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"Oh ma douce souffrance
Pourquoi s'acharner ? Car ils recommencent
Et je ne suis qu'une fille sans importance"
( Bains glacés, flagellations, privations de nourriture et sévices corporels ou sexuels, avant l'arrivée du Docteur Charcot à la Salpetrière...)

Pour le père d'Eugénie, un grand bourgeois, il s'agit de faire taire sa propre fille. Car Eugénie a un don, celui de communiquer avec des morts (dont son grand-père)
-"Tu es une Cléry. Où que tu ailles, tu porteras mon nom. Il n'y a qu'ici que tu ne le déshonoreras pas!"
Il la fait enfermer à la Salpetrière...

"Seule dans l'asile du docteur Charcot
Une dernière danse, une prière
Pour oublier l'hospice de la Salpetrière"

Il y a là, Louise qui souffre de "crises d'hystérie", depuis son viol par son oncle. Expédiée à l'asile par sa tante, l'adolescente est l'une des patientes-vedettes de Charcot qui l'hypnotise en public, état dans lequel elle réitère à chaque fois des crises très spectaculaires.

"Je remue le ciel, le jour, la nuit
Je danse avec le vent, et les esprits
Et dans le bruit, je cours et j'ai peur"

Et aussi Geneviève, l'infirmière en chef très stricte, mais qui n'approuve pas tout: les pressions sur les ovaires ou l'introduction de "fer chaud dans le vagin", On ne savait pas trop comment soigner ces femmes et on pensait que l'hystérie était liée à leur sexe.

"Dans cette horrible souffrance
Dont j'ai payé toutes les offenses
Écoute comme mon coeur est immense
Je suis ...au Bal des folles!"( Pardon Indila.)

"Le Bal des folles": le bal costumé, rendez-vous mondain du Tout-Paris, autour de femmes enfermées, accusées de démence ou simplement fragiles.

Au 19è siècle, "Il y avait environ 10 000 femmes accusées de débauche, d'"hystérie" ou d'avoir pratiqué ou subi un avortement".
Dans leurs cellules de moins de 2 mètres carrés, elles étaient livrées à l'arbitraire de leurs bourreaux et gardiens.

"La folie des hommes n'est pas comparable à celles des femmes : les hommes l'exercent sur les autres, les femmes sur elles-mêmes."
Victoria Mas ( fille de Jeanne Mas)
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Quand j'ai lu un roman, j'aime bien quelque temps après découvrir ses adaptations (film, BD et même manga). Je retrouve un bout de ce qui m'avait tant plu ou au contraire me réconcilie avec une histoire dont je n'étais pas entièrement sortie convaincue. Et cela permet aussi de la percevoir d'une autre manière. C'est le cas avec "Le bal des folles" de Victoria Mas, que j'avais trouvé intéressant, pas désagréable non plus, mais mal ou pas assez exploité. La version graphique que je découvre ici, de Véro Cazot et Arianna Melone, s'en trouve justement bien adaptée, de par son format qui ne permet justement pas de rentrer trop dans les détails. Noté « Coup de coeur » par ma bibliothécaire, je n'irai pas jusque-là pour ma part, mais il est tout de même un très joli roman graphique.

Ce bal des folles, c'est celui de la mi-carême organisé par l'hôpital de la Salpêtrière, dirigé par le célèbre docteur Jean-Martin Charcot. Ce bal, c'est l'occasion pour la haute société de côtoyer des "folles". Parmi elles, il y a Thérèse, Louise et nouvellement Eugénie, internée par son père parce qu'elle communique avec les morts. C'est ainsi que Blandine, la défunte soeur de l'infirmière en chef Geneviève, viendra jusqu'à elle...

En redécouvrant l'histoire d'Eugénie, je me suis rendu compte que j'avais quasiment tout oublié du roman. Si je me souvenais à peu près de la fin, seules quelques bribes me sont revenues au fil des pages. C'est donc presque d'un oeil neuf que j'ai lu l'histoire de ces femmes, internées en général pour pas grand-chose. Au fil des pages, j'y ai perçu beaucoup d'empathie et d'humanité, alors que le lieu dans lequel se déroulent les événements ne s'y prête pas du tout. Nous sommes à la fin du XIXe siècle, dans une société où les femmes sont encore prisonnières des hommes, doublement même ici. On les voit humiliées, traitées tels des animaux, sujets d'expériences et de spectacles pour le renommé Charcot. Et pourtant, on s'attache à elles parce qu'elles savent nous montrer le meilleur d'elles-mêmes à travers leurs (non) déviances.

