la vérité, n'ont jamais affronté,  ni réglé, donnant à leurs filles le sentiment d'étouffer l'affaire au nom de la cohésion familiale, et de protéger le prédateur qui mourra sans avoir été le moins du monde inquiété ...

Par ailleurs, Ricky s'avère ne  pas être le monstre que ses actes dénoncent:   marqué par une naissance dramatique , conscient de ses failles et de ses démons, il a appelé à l'aide bien des fois et demandé à être soigné, interné...mais on ne l'a pas écouté , lui non plus..

Le recit opère donc un va- et -vient entre ces points de vue , ces deux histoires, la criminelle et l'intime. Et une réflexion profonde et pertinente s'élabore sur la fragilité de la justice, la subjectivité de tout jugement. En même temps que se met en marche, chez la narratrice, une catharsis qui la mène au pardon et à la reconnaissance de ce qu'elle est.

 Quelques longueurs et une trame temporelle un peu confuse parfois, mais c'est un récit sincère, touchant, intelligent, qui se lit avec passion et compassion, et un plaidoyer ô combien convaincant contre la peine capitale.
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L'Empreinte n'est pas un roman. C'est la combinaison romancée d'un mémoire critique sur la justice pénale américaine, d'une réflexion personnelle sur la peine de mort, d'une enquête parajudiciaire et d'un récit autobiographique libérateur.

Fille d'avocats installés dans le New Jersey, Alexandria, auteure et narratrice de l'ouvrage, est naturellement amenée à entreprendre des études de droit. En 2003, elle rejoint pour un stage, en Louisiane, le cabinet d'un avocat opposé à la peine capitale et spécialisé dans la défense des condamnés à mort. En guise d'intégration, on lui fait visionner un enregistrement datant de 1992, les aveux d'un meurtrier nommé Ricky Langley.

Âgé alors de vingt-six ans, Ricky Langley a étranglé quelques jours plus tôt un petit garçon de huit ans. Confondu rapidement, il a reconnu son crime. En 1994, il est condamné à la peine de mort. Huit ans plus tard, alors qu'il attend son tour dans ce qu'on appelle le couloir de la mort, le jugement est cassé pour vice de procédure. Quand Alexandria commence son stage, le nouveau procès vient de s'achever. Ricky Langley est condamné à la prison à perpétuité. Invoquant l'irresponsabilité, son avocat fait appel.

La vidéo bouleverse la vie d'Alexandria. La pédophilie assumée par le meurtrier ravive un passé très personnel qui ne cesse de la tourmenter. Engagée contre la peine de mort, elle prend conscience qu'elle a désiré la mort pour Ricky Langley. Comment pourrait-elle alors défendre avec efficacité un criminel présumé, si ses convictions sont mises à mal lorsque des faits la touchent personnellement ? Rentrée chez elle, Alexandria abandonne le droit, s'oriente vers la littérature, mais sa mémoire reste marquée par une empreinte, ou plutôt par deux empreintes superposées : la vidéo des aveux de Ricky Langley et le souvenir d'un proche – l'immonde individu ! – qui venait les violer la nuit dans leur lit, elle et sa soeur, quand elles n'étaient encore que des petites filles.

Alexandria continue à s'intéresser de loin à l'affaire, fait des recherches sur internet, se fait envoyer des pièces judiciaires. Un jour, en 2015, elle décide d'approfondir le dossier, se rend sur les lieux en Louisiane, épluche les archives du tribunal et va rencontrer Ricky Langley dans sa prison. le livre qui s'appellera L'Empreinte est en germe.

Le livre, près de cinq cents pages, est décomposé en trois parties. La première raconte le crime, l'arrestation de Langley, l'enquête et les interrogatoires. Dans une seconde partie, Alexandria reconstitue la vie du meurtrier, remontant jusqu'à un épouvantable accident de voiture survenu quelques mois avant sa naissance. La troisième partie est consacrée au procès de 2003 et à ses péripéties qui défraient la chronique des observateurs.

