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EAN : 978B00CUID5K2
MÉFI ! Production (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
Ce fut une très belle apocalypse (1980) - G. MATHIEU Ce fut une très belle apocalypse suivi de L'Évasion du 2 février 1994 - Méfi! Production - Encre Noire - DL 4e trimestre 1980
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Pour son premier album de bande dessinée, Gérard Mathieu soignait le lecteur!
Ce fut une très belle apocalypse, pré-publié dans le quotidien Le Monde, nous emmenait dans un Paris complètement déserté du Mois d'août avec des conséquences inattendues provoquées par de trop grands départs!

L' évasion du 2 février 1994, pré-publié dans le mensuel Antirouille, nous plonge dans une anticipation parisienne d'où essaie de s'échapper un groupe de personne...passager d'une station de métro aérien!

Et, cerise sur ce beau gâteau de Gérard Mathieu, le cassoulet du dimanche matin (paru dans le mensuel À suivre) offre trois belles pages en conclusion de l'album.

Cet album, jamais réédité, claque du dessin bondissant et plein d'humour de Gérard Mathieu.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Deux heures trente du matin, on est le quatre Septembre et théoriquement cet album doit sortir en Octobre. Charlelie Couture chante à la radio, juste au moment où je commence à écrire ce petit baratin pour mon premier bouquin. Drôle de coïncidence, l'autre jour il disait: «j'aime bien les bandes dessinées, oui ... et puis c'est vite lu, et vite oublié» ...
Quand on fait une B.D., on est à la fois scénariste, dialoguiste, acteur, metteur en scène, cameraman, tout ça. Alors forcément on a tendance à se prendre un peu pour le maitre du monde. Heureusement de temps en temps il y a un Charlelie Couture qui passe par là pour nous rappeler qu'on n'est que des clowns, et que nos chaussures trop grandes nous empêchent de sentir enfler nos chevilles.
Deux heures trente du matin, rendez-vous demain après-midi à trois heures chez Artefact pour la photogravure, je leur ai juré que tout était prêt (en fait j'ai encore les couleurs de la couverture à faire, avec trois kilos de trame, mais j'ai pris du retard à cause d'une R-16 d'occasion vachement belle et tout, blanche avec des banquettes en skaï noir et des vitres qui se baissent quand on appuie sur un bouton, ma première bagnole, super. Sauf qu'un garagiste vient de me dire que le chassis était rongé jusqu'à la moelle, qu'il en ait jamais vu des comme ça, qu'elle pouvait se casser en deux à n'importe quel moment, bref il a fallu en trouver une autre et ça prend du temps, en plus elle est bleu-ciel, dégueulasse. Bref, je suis en retard.
En retard et saturé. Commencer un feuille¬ton de 24 pages en Juin, juste au moment où vous vous disiez «ça fait un an que je gratte comme une bête, je me barre en vacances», commencer une longue B.D. juste à ce moment¬là il faut être un peu fou. Ou alors il faut que ce soient d'autres fous, en I'occurence ceux du Monde du Dimanche, qui vous le proposent.
Moi j 'aime bien le Monde du Dimanche, et je suis un peu taré. Résultat: Juin, Juillet et Août à la planche à dessin, avec tous les copains qui vous envoient des cartes postales de Grèce, toutes tachées d'ambre solaire, et les copines qui rentrent bronzées comme du pain d'épice, et qui vous sussurent : «rhô la laaa ! qu'est-ce que j'ai pas envie de rentrer me coucher, qu'est-ce que tu comptes faire toi là, maintenant ?».
Et toi tu serres les mâchoires et tu te dis «si je ne rends pas ces deux pages demain matin, je me fais arracher les yeux par la secrétaire de rédaction, et je n'ai plus aucune chance de pouvoir l'inviter à déguster une bouillabaisse, elle sera trop en rogne». Alors tu réponds bêtement que tu vas passer ta quatorzième nuit blanche de la semaine à bosser, et Pain d'épice s'en va toute seule.
Dessinateur, c'est une vie de chien. Mais on n'échangerait notre os contre rien au monde.
