Le bal des folles (BD)

J'ai trouvé l'histoire survolée par rapport au roman de Victoria Mas. On suit le parcours de cette jeune fille enfermée à l'asile où le patron est Charcot qui fait ses expériences sur elles en toute impunité. Les dessins aux visages expressifs sont renforcés par les jolies couleurs pastels.

Victoria Mas a obtenu un succès aussi inattendu que phénoménal avec son premier roman le Bal des folles : Prix Renaudot des lycéens, inscription dans les programmes scolaires du lycée, adaptation cinématographique et, pour ce qui nous intéresse aujourd'hui, adaptation en BD.
D'un point de vue graphique, rien à dire, les aquarelles tout en douceur d'Arianna Melone rendent à merveille l'ambiance vaporeuse et éthérée qui traverse le récit. Pour ce qui est du scénario, le résultat est moins convaincant. Trop de scènes réduites à quelques cases, trop de scènes qui ont carrément disparu par rapport au texte d'origine, bref tout avance trop vite, au point que l'on a l'impression de survoler les événements. La psychologie des personnages n'est pas suffisamment approfondie et les femmes qui, dans le roman, suscitaient admiration et empathie, ont du mal à se rendre attachantes.
Conclusion, si l'on ne veut pas en déceler les faiblesses, mieux vaut lire cet album sans avoir lu le roman. Et en même temps, il vaudrait mieux ne pas en rester à la simple découverte de la BD si l'on souhaite profiter de toute la richesse de l'oeuvre de Victoria Mas. Bref, débrouillez vous comme bon vous semble...
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Il y a toujours un risque à passer d'un roman coup de coeur à son adaptation en BD; non que cette dernière ne puisse pas être à la hauteur (il y a de très belles adaptions comme En attendant Bojangles), mais notre imaginaire a planté un décor qui parfois laisse peu d'espace à une nouvelle transcription.
Si l'histoire est fidèle : celle d'une société de femmes prisonnières des hommes, d'un monde ou folie et humanité se côtoient, les personnages sont beaucoup moins attachants. La cause en est probablement le dessin aquarelle assez froid, à la limite de l'impressionnisme.
Les traits des visages sont assez grossiers et ne laissent que peu de place aux émotions.
Un conseil : pour ceux et celles découvrant cette histoire via cet album, ne passez pas à côté du livre qui vous transportera totalement dans l'univers de la Salpétrière de la fin du XIXème siècle.

Adaptation du roman de Victoria Mas, le bal des folles traite de femmes enfermées à la Salpétrière dans les années 1880 et sur lesquelles Charcot étudie l'hystérie. Eugénie est l'une d'elle, pas vraiment folle mais gênante pour sa famille aisée et conventionnelle car elle communique avec les Esprits, avec les morts. Son père la fait enfermer. Elle rencontre d'autres femmes et une infirmière qui va l'aider au péril de son propre équilibre.
La B.D dénonce le sort de ces femmes victimes de violences, de la société patriarcales et les méthodes psychiatriques en vigueur à l'époque et la toute puissance des médecins.

Je n'ai pas lu le roman d'origine, mais je l'ai dans ma PAL. J'en ai beaucoup entendu parlé et j'étais donc très curieuse de découvrir cette adaptation en bande-dessinée. J'ai trouvé les dessins très adaptés au thème, cet effet vaporeux, virevoltant, qui semble impalpable. J'ai bien aimé l'histoire, toujours aussi écoeurée de voir le traitement réservé aux femmes de cette époque mais malheureusement pas surprise…Par contre, je trouve que le format bd n'est pas idéale, un roman graphique aurait été mieux, l'histoire aurait pu aller plus en profondeur, on aurait pu s'attacher plus aux personnages, leur donner plus d'ampleur. Tout va un peu trop vite à mon goût. Mais cela reste une très jolie découverte et cela me donne bien envie de lire le roman très prochainement.

J'ai lu le roman de Victoria Mas, j'ai apprécié cette découverte d'une curiosité bien malsaine qui a sévi à la fin du XIXe siècle.
L'adaptation en BD m'en a été proposé à ma bibliothèque… pourquoi pas ?
Le scénario a été revu et corrigé par Véro Cazot et les dessins imaginés par Ariana Melone, ne connaissant pas les talents de l'une ou de l'autre, je n'hésite pas à satisfaire ma curiosité.
Après un premier sentiment où l'esthétique du dessin et des couleurs m'a séduite, une atmosphère élégante, des scènes remarquables où des silhouettes virevoltantes m'ont enthousiasmée, petit à petit le flou de l'enchaînement des bulles m'a perdu, je ne suis pas sûre que si je n'avais pas souvenir du fil conducteur du roman, je ne m'y serais pas perdu avec cette succession de dessins qui ne servent pas l'histoire mais juste la beauté du trait et des couleurs.
Le livre de chevet d'Eugénie m'a permis de découvrir Allan Kardec (1), et son parcours intellectuel allant de la pédagogie au spiritisme.
Pour ma part adaptation ratée d'un roman qui a quelque chose à nous apprendre sur l'histoire et les erreurs de la psychiatrie.