Mais tout au long du livre, Alexandria intercale, comme pour en souligner la parallèle, l'histoire de sa propre enfance au sein de sa famille, et du silence qu'il est convenu d'y observer sur des drames du passé comme, bien évidemment, sur des actes de pédophilie que j'ai déjà évoqués.

Les textes qui encadrent le droit pénal américain amènent les juges et les jurés à des questions dont la réponse peut faire basculer un verdict. Ricky Langley est convaincu de pédophilie, c'est un fait établi. Mais le meurtre qu'il a commis est-il lié à sa pédophilie ? Si oui, est-il la conséquence de sa pédophilie ? Cette perversion résulte-t-elle directement des conditions effroyables de sa naissance ? Ou du climat familial perturbé qui avait résulté de ces conditions effroyables ? Langley a-t-il cherché à soigner sa perversion ? Etc. Positives ou négatives, les réponses sont peu fiables parce que le sujet est complexe, parce que les témoignages fluctuent au cours des années d'enquêtes et de contrenquêtes et parce que Ricky Langley pourrait par moment être quelque peu affabulateur… A quoi tient un verdict ?

De jolies descriptions de paysages dans ce livre qui comporte aussi de nombreux détails fastidieux et peu intéressants. L'écriture est fluide, mais le double déroulé des événements sur trente ans est complexe à suivre, d'autant que les enchaînements du texte ne sont ni logiques, ni thématiques, ni chronologiques. J'ai eu par moment du mal à m'y retrouver et il m'a fallu prendre du recul, relire certains passages, pour parvenir à une vision globale claire de l'ouvrage.

L'exigence d'une prise de recul : n'est-ce pas justement le propre des ouvrages profonds ?

Lien : http://cavamieuxenlecrivant...
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C'est un livre autobiographique, journalistique avec un petit côté thriller avec cette enquête que l'auteure mène. Chaque fait et geste nous sont retranscrits, les extraits de procès-verbal et des descriptions ciblées et avisées. On sent d'ailleurs très bien le métier de l'auteure derrière tout ça. C'est assez difficile en tant que lecteur, d'être témoin de faits aussi horribles qui se sont produits. Les sujets abordés sont vraiment durs: les prédateurs sexuels, la pédophilie, les traumatismes d'enfance, l'inceste, la peine de mort... J'ai ressenti divers sentiments envers Ricky du fait de son combat contre lui-même, contre les autres, ses séjours en prison, ses psychanalyses... C'est une histoire est à la fois douce et terrible qui m'a laissé un goût amer mais qui mène à la délivrance, la libération de l'auteure. Comment? Je vous laisse le découvrir... C'est une histoire poignant au coeur du système judiciaire américain. (...)

Ma page Facebook Au chapitre d'Elodie

Lien : http://auchapitre.canalblog...
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Livre intéressant sur le cheminement et les reflexions de son auteure apres avoir regardé une vidéo qui va remettre en question ses convictions et la vision de sa propre histoire familiale.
Un livre poignant et touchant abordant deux sujets délicats : la peine de mort et l'autre je ne vous dis rien vous le découvrirez bien assez tôt.
Une écriture sensible, car l'histoire personnelle de l'auteure est bouleversante.
En retraçant le parcours de ce tueur d'enfant condamné à mort puis à la prison à perpétuité, l'auteure ouvre les portes sur son propre passé, non sans douleur.
Sa quête de vérité va transformer toute sa vie, ravivera les non dits familiaux, sa carrière professionnelle prendra un tournant inattendu.
Un roman autobiographique, une enquête journalistique approfondie, une belle plume, un livre que je n'ai pas lâché.
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Quel texte surprenant, totalement hybride, entre roman et témoignage ! Quel récit fort également qui narrent la vie et les procès de Ricky Langley, pédophile et meurtrier du jeune Jeremy Guillory dans les années 90, tout en racontant l'histoire personnelle de la narratrice. Cette dernière, étudiante en droit quand elle découvre l’affaire, decide d’explorer ce dossier pour en déterminer les tenants et les aboutissants mais aussi les causes, l'origine de ce mal, qui fait tant écho au sien. Pour se faire, elle va se plonger dans l'histoire familiale de Ricky et Jeremy mais surtout dans la sienne, entremêlant les deux récits. Et c'est passionnant, notamment sur le poids et les impacts du silence parental, sur le pardon, sur les conséquences du passé. C'est aussi d'une grande violence. Sur un sujet difficile, Alexandria Marzano-Lesnevich réussit un écrit d'une grande maîtrise et parfaitement réfléchi, très émouvant et éprouvant. Un texte que l'on n'oublie pas. Merci à Netgalley et à Sonatine pour cet envoi. #Lempreinte #NetGalleyFrance
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J'habite un petit village situé aux portes d'un des plus grands aéroports du monde. Il est 22h00 et le ballet incessant des atterrissages a commencé. À ma gauche, les lucioles les unes derrière les autres. À ma droite, quelques décollages impatients.