Les dessins d'Arianna Melone sont assez particuliers mais ça a bien fonctionné avec moi. Tels des dessins à l'aquarelle, pas très nets, voire même très flous, imprécis, avec des couleurs toutes douces qui débordent et se mélangent (d'ailleurs à ne pas montrer aux enfants qui apprennent à ne pas dépasser ^^), l'ensemble des illustrations reflètent l'ambiance quelque peu déséquilibrée, détraquée, qui règne dans cet asile d'aliénées qui ne le sont pas toutes, juste internées parce qu'elles dérangeaient.

La seule chose qui me déplaît et dont je ne lui tiens pas rigueur puisque je le reprochais déjà au roman de Victoria Mas, c'est qu'on n'apprend absolument rien de ce bal, qui n'a lieu qu'à la fin et qui passe très vite.

Ce roman graphique est une jolie adaptation, une réussite en ce qui me concerne puisqu'il a su me toucher davantage que le roman original.
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L'histoire est intéressante, évoquant le destin d'une jeune femme issue de la bourgeoisie parisienne qui se fait interner à la Salpetrière dans le service du professeur Charcot par sa famille. A travers elle, on découvre le quotidien dans l'asile, les femmes enfermées sans réelle raison et sans véritable soin, les expérimentations parfois douteuses des médecins, etc.

Une histoire intéressante, mais on sent l'adaptation de roman, avec une intrigue trop condensée pour que certaines péripéties ne semblent trop prévisibles, certains personnages trop rapidement esquissés,...

En revanche, je n'ai pas trop aimé les dessins, trop irréguliers, trop flous. Dans certaines vignettes, on ne reconnaît les personnages qu'aux couleurs des cheveux ou des vêtements, ce qui rend certains passages peu lisibles.

Objectivement, je reconnais que c'est une bonne bande-dessinée, mais elle ne m'a pas touchée autant qu'elle ne l'aurait dû...
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J'ai trouvé l'histoire survolée par rapport au roman de Victoria Mas. On suit le parcours de cette jeune fille enfermée à l'asile où le patron est Charcot qui fait ses expériences sur elles en toute impunité. Les dessins aux visages expressifs sont renforcés par les jolies couleurs pastels.
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Le bal des folles, le roman de Victoria Mas que j'ai déjà lu, il y a quelques temps, aborde un thème que je n'affectionne pas particulièrement. Malgré tout, ce fût une belle surprise. C'est donc avec plaisir, que je me suis plongée dans ce roman graphique.
On y retrouve Eugénie et son frère en grande discussion, juste à côté de l'hôpital de la Salpêtrière et celui-ci lui dit de faire attention aux paroles qu'elle prononce, sinon elle risquerait bien de s'y retrouver enfermée. La grand-mère d'Eugénie la voit parler toute seule et pense qu'elle parle aux esprits. Quelques jours plus tard, son père la fait interner et elle se retrouve dans le service du Professeur Charcot parmi d'autres femmes dont Geneviève l'infirmière, Louise et Thérèse. Des femmes qui viennent de différents horizons et qui va de la bourgeoise à la prostituée ou bien de femmes saines d'esprit.
J'ai bien aimé ce roman graphique, qui quelque part est une ode à la femme, même si à l'époque ce n'était pas facile pour elles. Ce roman se déroule en 1885, c'est à la fois proche et éloigné, et heureusement que la condition féminine à évoluer depuis.
L'histoire de Geneviève, Louise et Eugénie est très différente et l'on s'attache à ces femmes qui sont très émouvantes.
Les dessins de Arianna Melone reconstituent bien la façon dont vivaient ces femmes à l'époque. Elle a su également retranscrire les échanges entre Eugénie et les esprits par des bulles de différentes couleurs.
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J'ai beaucoup entendu parler du roman le bal des folles au moment de sa sortie mais je ne l'ai lu à l'époque.