A propos de Monde, qu'est-ce qu'ils ont été gentils avec moi, là-bas! A chaque livraison de deux nouvelles pages à publier la semaine suivante, on me dorlotait: «fais attention aux autobus en traversant, méfie-toi de la grippe espagnole, attention un train peu t en cacher un autre, ne te casses pas une jambe dans l' escalier » , etc ...
Un jour je leur dirai que j'ai fait deux mille kilomètres d'autoroute entre les pages 18 et 19 du feuilleton, à 140 dans une bagnole dont j'ignorais qu'elle pouvait s'ouvrir comme un œuf au premier cahot. Un jour je leur dirai, quand leur tension sera redescendue.
Je signale aux exégètes du dessin animé qu'ils ont entre les mains le dessin animé le plus court de toute l'histoire du dessin animé: en effet, les pages 6 à 29 comportent en haut à gauche une image un peu différente à chaque fois. A raison de 24 images par seconde, ça vous fait un dessin animé d'une demi-seconde, en feuilletant à la bonne vitesse. Je promets ici solennellement de produire avant ma mort six cent quarante huit mille albums de ce genre, qui assureront à une clientèle fidèle des éditions Encre Noire un dessin animé normal de 90 minutes. C'est une question d'honnêteté. Et si les nazi lions se mettent à faire sauter Encre Noire chaque fois que ceux-ci ont le bon goût de m'éditer un bouquin, à 120 Frs TTC la charge de plastic il leur en coûtera donc 7,696 milliards d'anciens francs, mais c'est leur problème.
L'évasion du 2 Février 1994 c'était dans Antirouille, le mensuel qui fit trembler pendant quatre ans les requins de la presse des jeunes depuis sa forteresse du 2, Square Petrelle, juste en dessous de Barbès. Et la station aérienne de Barbès-Rochechouart, je la prenais deux fois par jour (c'est pas avec ce qu'on se payait à Antirouille qu'on pouvait s'offrir des R-16 pourries avec les vitres qui descendent toutes seules quand on appuie sur un bouton. On avait une 4-L pour douze, on a été six à apprendre à conduire dessus, et quand on a téléphoné à la boite de leasing qu'elle pouvait venir la reprendre dans un fossé, au kilomètre 346 de I 'autoroute du Sud, sa carrosserie ressemblait plutôt à celle d'une Dauphine). Bref, à force de déambuler entre les poutrelles de la station Barbès, avec tous ses boulons, ses moulures de fonte, ses colonnes doriques fondues en Lorraine, ses grappes de câbles et cette espèce de pellicule de poussière de rouille qui nimbe tout endroit plus ou moins ferroviaire ... moi, ce monument j'ai eu envie de le dessiner. Le scénario est venu tout seul, jour après jour, ticket après ticket. Faire s'envoler ce truc-là, ça me démangeait. Le dessiner boulon par boulon, aussi. II y avait de quoi en faire cinquante pages, allez à Barbès un jour, vous verrez. Mais entre les périodes de bourre, la maquette, le montage, les réunions de rédaction, les crises de flemme et les autres dessinateurs qui se pointaient pour ouvrir leurs cartons, c'était dur de s'éclater totalement dans un seul truc, à Antirouille. On était tous des
femmes et des hommes-orchestre, là-dedans; c'est pour ça qu'au-delà des quelques fausses notes, le feuilletage d'une collection d' Antirouille dégage une drôle de symphonie. C'est pour ça qu'on était les meilleurs. C'est pour ça qu' Antirouille jusqu'ici, c'est les quatre plus belles années de ma vie.
Là je sens qu'il faut que je m'arrête, près tout vous êtes venus pour lire de la bande dessinée. Un dernier ragot quand même. Je me disais: «dès que j'ai livré les deux dernières planches de cette B.D. de malheur, je fonce m'anéantir dans un cinoche climatisé, je m'en¬fuis au bord de la mer, je vais aider ma Maman à replanter ses poiriers, je répare ma gouttière ... ».
Rien du tout.
Je me suis retrouvé boulevard Saint-Michel, chez Boulinier, et j'ai lu des B.D., plein de B.D. Jusqu'à la fermeture.
On est vraiment des malades.
G. Mathieu
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Ouais ho, vous pouvez vous marrer.
Un jour je partirai.
Je prendrai mon tricycle et je partirai loin, très loin.
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