Pourquoi je vous décris ce spectacle nocturne ? Parce qu'il me ramène à un rythme de vie fascinant. Des gens qui partent et qui reviennent, qui vont travailler, qui voyagent. Quelles que soient leurs douleurs.
Parce que ce cinéma en plein air me coupe de ma lecture comme une délivrance.

Pour l'instant, je ne parviens pas à aboutir à la fin de ce livre. Il m'épuise. J'ai pourtant bien avancé. Je suis en cours de chapitre, page 367. Au début, je n'ai pas réussi à rentrer dans l'histoire. Comme un déni.
Maintenant j'y suis. Trop même.

"Partout je regarde, je vois des traces des gens dont les noms reviennent dans les dossiers. Alcide, avec sa casquette roulée dans son point, sur un chemin de terre à Hecker, ses filles sur ces pas. Bessie en train d'ajuster la béquille qui lui mordait l'aisselle, puis se penchait pour faire les lits des enfants avant qu'ils rentrent à l'école. Et à présent Bessie et Alcide sous une dalle de béton, dans le sol. La chaleur étrangle les champs, elle a poussé tout le monde à s'enfermer. Ce territoire ressemble à une ville fantôme, un lieu qu'une histoire a emporté tel un ouragan."

Des films empreints de violence, j'en ai vus un nombre certain, car l'aspect dramatique l'exigeait. Les livres soutenus par la fureur font partie de mon quotidien. Je suis métalleuse, j'aime les groupes agités par la tempête.
La violence, je ne l'aime pas pour ce qu'elle représente à l'état pur, mais pour ce qu'elle contient. de tout ça, j'ai une grande distance et beaucoup de recul.

Le thème de la pédophilie transpire ici dans chaque ligne. Plusieurs enfants. Des familles entières décimées par le fléau. L'enfance est touchée et meurtrie de plein fouet. Arrachée. Je n'ai aucun recul. Je prends tout, j'aspire, une éponge. Je suis fatiguée.

Alors je regarde passer les avions. Je cherche un endroit calme dans un parc où je croise beaucoup d'enfants, avec leur innocence.
Ce témoignage nous rappelle la nature du crime qui agit telle une épidémie. Dans vos vies personnelles, quand vous creusez chez vos proches, vos amis ou en vous, il est si fréquent de découvrir une empreinte indélébile. Si souvent. Des témoignages, de près ou de loin, j'en ai trop entendus. Il suffit d'un pour changer votre vision du monde. Alors, pour l'instant, je suis essoufflée.

Alexandria Marzano-Lesnevich est troublante de vérité. J'aime ses mots, parfois soumis à une certaine maladresse, où elle se sent obligée d'expliquer que la vague qui déferle en elle, avec sa petite amie, n'est pas un orgasme, mais la terreur. J'avais compris, nous avions compris. Je sens ce besoin irrépressible de nous expliquer, animé par la peur d'être incomprise.