Au moment où l'histoire est portée à l'écran (pas au cinéma mais sur la plateforme Amazon Prime Vidéo) par la comédienne et cinéaste Mélanie Laurent, une bande dessinée adaptée du roman est aussi publiée.
C'est par ce support que j'ai suivi l'histoire de ces femmes dites folles.
A l'époque, c'est à dire à la fin du XIXème siècle, on est ainsi diagnostiquée qu'on soit épileptique, hystérique (encore aujourd'hui dès qu'une femme crie trop fort, n'est elle pas traité d'hystérique ?), maniaque ou comme c'est le cas de l'héroïne qu'on ouvre un peu trop sa bouche pour dire des choses qui paraissent insensées.
Bien-sûr ce qui frappe avec notre regard contemporain c'est la façon dont la femme est objectivée sous prétexte d'être folle.
Examinée sous toutes les coutures sans respect et comme si elle n'était qu'un cas et pas un être humain; utilisée comme cobaye par la médecine et en particulier par Charcot; et plus choquant encore déguisée et moquée, livrées comme des esclaves au regard du Tout-Paris (celui des puissants et des riches) lors du bal des Folles qui a lieu à la carême
.Je ne pourrais pas me prononcer sur ce que cette adaptation illustrée apporte au roman initial mais j'ai beaucoup aimé le parti graphique des autrices : proposer des dessins comme des aquarelles pour mettre en lumière une facette de l'histoire pas particulièrement connue.
Impossible de ne pas penser à la façon dont les hommes ont toujours pensé qu'ils avaient le droit de contrôler le corps des femmes. La lutte pour le droit à l'avortement toujours d'actualité en est un des exemples.
Lien : http://www.baz-art.org/archi..
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Une BD d'environ 130 pages qui adapte plutôt bien le roman. J'ai aimé replonger dans cette histoire où se mélangent émotions, féminisme, conditions de la Femme, injustice, peur, trahison, politique, sciences de l'époque et envie de liberté. Certes, j'ai une nette préférence pour le roman toutefois, les moments les plus forts sont bien retracés et j'ai ressenti des choses avec plusieurs scènes ou planches. le coup de crayon est joli. de belles teintes à l'aquarelle !
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Eugénie, une jeune fille de la haute société, possède des dons de médium. Elle se retrouve envoyée par son propre père dans un asile psychiatrique, pour ne pas faire de vagues avec ses lubies qui nuiraient à l'honneur de la famille. C'est une famille bourgeoise, dans un univers rétro, fin XIXe, on découvre aussi l'univers des hôpitaux psychiatriques de l'époque. le dessin est assez brut et simple, traité en aquarelle, humide et évasif. J'ai trouvé la gamme colorée trop terne, c'est à l'image du récit qui manque de contrastes et d'audace. L'histoire est intéressante, mais pas vraiment surprenante, on devine très vite que le matérialisme des uns, l'ambition et l'arrogance des médecins se situe dans le mauvais camp face à la mystique idéaliste et la folle innocence, c'est trop caricatural. Une pointe de féminisme, de lutte des classes, trop de bonnes intentions, tout ça est très convenu et manque d'originalité pour devenir passionnant. de plus, j'ai eu l'impression que ça se passait trop vite, l'album fait tout de même 130 pages, je reste sur ma faim. Assez déçu par cette lecture.
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D'abord attirée par le camaïeu de couleurs et le contraste utilisé sur la couverture, c'est dans un second temps que je me suis aperçue que cette histoire était adapté d'un roman dont j'avais beaucoup entendu parler en bien. Et au moment où je l'ai vu j'avais envie et besoin de passer le temps rapidement avec une lecture qui ne serait pas trop "prise de tête".

Petit rappel sur l'intrigue et les personnages : l'histoire se déroulant à Paris à l'époque où Charcot est une superstar et où les médecins entendent faire basculer l'humanité dans une civilisation nouvelle, loin de tout obscurantisme. Seulement, Eugénie, fille d'une famille bourgeoise dérange car elle a des dons médiumniques. Et à cette époque, plus qu'à la nôtre encore, cela lui vaut d'être étiquetée folle et enfermée.

A travers cette histoire pleine de sensibilité et très touchante, le lecteur se rend compte comment la science à ses débuts est devenu un nouveau Veau d'Or objet de vénération et dont les préceptes ne sauraient être remis en question. Les portraits de ces "folles", malmenées et dénigrées injustement par la société et la corporation médicale sont à la fois simples et vraies.
La douceur des aquarelles contraste avec la dureté du récit, et pourtant, les visages expressifs des personnages et les décors m'ont permis de rentrer tout de suite dans l'histoire.
A coup sûr, ce récit me poursuivra longtemps.
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💫Un premier roman riche et surprenant sur un sujet plutôt méconnu.
Une plume fluide et agréable à lire. 👌

💫Des portraits de femmes attachants:
- Geneviève, une infirmière dévouée et en admiration devant le professeur Charcot
- Thérèse , une prostituée internée car elle a poussé son souteneur à la Seine
- Louise dont le seul tort est d'avoir été violée par son oncle
- Et Eugénie, dont le père ne veut plus entendre parler car elle communique avec les morts

La condition féminine au 19ème siècle dans une société patriarcale et misogyne.
Une époque où les hommes détenaient tous les pouvoirs sur les femmes. Nombre d'entre elles ont été abusivement internées à la Salpêtrière, soumises aux expériences du docteur Charcot.
Chaque année le célèbre médecin organisait un bal costumé auquel était conviées les patientes de l'hôpital mais aussi la bourgeoisie parisienne venue pour une soirée assister au spectacle de ces femmes exhibées comme des animaux de cirque.
Basé sur des faits historiques, on ne peut-être que révolté par le sort indigne et méprisable réservé à ces femmes .
Lien : https://www.instagram.com/ch..
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