(1)
Allan Kardec, pseudonyme d'Hippolyte Léon Denizard Rivail (1804-1869) est un pédagogue français, fondateur du spiritisme. Son oeuvre influence aujourd'hui la culture et la vie publique brésilienne.
Il est au début de sa vie un pédagogue disciple de Johann Heinrich Pestalozzi. Il fait venir en France ses idées et son type d'école. En 1820, il s'installe à Paris et ouvre en 1824, au 35 de la rue de Sèvres, un cours privé fondé sur les méthodes de Pestalozzi. Il publie de nombreux ouvrages de pédagogie.
Sa tombe au cimetière du Père-Lachaise reste un lieu de recueillement, elle est l'une des plus fleuries et des plus visitées du cimetière. Des médiums et des adeptes de divers courants spirituels viennent régulièrement chercher l'inspiration sur le buste d'Allan Kardec réputé pouvoir exaucer tous types de voeux.
À travers le monde, plusieurs centaines de centres spirites et d'association portent aujourd'hui le nom d'Allan Kardec, ou de spirites lui ayant succédé (comme Gabriel Delanne, Léon Denis, Chico Xavier), et perpétuent son enseignement, principalement au Brésil et plus largement en Amérique latine, mais aussi en France, pays historique du spiritisme.

Tout d'abord, les illustrations. Les couleurs et le trait collent très bien à l'histoire, un peu passées, un peu floues. le sujet : le quotidien de la Salpêtrière, cet hospice accueillant des femmes jugées différentes par les hommes de l'époque : prostitution, abus sexuel, spiritisme. le focus se fait sur le fameux événement mondain, le bal des folles, pendant lequel ces aliénées se déguisent et se présentent au grand public le temps d'un soir.
L'histoire, ensuite. J'aime beaucoup la thématique d'une société masculine qui punit les déviances et emprisonne ces femmes jugées anormales. Cette mise en avant sordide des différences, les donnant en spectacle pour amuser le tout-Paris. Toutefois, je trouve que le passage choisi dans le roman graphique n'est pas assez représentatif et puissant. Il ne met pas assez le doigt sur toute l'horreur qui se cache derrière, ce qui est dommage. Je ne me suis pas assez sentie indignée alors qu'il y a de quoi être révolté. Je vous incite donc à lire le roman si le sujet vous tente ! C'est ce que je me promets de faire, un jour.

J'ai beaucoup aimé le contexte de ce roman qui nous transporte à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière à la fin du XIXe siècle, au moment du traditionnel "bal des folles" durant lequel les femmes différentes, folles, ou montrées du doigt par la société pour une raison où pour une autre, deviennent l'objet d'observation du Paris mondain.
Dans ce roman, nous suivons le parcours de plusieurs femmes, enfermées à la Pitié Salpêtrière.
Est-ce parce que j'ai lu ce livre après un énorme coup de coeur, mais j'ai trouvé la lecture assez plate. J'ai regretté que l'auteure s'attarde principalement sur la condition et l'avenir de deux de ces femmes plutôt que sur toutes celles qui formaient le panel initial. Je m'attendais à une lecture plus percutante, plus poignante, davantage développée.
Je suis restée sur ma faim. Je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé, non plus, ce serait mentir. Il me manquait plus de profondeur pour adhérer à ce roman historique et naturaliste.

J'aurais dû me méfier... Quand un livre est très (connu), quand il a été adapté au cinéma, a fait l'objet de multiples éloges j'ai souvent l'impression de le connaître avant même de l'avoir ouvert et je place mes attentes très (trop) hautes...
C'est ce qui s'est passé avec "le bal des folles". Je n'ai ni lu le roman ni vu le film mais j'ai explose de joie en découvrant cette adaptation graphique sur les rayons de la médiathèque. Je suis rentrée chez moi le souffle court, me suis lancée dans plus attendre dans la lecture de l'ouvrage et mon enthousiasme est retombé au fil des pages comme un souffle reste trop longtemps dans le four... Les illustrations sont pourtant très jolies, la thématique est passionnante mais la mayonnaise n'a pas pris (décidément que de métaphores culinaires, je dois avoir faim je pense... 😂).
Mauvais timing? Mauvais choix, peut être aurait il mieux valu commencer par le roman pour comprendre l'engouement autour de ce titre?
Sans passer un moment franchement détestable ,j'ai juste passe le temps ... J"attendais plus... Toujours se méfier des attentes ..

A la fin du XIXème siècle, la Salpêtrière était l'endroit où l'on internait les femmes qui ne rentraient pas dans le moule de la société patriarcale. Sous le joug du professeur Charcot, éminent neurologue, qui tente de comprendre le mal des femmes. La plupart ne sont bien sûr atteintes d'aucune maladie psychiatrique. Il suffisait juste qu'elles ne soient pas d'accord avec leur famille pour se retrouver internées. C'est le cas d'Eugénie, fille de la bourgeoisie, qui a un don, elle voit des esprits. Elle se confie naturellement à sa grand-mère pensant pouvoir lui faire confiance. Elle va se retrouver enfermée à la Salpêtrière et va tout faire pour s'en sortir.

Geneviève, intendante en chef du service de Charcot, est dans un premier temps un personnage dur, qui ne laisse transparaître aucune émotion. Mais elle va être transformée à la suite de sa rencontre avec Eugénie. Elle va tout faire pour faire libérer cette femme qui n'est aucunement aliénée. Nous rencontrerons également Louise, 16 ans, violée par son oncle, Thérèse, une ancienne prostituée, qui ne veut aucunement quitter la Salpêtrière car au moins là-bas elle est en sécurité contrairement à la rue.

Victoria Mas nous offre un roman très bien documenté sur cette période tragique pour les femmes. Je me rends compte qu'on n'était pas grand-chose à l'époque dans ce monde patriarcal au possible. Alors oui certaines avaient des problèmes psychologiques mais la plupart étaient saine d'esprit. Et de voir qu'on s'en débarrassait comme d'un objet encombrant, je trouve ça totalement abjecte.
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