J'ai commencé l'empreinte mi-août. Je suis partie en voyage quelques jours avec un autre livre. Une coupure nécessaire.
Mon salon est parsemé de livrets, bandes dessinées ou récits de tout type. Plusieurs échappatoires.

Ce roman, je le terminerai. J'espère que mes propres mots partagés en confiance, avec vous, parviendront à apaiser la suite de ma lecture, avec le recul nécessaire.

Ce livre est une cicatrice ouverte.

Commencé le 19 août et terminé le 19 septembre 2019.
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Difficile de chroniquer cet ouvrage. Ce n'est pas un roman, ni une autobiographie, ni un documentaire pénaliste. C'est tout cela à la fois.
Du haut de ses 40 ans, Alexandria Marzano-Lesnevich raconte sa vie dans le New Jersey. Elle raconte sa famille d'avocats, mi-latine mi-slave, ses silences, ses secrets, ses extravagances. Elle raconte son mal être, sa quête d'elle-même, ses douleurs, ses terreurs, ses convictions. Elle raconte aussi la vie de Ricky Langley, emprisonné pour avoir tué un petit garçon de 6 ans en Louisiane. Elle raconte comment ce sordide fait divers, étudié alors qu'elle était étudiante en droit et opposée à la peine de mort, a bouleversé son fragile équilibre. Elle raconte la pédophilie de Ricky Langley, et celle de son propre grand-père.
Au début, ce livre m'a un peu fait penser à "De sang froid" de Truman Capote, par sa description clinique du meurtre. Mais Marzano-Lesnevich a tôt fait de réduire la distance entre son sujet et elle, en intégrant de la compassion pour toutes les existences fracassées qui traversent son ouvrage. Elle en fait un témoignage sur la pédophilie, le droit, le pardon, la misère humaine, et l'amour, mais un témoignage mâtiné d'imaginaire, ce qui en fait une oeuvre littéraire, et non une note de synthèse. J'ai aimé sa courageuse célébration de l'âme humaine dans toutes ses distorsions. J'ai également apprécié son absence d'exhibitionnisme : elle relate pour servir son propos, non son égo.
C'est donc une lecture inclassable, mais qui vaut qu'on s'y arrête car ce qu'elle porte est universel et se révèle, paradoxalement, bon.
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Lu en deux jours. Quel témoignage intelligent et sensible... À travers le meurtre sordide du petit Jeremy Guillory, six ans, et du déroulement de l'enquête et du procès de son agresseur, c'est son histoire familiale que l'auteure interroge, et dont elle tente de se libérer. Elle y décrit des agressions subies, qui peuvent être difficiles à lire et qui même suscitent le dégoût qu'elle a elle-même ressenti, mais c'est bien fait, sans traumatiser le lecteur, dans un souci de s'approcher de sa vérité, celle qui l'aidera à mieux composer avec les événements. Très bon.
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Alexandria Marzano- Lesnevich frappe fort avec ce livre qui aborde des thèmes puissants comme l'inceste, la pédophilie et la peine de mort. Elle reconstitue la vie de Ricky Langley, pédophile condamné pour le meurtre d'un petit garçon Jeremy. Cette histoire va remettre en cause ses convictions sur la peine de mort et va faire écho à son passé douloureux. Ce livre se lit comme un roman mais il est un peu le mélange d'une autobiographie avec une part de journalisme d'investigation puisqu'elle s'appuie sur des documents des tribunaux, d'article de journaux, de reportages télévisés et d'une pièce de théâtre inspirée d'entretiens. A sa lecture, on comprend très facilement, la difficulté et le travail sur elle-même qu'elle a du faire pour pourvoir écrire ce livre bouleversant. J'ai été parfois gênée de lire certains passages même si elle décrit les choses avec beaucoup de pudeur. Un livre qui va me rester en tête un long moment.
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